Octobre rose offre à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris l’occasion de présenter le Deep Inferior Epigastric Perforator flap, dit DIEP, nouvelle technique de reconstruction mammaire réalisée durant la même intervention que l’ablation du sein. Les femmes pourront bénéficier de cette chirurgie réparatrice, à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, dès janvier 2012.
Le DIEP : une technique microchirurgicale de reconstruction mammaire par autogreffe qui ne laisse pas de séquelle. Une fois la mastectomie effectuée, l’équipe prélève un peu de peau, de graisse, des artères et veines sur la patiente ; ces tissus vont alimenter son nouveau sein. Les résultats obtenus sont très naturels, la cicatrice est cachée au bas ventre mais cette intervention reste la plus lourde des techniques de reconstruction mammaire.
Pour soutenir le développement de cette technique, l’AP-HP et l’Hôpital européen Georges-Pompidou, créent une nouvelle activité de chirurgie plastique et reconstructrice. Placée sous la responsabilité du Pr Laurent Lantieri, auteur en 2010 de la première greffe mondiale totale de la face et des paupières, l’unité ouvrira en janvier 2012. La première année 200 patientes sont attendues. L’objectif est d’augmenter à terme la proportion de femmes dont le sein sera reconstruit par DIEP, et de permettre dans certains cas, selon les indications médicales et thérapeutiques, une prise en charge en ambulatoire.
Cette unité sera également dotée d’un centre de soin et d’un pôle d’enseignement et de recherche d’excellence dédié notamment au sein. Elle interviendra en complémentarité avec les équipes de l’HEGP spécialisées dans la prise en charge de reconstructions mammaires post-cancer, la greffe de mains en lien avec SOS Mains, la recherche sur la greffe de larynx dans le cadre d’un plateau technique moderne et adapté.
En facilitant l’accès aux techniques chirurgicales complexes et innovantes et en proposant des modes de prise en charge personnalisée pour accompagner l’après-cancer, l’AP-HP apporte une réponse originale et performante aux orientations définies dans le cadre du plan cancer 2009-2013.
Prévalence du cancer du sein chez la femme
En 2010, 52 500 nouveaux cas de cancer du sein ont été détectés, mais si leur nombre augmente, par contre la mortalité par cancer du sein diminue. Ces progressions s’expliquent par le dépistage organisé qui conduit à des diagnostics plus précoces et par l’amélioration des traitements disponibles. Parmi les 15 000 femmes qui subissent une ablation du sein seulement 5 000 d’entre elles bénéficient d’une restructuration mammaire, et 70% des reconstructions proposées utilisent des techniques avec prothèse.