La santé s'invite timidement aux présidentielles 2017. En ce mois d'octobre, grand débat oblige, les 7 candidats aux primaires de la droite ont focalisé l'attention des médias.
La santé s’invite timidement aux présidentielles 2017. En ce mois d’octobre, grand débat oblige, les 7 candidats aux primaires de la droite ont focalisé l’attention des médias.
A l’horizon des présidentielles de 2017, les primaires de la droite ont animé l’actualité de ce mois d’octobre. Avec, pour les 7 candidats en lice chez Les Républicains, des annonces d’abord en ordre dispersé sur les questions de santé. Le 3 octobre, dans le Quotidien du Médecin, Jean-François Copé veut « en finir avec l’hospitalocentrisme » et « replacer la médecine libérale tout en haut du podium ».
La 4 octobre, François Fillon, rappelle se son côté, sur le site Pourquoi Docteur ?,l’exigence de qualité et de sécurité attendue de notre système sanitaire alors que « l’hôpital public est en crise » et appelle à « la mise en œuvre d’un plan hospitalier national ».
Le lendemain, Bruno Lemaire affirme au même média faire de la santé « le cœur » de son « contrat présidentiel » et estime qu’en matière de financement de l’hôpital public, « il est devenu urgent de faire évoluer le système actuel afin de sortir de la logique inflationniste sur laquelle il est basé ». Sa proposition : « un système de financement davantage axé sur la qualité des soins et basé sur la notion de parcours de soins ».
Le 6 octobre, Alain-Juppé explique à Pourquoi Docteur ? que la tarification à l’activité (T2A) est un « bon principe » mais qui doit évoluer. Alors que Jean-Frédéric Poisson exprime sa crainte, quelques jours plus tard, de voir, avec la tarification à l’activité, « la logique de moyen céder la place à la logique de résultat ».
Nathalie Kosciusko-Morizet milite pour sa part, « pour la création de centres ambulatoires universitaires (CAU), qui permettront d’étendre les prérogatives d’enseignement et de recherche à des centres ambulatoires de ville. Le CHU garderait une tutelle sur les programmes d’enseignement et de recherche du CAU ». Alors que le site Infirmiers.com pointe, quant à lui, dans le programme de la candidate son intention de « supprimer le statut de fonctionnaire pour les hospitaliers ».
Le 12 octobre, c’est au tour de Nicolas Sarkozy de s’exprimer sur Pourquoi Docteur? « Je souhaite que les établissements de santé aient davantage d’autonomie pour gérer les effectifs, les rémunérations, la durée de travail et les coopérations inter-établissement. La contrepartie sera l’équilibre des comptes », déclare l’ancien chef de l’Etat, rejoignant sur ce point Jean-François Copé qui appelait de ses vœux, quelques jours plus tôt, « l’autonomie des hôpitaux ».
72 propositions sur la santé, côté Républicains
Passé le 13 octobre, au lendemain du premier débats des primaires, les candidats de l’opposition avancent leurs positions en rang plus serré. Cinq d’entre eux ou leur représentants se sont réunis à l’occasion d’un débat organisé le 25 octobre à Paris par « Santé 2017« . Le groupe de réflexion, piloté par le Dr Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie (Les Républicains), et par le Pr Jean-Michel Dubernard (ex UMP) a planché sur 72 propositions pour « une santé responsabilisée et professionnalisée ». Sur le volet hôpital, les représentants d’Alain Juppé et de Bruno Le Maire ont refusé de proposer une suppression « sèche » de lits au même titre que Nicolas Sarkozy, rapporte le Quotidien du Médecin, qui évoque également une remise en cause des Groupements hospitaliers de territoire (GHT).
« Les GHT, à peine créés, bientôt remplacés ? », interroge à ce propos l’Agence de Presse Médicale (APM), le 26 octobre. L’article fait référence à l’une des propositions qui vise à remplacer les GHT par « des unités de l’offre hospitalière », ouvertes aux établissements privés. De fait, seul Arnaud Robinet, représentant de Bruno Lemaire, s’est montré favorable à l’instauration des GHT. « Quand les autres candidats à la primaire voient dans cette réforme votée dans la loi de santé un nouvel avatar d’hospitalocentrisme », relève le Quotidien du Médecin.
Ces convictions intéressent au plus haut point le «Collectif Santé 2017» né en octobre 2016 et regroupant des associations de malades, industriels, des syndicats de médecins. Tous désireux de « contribuer à changer le système » rapporte Libération du 24 octobre.