La chronicité de l’hépatite E découverte par des équipes du CHU

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Jusqu'à présent la communauté scientifique pensait que l'hépatite E aiguë ne se transformait pas en hépatite chronique ni en cirrhose. Or, une équipe du CHU de Toulouse vient de démontrer l'évolution possible vers la chronicité de l'hépatite E dans une population de malades transplantés d'organes.

Jusqu’à présent la communauté scientifique pensait que l’hépatite E aiguë ne se transformait pas en hépatite chronique ni en cirrhose. Or, une équipe du CHU de Toulouse vient de démontrer l’évolution possible vers la chronicité de l’hépatite E dans une population de malades transplantés d’organes.

L’hépatite est une maladie inflammatoire du foie qui peut être provoquée par une série de virus distincts tels que ceux de l’hépatite A, B, C, D ou E. Ce virus est responsable d’épidémies d’hépatites aiguës dans les pays en voie de développement et de nombreuses infections en Europe et aux Etats-Unis.

En France, la région Midi-Pyrénées semble être particulièrement touchée (la séroprévalence de l’hépatite E chez les donneurs de sang est de près de 17% contre uniquement 3% dans la région Ile de France). La transmission de l’infection par le virus de l’hépatite E se fait comme pour celui de l’hépatite A essentiellement par voie oro-fécale. Il était admis jusqu’à ce jour, que l’infection par ce virus était bénigne et que l’hépatite E aiguë n’évoluait pas vers l’hépatite chronique et la cirrhose.

Une découverte issue d’une collaboration multidisciplinaire au CHU de Toulouse
Or, l’équipe de Néphrologie, Dialyse, et Transplantation Multi-Organes du CHU de Toulouse (Dr N.KAMAR, Pr L.ROSTAING, Pr D.DURAND) en collaboration avec l’équipe de Virologie (Pr J.IZOPET) du CHU de Toulouse vient de démontrer la possibilité d’évolution vers la chronicité de l’hépatite E dans une population de malades transplantés d’organes.

Entre janvier 2004 et décembre 2006, 14 cas d’infection aiguë par le virus de l’hépatite E ont été identifiés chez des transplantés rénaux, hépatiques et rein-pancréas. Parmi ces 14 patients, 8 ont évolué vers la chronicité, développant ainsi une hépatite chronique E qui pourra à son tour évoluer vers la cirrhose. Ce passage vers la chronicité peut être expliqué par l’immunodépression induite chez ces transplantés pour éviter les phénomènes de rejet.

Du fait de son importance, ce travail a été sélectionné pour communication orale en session plénière au congrès américain de Transplantation à San Francisco au mois de mai 2007 et a été publié le 21 Février 2008 dans la plus prestigieuse des revues de médecine, le « New England Journal of Medicine ».

Les équipes de Néphrologie et Transplantation d’Organes d’une part, et de Virologie d’autre part, qui ont déjà effectué de nombreux travaux dans le domaine des infections virales après transplantation d’organes, mènent actuellement des travaux complémentaires au CHU de Toulouse en association avec les unités INSERM pour identifier l’incidence de cette pathologie et son évolution à long terme.

Contact : Docteur N. Kamar : 05 61 32 26 84

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