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#presidentielle2017 : d’un débat à l’autre avant les primaires de la gauche

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Le premier débat télévisé en amont des primaires de la gauche a réuni les 7 candidats de la Belle Alliance Populaire jeudi 12 janvier sur TF1. 3,8 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous, contre 1,75 million dimanche 15 janvier, pour le second débat, sur BFM TV et iTELE.
Le premier débat télévisé en amont des primaires de la gauche a réuni les 7 candidats de la Belle Alliance Populaire jeudi 12 janvier sur TF1. 3,8 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous, contre 1,75 million dimanche 15 janvier, pour le second débat, sur BFM TV et iTELE.
Ces deux rounds télévisuels ont permis, en tout état de cause, de mieux cerner les positions des candidats en compétition. Soit: Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate), Benoît Hamon (PS), Arnaud Montebourg (PS), Vincent Peillon (PS), Sylvia Pinel (Parti radical de gauche), François de Rugy (Parti écologiste) et Manuel Valls (PS). Echos et analyse de leurs interventions au crible des questions de santé…
Front uni pour défendre la sécu
Le premier débat a mis en exergue « les points communs entre les candidats », analysait Le Monde. Ceux-ci  ont notamment montré un front uni pour la préservation de sécurité sociale, relève le quotidien, relayant  les propos de Manuels Valls: « Il n’y a pas de débat entre nous sur la Sécurité sociale ou sur la santé parce que nous sommes tous attachés à ce pilier fondamental de la République », et de Vincent Peillon: « Aucun de nous n’acceptera jamais que les Français soient soignés en fonction de leur capacité contributive : « Tu es riche, tu es bien soigné, tu es pauvre, tu ne l’es pas« .
« Les prétendants se sont surtout démarqués des propositions de François Fillon de concentrer les remboursements de l’assurance-maladie obligatoire sur les gros risques », souligne le Quotidien du Médecin. Manuel Valls entend à travers son programme « rendre notre système de santé plus protecteur » en doublant le budget pour la prévention santé et par un remboursement des soins à 100% sans ticket modérateur. Arnaud Montebourg prône pour sa part « l’accès à une mutuelle publique à 10 euros par mois » pour chaque Français.
Contre les déserts médicaux
Le journal médical retient également l’unanimité des candidats « pour lutter contre les déserts médicaux et améliorer l’accès aux soins ».  Si Manuel Valls envisage de supprimer le numerus clausus pour augmenter le nombre de médecins, et de limiter la liberté d’installation, Benoît  Hamon évoque, lui, sur son site, son intention de « retirer le conventionnement aux médecins qui s’installent en zone surdotée ».
« Vous n’obligerez jamais les médecins à s’installer dans les déserts médicaux. Les mesures coercitives, ni les gouvernements de droite ou de gauche n’ont voulu les prendre », s’est élevé lors de la confrontation télévisée l’écologiste François de Rugy.  Sa proposition: que des professionnels de santé, infirmiers, pharmaciens, kinés, puissent, au terme d’une formation complémentaire de deux ans, s’installer dans les zones où des médecins ne veulent pas exercer.
Vincent Peillon  propose pour sa part des baisses de cotisations et d’impôts pour encourager l’installation de médecins.
Maisons de santé et de retraite 
La radicale Sylvia Pinel a surtout appelé quant à elle à « poursuivre les efforts pour accompagner les maisons de santé pluriprofessionnelles, les bourses d’engagement de service public ». Arnaud Montebourg  et Benoît Hamon la rejoignent en partie sur la création de maison de santé avec, pour le premier: « des médecins salariés » et pour le second: « des médecins libéraux, appuyés par une société de service pour les fonctions support ».
Vincent Peillon s’est, lui, engagé pour la création d’un service public des maisons de retraite et Jean-Luc Bennahmias pour un projet de dispensaire médical ouvert 24H/24 dans les grandes villes pour désengorger les urgences.
Et l’hôpital dans tout ça ?
La question hospitalière a, de fait, peu alimenté les interventions télévisuelles, exception faite de quelques déclarations de principes lors du 1er débat. « Je ferai des efforts en direction de l’hôpital immédiatement », a promis Vincent Peillon. Alors que Sylvia Pinel a exprimé son engagement à « préserver la qualité du service hospitalier sur le territoire » et à assurer aux fonctionnaires de santé de « dignes » conditions de travail. Arnaud Montebourg a, quant à lui, inscrit dans son programme « la création de 5 000 postes dans les hôpitaux ».
Qualité et fin de vie
Pour le reste, Manuel Valls souligne sa volonté de « faire de la santé environnementale une grande cause nationale », alors que François de Rugy propose la mise « en œuvre d’un « plan national de santé environnementale et de prévention des risques sanitaires« .
Benoît Hamon se positionne pour la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle et le déploiement d’un grand plan national Sport et Santé « pour encourager les comportements bénéfiques contre les maladies chroniques ». Il est également favorable à un droit à une aide médicale « pour mourir dans la dignité » au même titre que Vincent Peillon, Sylvia Pinel et François de Rugy. Avec lui, Sylvia Pinel, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias se sont aussi prononcés pour la légalisation du cannabis.
