Les Conférences de Présidents de CME, de Directeurs Généraux de CHU et de Doyens des UFR de Médecine réagissent aux côtés de leurs confrères Toulousains pour déplorer la médiatisation largement instrumentalisée de la fuite de fiches de signalement d’événements indésirables.
Les 26 173 fiches de signalement d’évènements indésirables du CHU de Toulouse, correspondent à 4 années de signalement.
Ces signalements se situent dans la moyenne des CHUs Français soit de 2,8% d’évènements indésirables par nombre total de séjours.
Cette divulgation tend vers 3 objectifs :
• établir un lien trompeur pour le grand public, entre l’importance du nombre de fiches de signalement et une qualité de soins insuffisante ;
• fragiliser l’image soignante et d’excellence d’un CHU, en « dévoilant » de manière sensationnelle et tronquée des fiches de signalement marqueurs d’une démarche qualité structurée ;
• montrer que ces événements seraient la conséquence d’économies et de restrictions en personnel sur les soins.
A l’inverse, le signalement de tout évènement indésirable relève des bonnes pratiques. Il repose sur l’engagement de tout hospitalier à signaler une difficulté ou un dysfonctionnement liés à l’activité hospitalière, pour le faire cesser et faire progresser la qualité des soins, de l’organisation et de l’accueil des patients. Il n’existe pas de démarche qualité sans signalement exhaustif et immédiat de toute difficulté et il n’existe pas de sécurité des soins sans une démarche qualité continue et partagée.
Les trois Conférences déplorent une campagne de dénigrement indument menée : « Nous récusons donc tout discours anxiogène à l’effet sensationnel mais pervers. Nous nous élevons, aux côtés de nos confrères Toulousains, contre cette campagne de dénigrement, indument menée. »
Nous réfutons également l’idée d’une insécurité ambiante dans les CHUs ; le public doit connaitre les procédures d’assurance qualité et de certification qui se déroulent au quotidien dans tous les établissements et avoir confiance dans les experts indépendants qui les évaluent. Nous affirmons qu’aucun arbitrage budgétaire ne saurait être défendu par un hospitalier au détriment de la qualité et la sécurité des soins, 24 heures sur 24 et 365 jours par an, car c’est ce contrat de confiance qui unit les hospitaliers aux patients qui se confient à eux.
Nous contestons le raccourci selon lequel un grand nombre de dysfonctionnements déclarés serait un traceur de dégradation des soins. Au contraire, l’enseignement de la pertinence des soins ou la simulation en santé développent une culture de prévention des risques, qui renforce la qualité des soins. Nous encourageons la démarche vertueuse d’honnêteté des déclarations réalisées par les professionnels de santé et de transparence de l’établissement qui les partage avec les représentants des usagers.