Le CHU de Bordeaux est le premier établissement de santé à proposer à certaines patientes atteintes de fibromes utérins un nouveau système de traitement par ultrasons permettant de détruire les tumeurs par échauffement. Cette technologie innovante est utilisée avec succès depuis quelques mois au sein du service d’imagerie de l’hôpital Saint-André pour le traitement ambulatoire non invasif des fibromes utérins, tumeur non cancéreuse la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer.
«Depuis novembre 2008, 7 patientes atteintes de fibromes utérins ont bénéficié de ce nouveau traitement. La procédure s’est déroulée dans de très bonnes conditions, sans anesthésie et avec une très faible quantité d’antalgique. Les patientes ainsi traitées ont pu rentrer chez elles le jour même et reprendre une activité normale dans les jours qui suivaient» se félicite lePr Hervé Trillaud, chef du service d’imagerie diagnostique et thérapeutique du Groupe Hospitalier Saint-André au CHU de Bordeaux.
Ce nouvel équipement peut compléter, dans un avenir proche, les différentes options thérapeutiques actuellement disponibles : traitements médicamenteux (progestatifs, anti-inflammatoires non stéroïdiens…), myomectomie (ablation chirurgicale de fibromes utérins tout en conservant l’utérus), embolisation (obstruction des vaisseaux qui nourrissent le fibrome) et hystérectomie (ablation chirurgicale de l’utérus).
En 2008, en France 70 000 femmes environ ont du subir une hystérectomie.
Caractéristiques techniques et avantages du système
. Dispositif thérapeutique alliant l’imagerie par résonance magnétique à des ultrasons focalisés garantissant une grande précision (outil similaire à l’échographie, sous guidage IRM, permettant un très bon niveau de précision, entre 1 et 2 mm)
. Les échauffements produits permettent de détruire tout type de cellule, une lésion, une tumeur ou cautériser un vaisseau sanguin, sans endommager les tissus sains environnants
. Le + : les images de température sont utilisées par l’outil thérapeutique de façon automatisée
D’autres systèmes performants existent mais ce prototype conçu par Philips a deux particularités qui en font un équipement unique au monde : une sécurité accrue grâce à l’autorégulation (la machine s’arrête automatiquement si elle détecte un risque, une température suffisante…) et une précision renforcée grâce au chauffage volumétrique.
Historique du lancement du protocole de recherche
En 1997, une réflexion est menée autour de l’IRM pour faire évoluer cet équipement vers la possibilité de traitement. Une coopération nait entre le CHU de Bordeaux, l’université Victor Segalen de Bordeaux 2, le CNRS et Philips. Le premier prototype est développé dans un laboratoire de recherche de Bordeaux 2 et plusieurs brevets sont déposés.
Un prototype est alors créé et installé en décembre 2007 à l’hôpital Saint-André au sein du service d’imagerie.
18 novembre 2008 : 1er traitement de Fibrome utérin par ultrasons focalisés de haute énergie dans le cadre de ce protocole de recherche clinique.
A terme entre 50 et 100 patientes par an seront traitées au service d’imagerie médicale du CHU.