A l’occasion des journées nationales de prévention du suicide qui se tiennent début février dans toute la France, le CHRU de Lille présente VigilanS. Un suivi unique qui pourrait bien réduire le nombre de récidives. Explications…
Une tentative de suicide toutes les 4 minutes en France… 20.000 tentatives de suicide par an et environ 800 décès par suicide dans le Nord – Pas de Calais. Des chiffres alarmants mais qui pourraient diminuer grâce au dispositif VigilanS
Partant du constat qu’après une tentative de suicide et un séjour souvent court aux urgences ou à l’hôpital, les patients retrouvent leur quotidien avec pour bon nombre, leurs difficultés. Un courrier est bien adressé au médecin traitant ou au psychiatre et un rendez-vous programmé dans un Centre Médico Psychologique…mais ensuite ? Qui s’inquiète un peu à distance de la qualité de ce suivi ? Qui vient l’ajuster, le compléter ou au contraire l’abandonner quand le sujet semble passer à autre chose ?
Or une coordination adaptée peut améliorer les conditions de retour au domicile et empêcher les récidives. Tel est l’enjeu du dispositif VigilanS lancé fin janvier 2015. Piloté par le CHRU de Lille, VigilanS centralise et mutualise l’expertise hospitalière publique et privée et celle du SAMU/Centre 15.
VigilanS mode d’emploi
Après une tentative de suicide, les services qui ont pris en charge la personne dans l’urgence, signalent sa sortie à VigilanS. En parallèle, ils remettent au patient une « carte ressources prévention » sur laquelle figure un numéro d’appel d’urgence gratuit.
VigilanS informe le médecin traitant et/ou le psychiatre référent du patient par courrier, de la mise en place du dispositif de veille. Un numéro de recours pour les professionnels de santé (ligne dédiée) est transmis à cette occasion.
Les patients seront ensuite être recontactés. S’il s’agit d’une récidive, le rappel se fera par téléphone, par SMS après la sortie du patient, sinon par « cartes postales ». A chaque contact, le médecin traitant est tenu au courant. Si un sujet contacté se trouve en difficulté, voire en danger, VigilanS organise les recours adaptés, en lien direct avec le centre hospitalier de référence et le médecin traitant.
La veille s’effectue sur une période de 6 mois, qui peut être prolongée tous les 6 mois, si nécessaire.
Un dispositif fédérateur du Samu/Centre 15 à la Fédération régionale de recherche en santé mentale en passant par les services d’urgences et de psychiatrie
Promoteur de VigilanS, le CHRU de Lille conjugue l’expertise de plusieurs partenaires :
– Le SAMU/Centre 15 au cœur du dispositif, centralise la veille et le re-contact des personnes survivant à une tentative de suicide ;
– Les Services d’Urgences des hôpitaux de la Région & les Centres de Crise, qui « alimentent » le dispositif en signalant les sujets à veiller ;
– Les Services de Psychiatrie et Santé Mentale (adultes et enfants), qui joignent leurs ressources de soin et d’intervention à celles de VigilanS, quand une situation à risque est détectée ;
– L’URPS, les associations de DPC de Médecins Généralistes, qui s’associent au projet en sensibilisant les médecins de proximité à la détection du risque suicidaire et aux recours disponibles ;
– La Fédération Régionale de Recherche en Santé Mentale (F2RSM), qui a la charge de l’évaluation quantitative et qualitative de l’ensemble du dispositif..
A la tête de VigilanS, le Professeur Guillaume Vaiva, Professeur de Psychiatrie au CHRU de Lille.
L’équipe se compose d’une secrétaire temps plein, d’un praticien hospitalier à mi-temps, de 4 mi-temps « appelants/écoutants », et d’un assistant spécialiste en Psychiatrie sur l’évaluation du projet. Une Assistante de Recherche Clinique fait également partie de l’équipe. L’équipe des « appelants/écoutants » travaille au sein de la régulation médicale du SAMU/Centre 15. Le secrétariat peut être joint par les professionnels de santé au 03 20 44 48 48.
Un dispositif pilote soutenu par l’ARS
La Région Nord – Pas de Calais est la première à mettre en place ce dispositif pilote. Financée pour deux ans par l’Agence Régionale de Santé, à hauteur de 380 000 euros, l’expérience sera évaluée par la Fédération Régionale de Recherche en Santé Mentale.