Les documentalistes hospitaliers et la transmission des savoirs

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En congrès les 17 et 18 septembre 2009 à Paris, les documentalistes hospitaliers font le point sur un métier indispensable dans un secteur innovant de la santé, au sein d'une société dont le pouls bat au rythme effréné de l'information et de la communication. Armelle Martin, présidente du Réseau National des Documentalistes Hospitaliers répond aux questions de RESEAU CHU...

En congrès les 17 et 18 septembre 2009 à Paris, les documentalistes hospitaliers font le point sur un métier indispensable dans un secteur innovant de la santé, au sein d’une société dont le pouls bat au rythme effréné de l’information et de la communication. Armelle Martin, présidente du Réseau National des Documentalistes Hospitaliers répond aux questions de RESEAU CHU…

Quelles sont les missions et spécificités du métier de documentaliste hospitalier ?
Selon les secteurs d’activités hospitalières ou de santé dans lequel il exerce, le documentaliste est l’expert dans le conseil en matière de recherche médicale et scientifique, il joue un rôle pédagogique (notamment auprès des étudiants des instituts de formation paramédicale), il est spécialisé en droit hospitalier auprès des instances administratives de son établissement. Dans tous les cas, le documentaliste hospitalier est un spécialiste de l’information, ayant une connaissance étendue des sites catalogues, sites spécialisés, moteurs de recherches, bases de données, etc. dont il analyse et exploite les informations retenues (tri, catégorisation, indexation, diffusion sélective…).

Contraintes budgétaires, explosion du nombre de sites internet et augmentation des tarifs des éditeurs. Comment le documentaliste hospitalier de 2009 satisfait-il aux exigences d’économie et de performance ?
Dans le difficile contexte budgétaire hospitalier actuel, les émergences de besoins nouveaux sont cependant en hausse, alors que documentaliste n’a souvent d’autre choix que de réduire le nombre d’abonnements par exemple. Il lui faut alors trouver des solutions, non pas palliatives, mais au contraire à haute valeur ajoutée, et à moindre coût (par exemple : logiciels de veille gratuits ou libres). Il lui faut également être très attentif aux tarifs éditeurs qui peuvent varier d’une année à l’autre sans raison apparente. Son rôle « d’acheteur » lui permet d’alerter sur les restrictions imposées suite aux négociations collectives ou individuelles engendrées notamment par les marchés nationaux et d’être également force de proposition.

Quelle évolution internet a-t-il eu sur le monde de l’édition scientifique ? L’open access pour les publications scientifiques ! est-ce un mirage ?
L’édition scientifique a su profiter du passage à l’édition électronique en la présentant comme incontournable et nécessaire. Il ne s’agit pas d’un mirage, le système fonctionne mais en général les coûts sont bien réels. En imposant des licences, des restrictions d’accès à l’archivage, des couples « papier + internet », dans un contexte de monopole (un abonnement à un titre de revue spécialisée n’ayant aucun produit de substitution), les éditeurs maintiennent une pression forte sur les centres de documentation. L’ « open access » vu par les éditeurs n’est pas dans la logique de diffusion de l’information vue par les documentalistes.

Enfin, le thème de votre colloque porte sur la documentation créative et hors les murs. Pouvez-vous nous donner quelques exemples concrets d’évolution de votre métier ?
Le concept de documentation créative porte sur la recherche d’outils communs permettant un meilleur partage des connaissances (bases de données partagées, travail collaboratif de catalogage, portails internet/intranet thématiques avec alertes/flux RSS… , diffusion sélective d’informations internes ou externes, etc.). « Hors les murs » rejoint ce concept de partage et de communication de références. En effet, pour un étudiant, un praticien ou un chercheur, il n’est plus concevable de se contenter des seules informations disponibles dans le centre de documentation interne à son établissement. C’est le rôle du documentaliste que d’orienter son « usager » sur les centres ressources locaux ou de proximité, mais aussi français, européens et mondiaux, en lui communiquant rapidement une information utile et validée.

Pour en savoir plus contacter la présidente du RNDH
Armelle Martin
AP-HP – AGEPS
Documentation médico-pharmaceutique
7 rue du Fer à Moulin
75005 PARIS
Téléphone : 01 46 69 14 28
Télécopie : 01 46 69 14 39
armelle.martin@eps.aphp.fr
ou aller sur le site http://www.rndh.fr

Le Réseau National des Documentalistes Hospitaliers
Fondé en 1991, le Réseau National des Documentalistes Hospitaliers (Rndh) – aujourd’hui fort de plus de 200 adhérents – est la première association française regroupant des documentalistes hospitaliers ou des personnes exerçant des fonctions documentaires dans le domaine de la santé.
En 1998, le Rndh s’est constitué en association loi 1901 (à but non lucratif et dirigée par des bénévoles) afin de lui donner une assise nationale et reconnue.

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