Autant de positions différentes à suivre jusqu’à la sanction des urnes les 22 et 25 janvier. A cette date, le candidat vainqueur des primaires, portera le programme officiel de la gauche. En attendant, les camps adverses avancent en campagne…
François Fillon revoit sa copie « santé »
François Fillon peaufine ses arguments.  Accusé depuis sa victoire à la primaire de la droite de vouloir « privatiser » la Sécu, le candidat des Républicains a assuré, dans sa tribune du 12 janvier du Figaro.fr, qu’il n’entendait pas « privatiser l’assurance-maladie », qui « continuera à couvrir les soins comme aujourd’hui ». L’ex premier ministre du gouvernement Sarkozy a du reste annoncé qu’il apportera des précisions sur son programme santé lors d’une convention consacrée au sujet d’ici début février.
Pour l’heure, des parlementaires spécialistes de la santé planchent au sein de son pôle projet, parmi lesquels les députés Bernard Debré, Bernard Accoyer, Jean Leonetti, Jean-Pierre Door, Philippe Vigier, le sénateur Alain Milon ou encore Brigitte Mauroy, rapporte le Quotidien du Médecin.
L’équipe du candidat a également dévoilé les noms des référents thématiques nationaux issus de la société civile, dans le cadre de la campagne. Le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, chef du service de génétique à l’Institut Curie, engagée auprès de François Fillon depuis 2012, est spécifiquement en charge des professionnels de santé. Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins à la CNAM, ex-conseillère d’Éric Woerth à Bercy, hérite de la thématique « financement et protection sociale ».  
Emmanuel Macron pour une nouvelle phase de décentralisation
De son côté, entre autres outsiders « En marche », Emmanuel Macron, esquisse au gré des meetings les grandes lignes de son programme santé. L’ancien ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique avait dévoilé ses premières pistes dans un livre, « Révolution », publié en novembre 2016. Son intervention au centre hospitalier de Nevers, le 6 janvier, en dessine plus précisément les contours.
Insistant sur « la nécessité d’effectuer une révolution culturelle », il a, pour cela, « invité à s’appuyer plus sur les personnels soignants que sur le système de santé et les établissements  et à ouvrir une phase nouvelle de décentralisation et de déconcentration », rapporte le site Infirmiers.com.
Il a présenté ses propositions autour de quatre chantiers: la révolution de la prévention, l’accès de tous à des soins de qualité, la transformation de l’hôpital et une vraie politique industrielle et d’innovation. « S’exprimant sur la question des déserts médicaux, il a jugé indispensable de rouvrir le numerus clausus », note le site infirmier qui pointe aussi la décision du candidat de « doubler le nombre de maisons pluridisciplinaires de santé d’ici 2022 » et de « développer la télémédecine ».
Emmanuel Macron a aussi annoncé qu’il comptait développer sur internet un « Doctissimo public » pour favoriser « l’égalité d’accès à l’information et par là même  » l’égalité d’accès à la santé ».
Jean-Luc Mélenchon veut  » reconstruire  » l’hôpital public
Sur son blog, « L’ère du peuple », le représentant du Front de Gauche rebondit sur l’actuelle épidémie de grippe dans son billet du lundi 16 janvier pour dénoncer le système en place et rappeler les grandes lignes de son programme. A savoir en l’occurrence: la suppression des dépassements d’honoraires des médecins et le remboursement des soins à 100% par la Sécurité sociale, la multiplication des centres de santé pour lutter contre les déserts médicaux. « Dans ces centres officieraient des médecins publics, fonctionnaires. Je suis certain que des milliers de jeunes gens sortants des études d’infirmiers ou médecine seraient tout à fait disposés à travailler dans ce cadre », écrit-il à ce sujet. Et de finir en annonçant qu’une forte priorité sera donnée « à reconstruire » l’hôpital public « mis à mal par l’austérité » et « l’absurde système de « tarification à l’activité », généralisée par M. Fillon quand il était Premier ministre ». Ajoutant en ultime préconisation: « il faut pousser les patients à sortir au plus vite pour faire baisser la  » durée moyenne de séjour ».
Marine le Pen pour un accès restreint aux soins pour les étrangers
Sur son blog « Carnets d’espérances » en date du 10 janvier, Marine Le Pen attaque de front François Fillon et Emmanuel Macron sur la santé et l’accès aux soins. Avec eux, « seuls les très riches ou les clandestins pourraient avoir accès à des soins de qualité », estime la présidente du Front National. « Il faut s’attaquer aux vrais problèmes. Mettre fin à la fraude sociale, notamment en instaurant la carte vitale biométrique. Supprimer l’aide médicale d’Etat qui permet aux clandestins de se soigner aux frais des Français », avance-t-elle. Interrogée lundi 16 janvier sur RTL , la candidate FN prône « un délai de carence », qui « pourrait être de deux ans », pour que les étrangers en situation régulière puissent bénéficier des soins de santé.
Betty Mamane

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