Vivement choqué par les accusations portées le 26 janvier 2012 par la Fédération de l’Hospitalisation Privée sur la gestion des hôpitaux publics, et particulièrement sur les Hospices Civils de Lyon (HCL), Daniel Moinard, Directeur général des HCL, a riposté dès le lendemain en tenant une conférence de presse.
Il s’insurge vivement contre les propos tenus "visant à déqualifier les hôpitaux publics" et déplore "la tonalité générale manifestement agressive et polémique de la démarche engagée par la FHP ainsi que les diverses contrevérités qui ont été énoncées sur le système public hospitalier".
Sur la situation financière
Contrairement à ce qui a été affirmé, Daniel Moinard rappelle que les Hospices Civils de Lyon ne cumulent pas chaque année 100 M€ de déficit. Tout au contraire, l’établissement est engagé dans une politique de redressement de ses équilibres financiers sans précédent assise sur des
réorganisations et restructurations profondes et ambitieuses. Ainsi, alors que le déficit des HCL s’élevait à 86 M€ fin 2008, le budget consolidé est en excédent fin 2011 et l’établissement amorce son désendettement.
Sur la politique immobilière
Il rappelle que les Hospices Civils développent depuis 2008 une stratégie de gestion très active
de leur patrimoine privé. En 2011 comme en 2012, les cessions d’actifs immobiliers représentent 40 M€. Ces sommes permettent :
1/ de financer des investissements pour rénover l’offre hospitalière des HCL et éviter le recours à l’emprunt,
2/ de rénover le parc de logements à destination du personnel (logements proposés avec des tarifs préférentiels)
3/ de nous désendetter
Sur la dette
Daniel Moinard rappelle qu’elle était certes importante à fin 2010 (922 M€) mais liée à des investissements très lourds (plus de 950 M€) réalisés ces dernières années et qui ont permis de rénover plus de la moitié des lits en 5 ans. La dette a été stabilisée en 2010 et amorce sa décrue en 2011.
En conclusion, Daniel Moinard rappelle que l’hôpital public est un service public ouvert 24h sur 24, 365 jours par an et qu’il prend en charge des patients de tous horizons, de toutes origines et de toutes conditions financières sans discrimination ni sélection.
Il souligne également que l’hôpital public prend en charge les patients les plus lourds, précisément ceux que le secteur privé refuse d’assumer. Enfin, il déplore tout particulièrement les propos tenus qui sont autant d’attaques vis-à-vis des personnels hospitaliers qui oeuvrent chaque jour pour assurer les missions du service public hospitalier et qui acceptent des modifications profondes de leurs organisations de travail pour faire face aux contraintes économiques qui pèsent sur l’établissement.
Lors de la conférence de presse tenue le 27 janvier au siège des HCL, Daniel Moinard, Directeur général, a réaffirmé que "l’hôpital public est en train de se restructurer considérablement. Il reprend du terrain, devient davantage concurrentiel et les acteurs du privé s’en inquiètent". Il a également souligné les fondements mêmes de la mission de service public des CHU : "A l’hôpital public, quand un patient arrive, on ne lui demande pas sa carte bleue. On lui demande sa carte vitale".