Pour traiter les cancers complexes – carcinoses péritonéales (dissémination de cellules cancéreuses dans la cavité abdominale)- Marseille propose une technique innovante appelée chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP). « Grâce à la CHIP, la survie du patient, qui ne dépassait pas quelques mois avec une chirurgie et une chimiothérapie classique, atteint 5 ans dans 40 % à 45 % des cas. Une avancée majeure dans le traitement de cette maladie quand l’on sait que les cancers de l’appareil digestif constituent une des principales causes de décès par cancer » souligne le Pr Igor Sielezneff, chef du pôle d’activités médicales DACCORD (spécialisé dans la prise en charge des cancers).
Une intervention chirurgicale lourde et complexe
Cette approche thérapeutique est destinée à traiter la maladie résiduelle infra-millimétrique, invisible pour le chirurgien, mais source de récidives. Elle consiste à réaliser une chimiothérapie dans l’abdomen associée à une hyperthermie. Les chirurgiens instillent dans la cavité abdominale un liquide associé à une chimiothérapie à une température de 42-43°C. À cette température, l’effet de la chimiothérapie y est maximal. Administrée à ventre ouvert, elle permet aussi grâce à une concentration vingt fois supérieure à celle obtenue par voie intraveineuse d’avoir un maximum d’efficacité, tout en réduisant sa toxicité et ses effets adverses. La lourdeur du protocole nécessite une sélection extrêmement rigoureuse et un âge inférieur à 60 ans. Elle est discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire qui réunit plusieurs spécialistes. La décision finale revient au chirurgien qui juge selon le développement du cancer de réaliser ou pas cette intervention.
La chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale est un traitement récent, toujours en cours d’évaluation. Dans certains cas, il ne peut être proposé en dehors de protocoles d’évaluation ou d’essais thérapeutiques. Ce traitement peut être indiqué si la chirurgie a permis de supprimer la totalité des tissus cancéreux visibles ou si les tissus restant sont inférieurs à un centimètre de diamètre. Il est également parfois utilisé pour traiter une récidive du cancer.
L’innovation a été déployée sous l’impulsion de l’équipe du Pr Igor Sielezneff et dispensée par l’équipe du service de chirurgie générale et digestive de l’hôpital de la Timone (Pr Bernard Sastre).
En savoir plus
Chaine Youtube APHM : http://youtu.be/IsE-NeBW8_0
http://fr.ap-hm.fr/service/chirurgie-digestive-et-generale-hopital-timone
Face à l’explosion des demandes de PMA, les CECOS dans l’inquiétude
Depuis la promulgation de la loi de bioéthique il y trois ans, les demandes d’aide à la procréation médicalisée ont explosé. En face de cette dynamique, le nombre de donneurs de spermatozoïdes, lui, est en baisse. Un constat aussi valable pour le don d’ovocytes et qui inquiète les professionnels des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain. Ces derniers n’ont que quelques mois pour reconstituer leurs banques de gamètes, désormais régies par la levée de l’anonymat des donneurs. Reportage au CHRU de Tours.