Le Professeur François-Xavier Maquart, responsable du service Laboratoire Central de Biochimie du pôle de Biologie du CHU de Reims, vient d’être élu membre de l’Académie Nationale de Médecine. Cette instance officielle dépendant du Ministère de l’Education Nationale a pour mission de répondre, au travers d’études et de rapports, à toutes les questions du gouvernement dans le domaine de la santé publique. Les ministres s’appuient ensuite sur ces études et rapports pour leur prise de décisions.
Une distinction rare dans le monde médical rémois. Le nouveau membre correspondant de la 3e division, section Sciences Biologiques de l’Académie, y voit avant tout « le fruit d’un travail d’équipe ».
« C’est parce que nous travaillons avec un personnel en or au CHU que nous avons la possibilité de développer des travaux de recherche à la faculté », souligne ainsi ce pur produit du milieu hospitalier rémois qui, après avoir fait ses études à la faculté de Reims, a été nommé dès 1978 au poste d’Assistant des Universités-Assistant des Hôpitaux dans le laboratoire de Biochimie de cette même faculté et au Laboratoire Central de Biochimie du CHU.
« J’ai toujours essayé de faire travailler les deux laboratoires ensemble, précise le Professeur Maquart qui est également vice-président Recherche du Directoire du CHU. L’apport de l’hôpital pour la recherche universitaire est très important. Sans le contact avec les cliniciens et les malades, nous ne pourrions rien faire. » Et de citer ses confrères impliqués dans l’Unité Mixte de Recherche CNRS/Université de Reims Champagne-Ardenne (UMR 6237) : « On a une vraie équipe hospitalo-universitaire avec les interventions des services des Professeurs Gillery (laboratoire de biologie et de recherche pédiatrique), Rieu (néphrologie), Bernard (dermatologie), Thiéfin (hépato-gastro-entérologie) et Diébold (laboratoire central d’anatomie pathologique). »
Depuis ses débuts au Laboratoire Central, le Professeur Maquart a assisté à « une complète révolution dans le domaine de la biochimie ». « Les techniques manuelles ont désormais quasiment disparu », note-t-il. Chargé de gérer la biochimie générale, le Laboratoire Central du CHU a développé un secteur d’excellence : celui de la chimie des protéines, avec la mise au point de dosages originaux. « Nous sommes un laboratoire de référence pour l’activité liée aux marqueurs de la dégénérescence du système nerveux central, pointe le responsable de service. Les demandes nous parviennent de partout. »
Côté recherche, l’ensemble des travaux du Professeur Maquart et de ses partenaires porte sur l’étude des interactions entre les cellules et leur environnement. « Nous avons montré que l’environnement des cellules, qu’on appelle matrice extra-cellulaire, envoie des signaux à ces cellules et régule leur activité. » En première ligne, les « matrikines », ces molécules qui régulent l’activité des cellules et peuvent avoir une implication dans certains cancers, dans la réparation tissulaire ou encore dans le vieillissement des tissus.
Soutenus financièrement par la région Champagne-Ardenne, le FEDER, la Ligue Nationale contre le Cancer, l’Université et le CNRS, ces recherches en général et le concept de « matrikines » en particulier font désormais partie intégrantes de la littérature scientifique internationale.