A l’occasion de la 17ème Journée mondiale de la maladie d’alzheimer, les équipes du CHU de Tours font le point sur les progrès en matière de diagnostic précoce de la maladie. Le Pr. Denis Guilloteau, Directeur unité recherche INSERM U930 – CHRU de Tours interviendra dans le cadre d’une conférence grand public organisée à la mairie de Tours le 21 septembre.
La maladie d’Alzheimer est avant tout une maladie de la mémoire. Les données de suivi de la cohorte française PAQUID, plaident en faveur d’une altération précoce de certaines fonctions cognitives, parfois plus de 10 ans avant le diagnostic. Tout l’enjeu actuel repose sur le diagnostic précoce qui permet une prise en charge adaptée, à la fois médicamenteuse et non médicamenteuse. D’où l’intérêt des travaux de l’équipe de l’unité Inserm U930 de Tours menés en collaboration avec Caen (Dr Louisa Barré) et Toulouse (Pr Pierre Payoux) qui mettent au point des outils de diagnostic précoce à l’aide de l’imagerie cérébrale. En France, ces équipes ont été les premières à avoir obtenu les images des plaques amyloïdes chez des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer avec un nouveau radiopharmaceutique dont le marquage au Fluor 18. Une avancée qui permet d’envisager une utilisation très large en pratique clinique de routine. En effet ce traceur est beaucoup plus facile à manier en raison de sa demi vie plus longue que le carbone 11. Les retombées pratiques sont très importantes tant en terme de diagnostic précoce permettant de débuter les traitements le plus tôt possible, que dans le suivi de leur efficacité, en particulier ceux qui visent à diminuer l’accumulation intra-cérébrale de substance amyloide.
Ces travaux sont menés en association avec associées à Cyclopharmma, et une société de biothechnologie américaine (AVID).
La maladie d’Alzheimer a été décrite pour la première fois il y a plus de 100 ans par A Alzheimer. La description initiale chez une femme jeune a longtemps entretenu une certaine confusion autour de cette maladie, qui a été jusqu’au milieu du XX ème siècle, considérée comme une maladie rare, affectant des personnes de moins de 60 ans. Ce n’est qu’à partir des années 80 qu’il a pu être établi que sa fréquence augmentant avec l’âge, le vieillissement de la population en faisant alors une des principales préoccupations de santé publique.