Une étude européenne conduite par le Professeur Julien Mazières Pneumo-Oncologue toulousain* met en évidence une nouvelle anomalie génétique : l’altération du gène ROS1 sur le chromosome n°6 chez une faible proportion de patients porteurs d’un cancer du poumon. Grâce à l’identification des modifications de l’ADN de leurs cellules cancéreuses, les patients peuvent recevoir des traitements ciblées plus efficaces que les chimiothérapies classiques. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication dans le plus important journal médical de cancérologie : Journal of Clinical Oncology.
La médecine personnalisée : la mise en œuvre de thérapeutiques ciblées
Cancer parmi les plus fréquents -40 000 nouveaux cas par an en France- et les plus graves -car souvent diagnostiqué à un stade métastatique-, le cancer du poumon mobilise la communauté des chercheurs. Leurs travaux ont permis d’identifier les anomalies moléculaires dans l’ADN des cellules cancéreuses. Des données précieuses qui débouchent sur la mise au point de thérapies ciblées, plus efficaces que les chimiothérapies standards.
Récemment, une nouvelle anomalie moléculaire consistant en une modification chromosomique a été repérée dans 1% des cancers bronchiques : il s’agit d’un réarrangement du gène ROS1. L’étude européenne menée a analysé l’effet d’une molécule thérapeutique ciblée, le crizotinib, par voie orale, chez des patients porteurs de cette nouvelle anomalie. Les résultats sont très prometteurs puisque 80 % des patients répondent à ce type de traitement avec très peu d’effets secondaires alors que les taux d’efficacité de la chimiothérapie classique sont de l’ordre de 30%.
La recherche fait avancer la médecine personnalisée
La prise en charge du cancer du poumon illustre le potentiel de la médecine personnalisée avec l’identification de sous-groupes de patients porteurs d’anomalies moléculaires parfois rares. Ces thérapies associées à des traitements ciblés se révèlent de plus en plus efficaces. Ces résultats combinés à ceux obtenus par des équipes américaines, devraient aboutir à la commercialisation de cette molécule au bénéfice d’une population de patients qui ne recevait pas jusqu’alors de traitements réellement efficaces.
Cette avancée fait suite à la découverte voici un an d’une anomalie génétique :HER2-Human Epidermal Growth Factor Receptor-2, responsable de 1 à 2 % des cancers du poumon
* au CHU/Institut Universitaire du Cancer de Toulouse Rangueil- Larrey et à l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse-Oncopole