Elles font flotter leurs bannières dans les allées d’Hôpital Expo. Elles estampillent de leur logo les brochures et les pochettes des conférenciers. Elles ont leur page réservée dans la plupart des journaux hospitaliers. Elles récompensent par de nombreux prix les équipes pour leurs initiatives en matière d’amélioration des soins, d’accessibilité des structures aux personnes handicapées… Certaines d’entre elles ont la fibre culturelle, d’autres un penchant pour les conseils santé ou les coopérations avec les associations de patients. « Elles » ce sont les mutuelles et groupements de fonctionnaires et professionnels de santé. Sans leur soutien nombre de projets et d’actions de prévention, d’éducation santé ne verraient pas le jour. Pourquoi accordent-elles tant d’intérêt aux nouvelles pratiques hospitalières ? Parce que les soignants méritent d’être chouchoutés. Ces sociétaires sont particulièrement appréciés pour leurs qualités de sérieux, d’altruisme et pour leur sens des responsabilités.
Trois majors se partagent la clientèle hospitalière estimée à un million d’agents. Deux d’entre elles, la GMF et la MNH, ont un champ d’intervention complémentaire. La GMF – spécialisée dans l’assurance des personnes, incendie, accidents et risques divers (IARD), l’assurance pénale et la protection juridique – et la MNH dans les complémentaires santé et la prévoyance. La troisième, la M.A.C.S.F propose des produits dans les deux secteurs. Pour mieux les connaître, RESEAU CHU a mené l’enquête…
Sur le marché de l’épargne retraite, de la prévoyance, de l’assurance incendie, accidents et risques divers (IARD), on retrouve la GMF qui assure l’ensemble des agents du service public avec une clientèle de plus de 200 000 agents hospitaliers et la M.A.C.S.F. qui compte 123 000 sociétaires hospitaliers.
En ce qui concerne les complémentaires santé, le modèle mutualiste l’emporte à l’hôpital car il renvoie aux valeurs républicaines d’égalité et de continuité propres à cette institution. La MNH couvre 660 000 adhérents pour sa complémentaire santé et 450 000 avec ses contrats prévoyance et la M.A.C.S.F 23.000 avec ses nouveaux contrats santé/ prévoyance lancé en septembre 2006.
La GMF et la M.A.C.S.F. sont des sociétés d’assurances mutuelles régies par le code des assurances. La M.A.C.S.F. distribue auprès des hospitaliers son contrat santé de la Mutuelle Française des Professions de Santé qui – comme la MNH – relève du code de la mutualité.
La valeur ajoutée des mutuelles
Aux côtés des hospitaliers, les mutuelles et groupements engagent des actions de prévention, de coaching santé et de promotion d’une bonne hygiène de vie.
GMF, M.A.C.S.F, MNH : Une histoire de personnes et non pas de capitaux
La GMF
En 1934, un groupe de fonctionnaires crée la GMF, Garantie Mutuelle des Fonctionnaires. 75 ans plus tard, la GMF s’enorgueillit d’être l’un des groupes d’assurance les plus importants en France et d’assurer un salarié du secteur public sur trois. En 2005, la GMF, la MAAF et MMA se regroupent au sein d’une Société de Groupe d’Assurance Mutuelle, (SGAM) appelée COVEA. Les trois mutuelles comptent plus de 10 millions de sociétaires et de clients. Cette puissance collégiale renforce leur capacité de négociation et favorise les synergies. Cette mise en commun de moyens humains et techniques génère des économies d’échelle et augmentent leur compétitivité. Aujourd’hui, la GMF répond aux besoins de protection des particuliers, dont les agents du Service Public, par des contrats d’assurance des biens (auto, habitation…), et aussi d’assistance, d’épargne et de prévoyance. La GMF est proche de la Fonction Publique Hospitalière, notamment grâce à ses partenariats avec la MNH et la SHAM.
La GMF propose aux soignants une « Assurance Personnelle des Infirmiers et Aides Soignants et autres professions paramédicales ou à caractère social » qui vient en complément de la couverture de leur établissement. Le contrat comprend 5 garanties indissociables en cas de faute personnelle non couverte par l’employeur ou d’accident : responsabilité civile professionnelle, défense pénale et recours suite à un accident, protection juridique professionnelle, (risques portés par la SHAM), accidents corporels et Assistance.
