Connaître l’environnement atmosphérique des patients allergiques permet de mieux les soigner. Depuis février 2008, les comptes polliniques sont réalisés au CHU grâce à l’antenne pollinique installée à l’hôpital Central. Elle permet aux équipes d’allergologie de réaliser, une fois par semaine, des recueils de pollens, de les analyser par tranches journalières, d’établir des corrélations avec des symptômes cliniques afin de mettre en place des thérapeutiques adaptées. Le Pr Gisèle Kanny, chef du service de médecine interne d’immunologie clinique et d’allergologie s’en explique.
Une connaissance antérieure du contenu en pollens de l’air est utile à la prise en charge des affections allergiques qui leur sont liées. Une veille sanitaire sur l’environnement aérien et domestique est nécessaire grâce aux pollens recueillis par les cinquante antennes polliniques réparties sur tout le territoire français. Dans chaque site : un responsable du capteur de pollens, un analyste et un médecin responsable clinique.
Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), association loi 1901, centralise ensuite toutes les données. Il est chargé d’étudier le contenu de l’air en particules biologiques et de mesurer leurs conséquences sur la santé. Chaque site a été choisi par rapport à des critères climatiques, botaniques et de densité de populations. En France, le RNSA classe les espèces selon un potentiel allergisant allant de 0 à 5 (0 = nul et 5 = très fort). Les données métrologiques (pollens et moisissures) sont complétées par des données cliniques pour établir des bulletins régionaux hebdomadaires très utiles aux allergologues.
Certains pollens d’arbres, de plantes, d’herbacées ou de graminées sont très allergisants : ils possèdent une substance reconnue comme immunologiquement néfaste. Ils induisent, chez les personnes sensibles, des affections d’apparences bénignes, parfois sévères, toujours gênantes voire invalidantes. Ce sont des rhinites allergiques communément appelées « rhume des foins », des conjonctivites, des manifestations cutanées avec aggravation de certains eczémas ou de l’asthme. La période globale de pollinisation en Lorraine peut s’étaler sur 8 mois, de février à septembre.