Un nouveau centre de référence dans la prise en charge des maladies du sang vient d’être créé dans l’est parisien. Le nouveau département d’hématologie de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) réunit au sein de l’hôpital Saint-Antoine le service d’hématologie du Pr Jean-Pierre Marie de l’Hôtel-Dieu et celui du Pr Norbert-Claude Gorin de Saint-Antoine. Pour assurer la qualité et l’urgence du diagnostic hématologique, des hématologistes biologistes de l’Hôtel-Dieu ont rejoint l’équipe du laboratoire d’hématologie du Pr Nicole Casadevall à Saint-Antoine.
Une réorganisation emblématique
Officialisé le jeudi 17 juin 2010, ce rapprochement illustre la politique de modernisation de l’AP-HP. En regroupant les activités cliniques ou médico-techniques, l’institution renforce les synergies entre les équipes et offre aux patients une prise en charge plus performante et des conditions favorables à l’accélération de la recherche et à la diffusion du progrès diagnostiques et thérapeutiques en faveur des malades.
Tourné vers les soins aux patients atteints d’hémopathies bénignes et malignes (leucémies, lymphomes, myélomes) à tous les stades de leur maladie, agréé pour les allogreffes de moelle osseuse, ce département constitué uniquement de chambres seules, la grande majorité en pression positive ou en flux laminaire (traitement d’air stérile), assurera :
– l’accueil des urgences hématologiques 24 heures sur 24,
– la prise en charge diagnostique et thérapeutique définie selon des protocoles de recherche clinique répondant aux normes de qualité définies par les référentiels de l’HAS,
– l’information et l’éducation des personnes soignées,
– l’enseignement et la recherche clinique.
Il prendra en charge les patients diagnostiqués dans le département, ou provenant d’autres services d’hématologie. Actuellement les malades sont issus pour 25% de Paris, pour 50% des petite et grande couronnes, et pour 25% de province et des TOM-DOM (notamment de la Polynésie Française).
Les réunions de concertation multidisciplinaire organisées toutes les semaines avec les biologistes, les représentants de la thérapie cellulaire, les anatomo-pathologistes, les radiologues et les radiothérapeutes permettront d’établir un diagnostic, un pronostic et un plan de traitement dont seront informés le patient et les médecins traitants.
Deuxième centre pour les allogreffes de moelle sur Paris, le département demandera son accréditation européenne (JACIE) pour les greffes de cellules souches hématopoïétiques (autogreffes et allogreffes) dès la fin de l’année. Le centre de référence national «maladies rares» sur les microangiopathies thrombotiques, localisé à Saint-Antoine, est un atout supplémentaire dans ce dispositif.
Réunissant des professionnels de référence ainsi que des ressources rares et coûteuses dans un contexte d’exigence de haute technicité et de sécurité renforcée, ce regroupement favorise la dynamique de recherche et les échanges entre professionnels pour le progrès des thérapeutiques.
Ce département est étroitement lié à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) et aux organismes scientifiques (INSERM notamment). Les hématologistes du département appartiennent à des équipes de recherche « labellisées » ; leurs travaux concernent les mécanismes de résistance aux anticancéreux dans les leucémies et les tumeurs solides et la différenciation et prolifération des cellules souches. Ce département sera également adossé au plus grand centre européen de recueil, de validation, d’analyse et de gestion des données des greffes de cellules souches hématopoïétiques pour le traitement des tumeurs malignes et la thérapie cellulaire régénérative (CEREST-TC) localisé à Saint-Antoine et placé sous la responsabilité du Pr Norbert-Claude Gorin. En assurant un rayonnement scientifique unique, il offrira aux étudiants et aux médecins des ressources de recherche et d’enseignement privilégiées.
Les maladies du sang aujourd’hui en France
8 000 nouveaux cas de lymphome (incidence en nette augmentation depuis les 20 dernières années).
6 000 nouveaux cas de leucémies.
3 600 nouveaux cas de myélome.
Les traitements
Les 10 dernières années ont vu s’améliorer les traitements des lymphomes avec l’apport du Rituximab et des myélomes grâce aux nouveaux traitements,
Les leucémies myéloïdes chroniques bénéficient de l’apport de l’imatinib (Glivec) qui a transformé le pronostic. En ce qui concerne es leucémies lymphoïdes chroniques la fludarabine (+ rituximab)a permis de réaliser des progrès notables. Quant aux leucémies aiguës <60 ans, elles sont mieux prises en charge grâce aux allogreffes.