Incontinence anale : un handicap curable

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Alors que s'achève la Semaine de l'incontinence, peu de médias ont évoqué l'incontinence anale qui touche pourtant 1 million de français... Pour lever le voile du silence qui entoure ce handicap, le CHU de Lyon poursuit ses efforts d'information auprès de patients et de médecins et rappelle qu'il existe des solutions thérapeutiques.

Alors que s’achève la Semaine de l’incontinence, peu de médias ont évoqué l’incontinence anale qui touche pourtant 1 million de français… Pour lever le voile du silence qui entoure ce handicap, le CHU de Lyon poursuit ses efforts d’information auprès de patients et de médecins et rappelle qu’il existe des solutions thérapeutiques.

L’importance de l’incontinence anale en région Rhône-Alpes
En région Rhône-Alpes une enquête*, réalisée chez 40 gastroentérologues confirme la gravité de cette affection : sur 541 questionnaires anonymes remis à leurs consultants, 185 patients (soit 34%) ont indiqué avoir eu un problème d’incontinence anale, et 55% indiquaient n’en avoir jamais parlé à un médecin.
6 patients sur 10 (113 cas) décrivaient une incontinence anale uniquement pour les gaz (impossibilité de les retenir, cette incontinence était présente 1 fois par semaine chez 3 interviewés sur 10, et 62% souhaitaient être mis en relation avec une équipe médicale spécialisée dans le domaine, indiquant le caractère invalidant de ce symptôme.
4 personnes sur 10 (72 cas) décrivaient une incontinence fécale (impossibilité de retenir les selles). 54 (72%) patients signalaient que ce symptôme était toujours présent, avec une fréquence d’au moins un épisode d’incontinence par semaine chez 17 d’entre eux (32%). 70% souhaitaient être mis en relation avec une équipe médicale spécialisée dans le domaine.
En considérant seulement les patients présentant des accidents d’incontinence au moins une fois par semaine, la prévalence de l’incontinence fécale était donc de 3 %, et celle de l’incontinence aux gaz de 7%, soit un total de 10%.

Ces données confirment les résultats d’une enquête en Rhône-Alpes réalisée en 2004 qui recensait 300 000 personnes souffrant d’incontinence anale. Si ce trouble ne met pas en jeu la vie du patient, ses conséquences sur la qualité de vie sont invalidantes voire dramatiques. Les patients n’osent pas parler de leurs problèmes à leur famille, à leurs amis et même à leur médecin. Ils préfèrent souffrir en silence et doivent couramment faire face à des situations jugées comme dégradantes et honteuses.

Des traitements pour retrouver une vie normale
De nombreuses solutions thérapeutiques existent, allant des
modifications alimentaires à la prise en charge chirurgicale dans
certains cas, en passant par des séances de rééducation. Des
nouvelles techniques basées sur la stimulation électrique (indolore) des racines sacrées ou du nerf tibial peuvent également être proposées

Les efforts d’information
Plusieurs documents relatifs à l’incontinence anale ont été mis en ligne sur le site internet des Hospices Civils de Lyon, indiquant les symptômes, les modalités de la prise en charge (notamment la nature des examens complémentaires), et les possibilités thérapeutiques.

Pour en savoir plus
Pr François Mion : 04 72 11 01 36
francois.mion@chu-lyon.fr
ou www.parlonsincontinenceanale.com

*réalisée sur 2 journées en mai 2008

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