Autres contrats proposés spécifiquement aux hospitaliers non soignants (administratifs et techniques) : « Responsabilité Pénale professionnelle » offre aux associations de fonctionnaires une couverture complète en cas de mise en cause pénale ou d’agression. « Pertes de primes ou d’indemnités » maintient le revenu des fonctionnaires si un événement tel qu’un accident ou une maladie les contraint à cesser leur fonction.
En outre, à compter du 2 novembre 2009, la GMF lance son nouveau contrat VIE PRO qui s’adresse à l’ensemble des agents des services publics. Il leur assure, dans le cadre de leur mission, une protection face aux risques de leur métier (agressions, accidents du travail, etc…). Ce contrat ne se substitue pas à la protection que l’État, l’établissement ou la collectivité locale doivent à leurs agents, mais s’ajoute à elle.
La M.A.C.S.F, Mutuelle d’Assurances du Corps de Santé Français, a été fondée en 1935 à l’initiative d’un groupe de médecins, membres de la CSMF (Confédération des Syndicats Médicaux Français), avec pour vocation de trouver des solutions économiques aux risques assurables des praticiens et de leur procurer une retraite. En 1967, elle s’inscrit en partenaire du Sou Médical, ligue de protection et de défense professionnelle. Un an plus tard, la M.A.C.S.F élargit son activité à l’épargne-retraite et à la prévoyance. Depuis le début des années 90 la M.A.C.S.F est devenue l’assurance-mutuelle de tous les professionnels de santé, libéraux, salariés privés et hospitaliers publics. Aujourd’hui, le Groupe M.A.C.S.F., présent sur la France grâce à ses 80 délégations, propose à ses 670.000 sociétaires (libéraux et hospitaliers) une gamme complète de produits : prévoyance / santé, retraite, auto, habitation, Garantie des Accidents de la Vie (GAV) et Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) et Protection Juridique (PJ)… Pour cela le Groupe M.A.C.S.F. s’appuie plus particulièrement sur le savoir-faire de deux de ses sociétés : la Mutuelle Française des Professionnels de la Santé, spécialisée dans la Complémentaire Santé et prévoyance des hospitaliers, et le Sou Médical, qui a rejoint le Groupe en 2003. Véritable observatoire de la sinistralité des métiers de la santé, le Sou Médical – société d’assurances mutuelle plus que centenaire – met son expertise au service de tous les professionnels de santé qu’elle a pour vocation de protéger et de défendre. Il revient au Sou Médical de suivre au sein du Groupe les évolutions jurisprudentielles, d’analyser les taux de sinistralité par spécialité et d’émettre des propositions afin d’enrayer une judiciarisation excessive.
Toujours dans un esprit mutualiste, les assurances proposées aujourd’hui par le Groupe M.A.C.S.F. sont parmi les plus complètes du marché et offrent une protection optimale au plus juste coût. Pour preuve : désormais le contrat prévoyance /santé des hospitaliers comprend la compensation « perte de salaire par maladie ». Par son offre globale et sa connaissance fine et approfondie du monde de la santé, le Groupe M.A.C.S.F. est en mesure, à travers toutes ses sociétés, de répondre à tous les besoins professionnels et personnels des acteurs de la santé.
La MNH, Mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la santé et du social, se définit comme la mutuelle française du secteur de la santé. Son histoire est intiment liée à celle des hôpitaux. La MNH a été fondée par un directeur d’hôpital, Henri Fabre en 1960, deux ans après la réforme Debré à l’origine de la création des Centres Hospitaliers Universitaires. Gérée par des hospitaliers bénévoles, la mutuelle a peu à peu étoffé sa couverture pour proposer une offre comparable à celles des grands corps de fonctionnaires (éducation nationale, poste, douanes, etc.), et bâtie autour des valeurs de la mutualité. Face à des bouleversements économiques et sociaux qui remettent parfois en question les valeurs les plus fondamentales, que sont la solidarité et l’entraide, elle a su au fil du temps faire preuve de dynamisme et de modernité avec l’objectif de favoriser la cohésion de tous les professionnels de santé.
