Opérationnel depuis janvier 2004 au CHRU de Lille, et deuxième appareil de ce type installé en France après Marseille, le Gamma Knife représente une avancée médicale majeure dans le domaine du traitement des petites lésions intra-crâniennes par irradiation. En effet, cette technique permet d’irradier une lésion de manière ciblée, sans aucune intervention de chirurgie lourde.
Les indications médicales du traitement par Gamma Knife sont les suivantes :
– Les malformations artério-veineuses cérébrales
– Les neurinomes de l’acoustique
– Les tumeurs bénignes de la base du crâne
– Les métastases cérébrales
– Certains aspects de la neurochirurgie fonctionnelle, comme certaines épilepsies pharmaco-résistantes, ou des névralgies faciales
Depuis la mise en service de cet appareil, environ 50 patients ont pu être traités au CHRU de Lille. L’intérêt thérapeutique de cette technique est désormais prouvé dans de nombreuses pathologies. Les résultats des équipes disposant de cet équipement en France et à l’étranger, s’avèrent très positifs.
Un partenariat avec le Centre Oscar Lambret
Dans le cadre du Centre Régional de Référence en Cancérologie Une véritable coopération s’est instaurée entre le CHRU de Lille et le Centre Oscar Lambret pour l’utilisation du Gamma Knife. Des radiophysisciens et radiothérapeutes du Centre Oscar Lambret sont détachés pour chacun des traitements, et travaillent en équipe avec les professionnels neurochirurgiens et radiologues du CHRU.
Ce partenariat permet une prise en charge du patient la plus complète, et la plus multidisciplinaire possible.
Une technique innovante
La radio-chirurgie stéréotaxique par Gamma Knife est un procédé non invasif d’irradiation des lésions intracrâniennes de petite valeur.
Les rayons de Cobalt 60, convergeant à travers un casque composé de 201 collimateurs, vont venir irradier la lésion de manière extrêmement ciblée, en préservant le cerveau sain avoisinant.
Dans un premier temps la lésion est précisément localisée dans l’espace intra-crânien grâce à la superposition d’images de scanner et d’IRM. Un cadre de stéréotaxie en acier léger, fixé sur le crâne du patient, est nécessaire pour permettre ce repérage dans l’espace.
Une fois la tumeur localisée, une équipe composée d’un neurochirurgien, d’un radiothérapeute, d’un neuroradiologue et d’unradiophysicien (CHRU de Lille, et Centre Oscar Lambret) définit les caractéristiques du plan de traitement (durée de 15 minutes à 3 heures, et dosimétrie) en fonction de la taille, de la nature et de la localisation de la lésion.
La console de traitement récupère ensuite ces données pour piloter la procédure thérapeutique. Le patient est alors allongé, sa tête entrant dans l’unité d’irradiation, qui se trouve dans une salle blindée compte tenu de la radioactivité des sources.
Coût de l’équipement
3 Millions 868 000 euros : pour l’équipement
460 000 ¬ pour l’installation des locaux blindés, conformes aux prescriptions de la DRASS et de la Direction de la sûreté nucléaire.
Le parcours d’un patient traité par la radiochirurgie stéréotaxique Gamma Unit :
Lundi
14 h : Le patient est hospitalisé dans la clinique de Neurochirurgie de l’hôpital Roger Salengro. Un livret explicatif sur le déroulement de son traitement lui est remis et commenté par les équipes paramédicales.
Mardi
8 h 30 : Le patient est emmené au bloc opératoire pour la pose du cadre de stéréotaxie, sous anesthésie locale (l’anesthésie générale étant préconisée pour les enfants, et les personnes claustrophobes)
9 h 30 : Le patient est conduit en unité d’imagerie médicale, pour passer un scanner et une IRM.
10 h 30 : L’équipe récupère les images du scanner et de l’IRM sur un écran, et réalise le plan de traitement.
11 h 30 : Le patient est installé dans le Gamma Knife. Le traitement débute. Il est relié à la salle de contrôle par un micro et une caméra, et peut demander à écouter de la musique pendant toute la durée du traitement.
12 h 30 : Le traitement terminé, les infirmiers et manipulateurs en radiologie ôtent le cadre de stéréotaxie, et posent de petits pansements sur le crâne du patient. Il peut alors retourner dans sa chambre pour une simple surveillance.
Mercredi
14 h : Après avis médical, le patient peut rentrer chez lui par ses propres moyens, muni d’une lettre adressée à son médecin traitant.
A l’avenir
Le patient sera revu régulièrement en consultation pour évaluation clinique et surveillance, selon un rythme fonction de la nature de la pathologie.