Les 6 et 7 octobre 2010, le Groupe Moniteur et la Gazette Santé Social organisent à Dijon le deuxième salon autour du congrès annuel de l’Union Nationale des Centres Communaux et Intercommunaux d’Action Sociale (UNCCAS). 2 000 acteurs des filières sociale, médico-sociale et sanitaire sont invités à s’interroger notamment sur le nouveau rôle des territoires en matière de santé. Cette rencontre se déroule alors que le paysage sanitaire français connaît une profonde transformation suite à la promulgation de la loi HPST et que se prépare une réforme territoriale et la révision générale des politiques publiques. Philippe Pottiée-Sperry, rédacteur en chef Hélène Delmotte rédactrice en chef adjointe livrent leur analyse à RESEAU CHU. |
Réseau CHU : La France est reconnue pour la qualité de son système de santé et pour la hausse globale de l’espérance de vie de ses habitants pourtant, dans ce domaine, les inégalités sociales et territoriales se creusent. Avez-vous le sentiment que la lutte contre ces inégalités est une priorité partagée par les élus, les fonctionnaires territoriaux, les acteurs sociaux, les hospitaliers ?
Philippe Pottiée-Sperry : Il n’est pas si sûr que les inégalités se creusent tant que cela. La Gazette Santé-Social avait organisé un débat il y a deux ans, notamment avec Didier Houssin sur cette thématique connue de tous les acteurs et observateurs. Le directeur général de la santé attendait ici beaucoup des agences régionales de santé et surtout de l’articulation avec toutes les autres politiques publiques mises en place au niveau régional, par exemple en matière de logement. C’était aussi l’un des sujets du congrès de la Fédération nationale des observatoires de santé cette année-là. Rappelons-nous aussi de la loi de santé publique de 2004 dont c’était une des missions.
Par ailleurs, la prise de conscience des inégalités s’accélère avec le contexte de désertification médicale, la « refondation du système de santé » comme le dénomme Emmanuel Vigneron, géographe de la santé, autrement dit la loi «Hôpital, patients, santé et territoires» (HPST), et la mise en place des Agences Régionales de Santé (ARS). A ce sujet, la table ronde de clôture de Santé-Social Expo qui porte sur « la santé : un nouveau rôle pour les territoires » décrira le rôle accru joué par les collectivités, au premier rang desquelles les régions, mais aussi le renforcements des partenariats entre collectivités et institutions hospitalières. Interviendront : Barthélemy Mayol, directeur général adjoint au CHU de Dijon, Didier Jaffre, directeur de l’offre de soins & de l’autonomie à l’ARS de Bourgogne, et Françoise Tenenbaum, vice-présidente du CCAS de Dijon et du conseil régional de Bourgogne.
En outre, la Gazette Santé-Social va publier début octobre un ouvrage de la Fehap, rédigé par Emmanuel Vigneron, qui présentera un état exhaustif des différentes inégalités de santé sur l’ensemble du territoire.
Les dynamiques sanitaires et sociales restent souvent encadrées par des logiques de structure. Comment dépasser ces clivages ?
Hélène Delmotte : Il existe des logiques de structure mais également des logiques culturelles qui restent fortes. Les choses commencent à bouger mais ce mouvement prendra du temps. Pour accompagner et défendre la nécessité d’un décloisonnement, la Gazette Santé-Social, et dans son prolongement Santé-Social Expo, vise à être une passerelle entre trois secteurs : social, médico-social et sanitaire. Le journal comme le salon constituent des traits d’union entre tous les professionnels et tous les acteurs.
En tant qu’observateurs éclairés, quelles initiatives originales menées de concert par les acteurs du monde sanitaire, social et les collectivités territoriales avez-vous identifié ?
Hélène Delmotte : Elles existent et sont même assez nombreuses, innovantes et reproductibles. La Gazette Santé-Social de par son positionnement leur consacre une large place pour les promouvoir. Par exemple dans notre numéro de septembre, nous consacrons deux pages aux réseaux de santé qui ont été des structures pionnières dans la volonté de décloisonner sanitaire et social, ville et hôpital. Avec l’objectif de mieux coordonner la prise en charge.
Je pense aussi aux initiatives de plates-formes expérimentales de répit destinées aux aidants. Nous en avons présenté trois, dans notre journal, en début d’année qui réunissent les compétences de Clic, d’Ehpad, de centres mémoire, d’hôpitaux, de conseils généraux ou encore des prestataires de services à la personne.
Il est possible également de citer toute une série d’autres initiatives, autant intéressantes qu’originales. Je n’en prendrai que deux. Tout d’abord le recours à des couches lavables par le Centre Médico-Chirurgical et Obstétrical (CMCO) de Schiltigheim, qui est la première maternité d’Alsace. Cette petite révolution, aux grandes conséquences pour l’environnement, est possible grâce aux efforts conjugués du CMCO, du conseil général du Bas-Rhin qui a financé les éco-collecteurs, et d’une entreprise d’insertion qui traite les couches. Deuxième exemple, dans un tout autre domaine : la maison du soleil dans le Gard. Il s’agit d’une colonie de vacances pour enfants atteints par le VIH qui a pu voir le jour grâce au partenariat mis en place entre le conseil général du Gard, le CHU de Nîmes et des travailleurs sociaux de l’association Aides.
En savoir plus sur le Salon Santé Social
http://salons.groupemoniteur.fr/sante_social_expo/
Catherine Peyrade
Responsable promotion
Salons & Congrès du Groupe Moniteur
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