Le 17 septembre 2010, les Hospices Civils de Lyon, 2ème centre hospitalo-universitaire de France (23.000 salariés – 1,5 milliards d’euros de budget) ont signé un contrat de performance avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) et l’Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP). Objectif : poursuivre la profonde réorganisation initiée par le CHU en 2009 afin d’atteindre un retour à l’équilibre financier en 2013 toute en garantissant une qualité des soins égale voire supérieure et en améliorant les conditions de travail des personnels. Equation difficile mais pas insoluble si l’on en juge par le bilan des premières mesures initiées en 2009.
Appelé CAP 2013, le programme a notamment porté sur l’optimisation des blocs opératoires, le fonctionnement des urgences, le développement de l’ambulatoire, la réorganisation des activités médicales et logistiques. A la clé : la réduction des temps préopératoires, des délais d’attente, la concentration des activités pour une rationalisation des moyens, et au niveau financier , une réduction du déficit d’exploitation à 68 M€ et du déficit consolidé à 42 M€, soit une division par près de deux par rapport au déficit constaté fin 2008.
L’accompagnement ANAP va se dérouler d’octobre 2010 à octobre 2013. Il s’agit de poursuivre et d’amplifier le programme de modernisation. Pour ce faire, les personnels seront mobilisés dans une dynamique d’amélioration continue de l’organisation du travail fondée sur l’observation, l’écoute et l’expérimentation de nouvelles pratiques avant leur éventuelle diffusion dans l’ensemble des services.
La démarche consiste à adopter la meilleure pratique en cours au CHU de Lyon, selon un benchmark interne. Ainsi en cardiologie médicale, les délais de rendez-vous devront être réduits de 32 à 18 jours, meilleur score enregistré au CHU dans cette discipline. Cet effort va permettre de réduire les taux de fuite et de générer davantage d’activité donc de ressources.
Toujours en cardiologie, les alternatives à l’hospitalisation seront encouragées de manière à s’adapter aux attentes du patient qui souhaite regagner son domicile le plus vite possible et à offrir aux personnels une meilleure articulation entre vie professionnelle et vie familiale. L’indicateur de performance économique retenu pour les hôpitaux de jour, de semaine ou l’hospitalisation complète est le taux d’occupation. D’une moyenne de 79% aujourd’hui, il devra progresser de 6 points pour atteindre 85 % : meilleur taux affiché en cardiologie médicale.
Le contrat de performance concerne 6 chantiers
– accompagner la mise en oeuvre du projet médical dans cinq disciplines : la cardiologie médicale, la filière digestive, le dépistage et la prise en charge du cancer du sein, la médecine de post-urgence et la gériatrie ;
– améliorer le fonctionnement de la biologie ;
– mieux valoriser l’activité et sécuriser la facturation et le recouvrement ;
– optimiser la gestion et l’organisation des blocs opératoires ;
– optimiser la gestion et l’organisation des urgences ;
– développer l’efficience des achats.
Mobilisées autour d’objectifs réalistes, les équipes devront booster les performances globales de leurs unités. Leurs efforts devront se traduire en résultats médico-économiques mais aussi en améliorations tangibles tant pour les patients et en meilleures conditions de travail pour elles mêmes.