La MNH prend en charge la santé de ceux qui soignent la population ! La solidarité s’exprime tout à la fois dans le mécanisme de redistribution des cotisations, sous forme de prestations, et dans la nature des prestations versées. Ainsi, la gamme de prestations a été étendue ; aujourd’hui, elle est à même de s’adapter à tous les besoins et à tous les budgets. La MNH agit en matière de santé en prenant en charge tout ou partie des dépenses non remboursées par la Sécurité sociale ainsi que quelques prestations hors Sécurité sociale. La MNH agit également dans le domaine de la prévoyance ; dès l’origine elle a intégré dans son dispositif une prestation « allocations complémentaires pour perte de salaire par maladie ; aujourd’hui, cette offre prévoyance s’est largement étoffée puisqu’elle comprend un capital décès, un capital éducation et invalidité, une rente perte d’autonomie. Par ce moyen, la MNH illustre sa capacité à anticiper les enjeux de la dépendance avant même que la création d’un cinquième risque de protection sociale ne fasse l’objet d’une prise en charge au plan national.
L’entraide au sein de la MNH se manifeste par le versement d’aides aux adhérents les plus démunis qui ont à faire face à un accident de la vie, qu’ils soient touchés par le handicap ou par un événement social mettant à mal leur budget.
La modernité c’est la place de pionnier que la MNH peut revendiquer par sa pratique anticipatrice dans le domaine de l’éducation et de la promotion de la santé grâce aux actions développées auprès des professionnels de santé ; c’est aussi la création seule ou en partenariat, de services innovants, tels sa plate forme de services téléphoniques en santé et en social « Ligne Claire ». La MNH a toujours su préserver les valeurs fondamentales de solidarité.
Les principes fondateurs distinguent les mutuelles des autres complémentaires santé
Maillons essentiels du système français de protection sociale, les mutuelles portent les valeurs de solidarité, d’entraide et de prévoyance. Créées par et pour les professionnels, les mutuelles se définissent par leur histoire et leur engagement. Organismes à but non lucratif, elles ne font pas de profit mais investissent leurs excédents au service de leurs adhérents. Elles mettent aussi un point d’honneur à combattre l’exclusion et la discrimination et placent le client au coeur de leur stratégie.
Dans une mutuelle, la relation avec le sociétaire n’est pas fondée sur une transaction commerciale. Plus qu’un client privilégié, le sociétaire est, en quelque sorte, « co-propiétaire ». La prise en compte personnelle et individuelle de ses suggestions est donc un atout naturel pour les assureurs mutualistes. Mais, évolutions législatives et contraintes réglementaires obligent, désormais peu de choses distinguent les mutuelles des autres complémentaires de santé, si ce n’est un esprit maison, une parfaite connaissance du milieu qui déterminent la qualité de l’écoute et une compréhension des attentes des sociétaires.
Ayant le souci d’une gestion rigoureuse tout en préservant leur fibre philanthropique, les mutuelles s’épanouissent dans la niche assurantielle des professionnels de santé avec par exemple pour le Groupe M.A.C.S.F. une croissance de 3.5 % en 2008. Les perspectives s’annoncent d’ailleurs prometteuses : à fin août 2009 c’est 5.6 % toujours pour le Groupe M.A.C.S.F. Loin de leur donner des sueurs froides, l’augmentation des dépenses de soins et le désengagement progressif de la sécu ouvrent aux mutuelles des perspectives de croissance. En ces temps de crise, avec le vieillissement de la population et les besoins exponentiels de sociétaires soucieux de préserver leur capital santé elles ont une vraie carte à jouer.
Pour en savoir plus : Enquête annuelle de la DRESS sur les contrats les plus souscrits auprès des complémentaires santé en 2007. La DREES mène chaque année une enquête auprès des mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance. Objectif : mieux connaître les caractéristiques et niveaux de garanties en matière de couverture complémentaire santé des trois contrats individuels et deux contrats collectifs les plus souscrits. On apprend ainsi que 893 organismes se partagent le marché de la complémentaire santé ; 59 % de la population couverte était assurée par une mutuelle, 24 % par une société d’assurance et 17 % par une institution de prévoyance.