Le projet « Observatoire Français de la Sclérose en Plaques (OFSEP) » porté par l’Université Claude Bernard Lyon 1 et les Hospices Civils de Lyon a été sélectionné au titre d’Investissement d’Avenir d’Excellence (IDEX). Ce projet Cohorte coordonné par le Pr Christian Confavreux spécialiste mondial de cette maladie, va recevoir une dotation de 10,34 millions d’euros.
Le projet « Observatoire Français de la Sclérose en Plaques » est hébergé au sein de l’hôpital Neurologique et Neurochirurgical Pierre Wertheimer. Il s’appuie sur les 28 centres-experts des CHU et les 16 réseaux de santé ville-hôpital régionaux répartis sur l’ensemble du territoire national. Il utilise le dossier informatique EDMUS (European Database for Multiple Sclerosis) qui est développé spécifiquement pour la description médicale de la sclérose en plaques (SEP) depuis 20 ans par l’équipe du Pr Confavreux en collaboration avec des experts nationaux et européens.
Le système EDMUS fait référence au niveau international. Il est implanté dans 277 centres répartis dans 27 pays. La France est le premier pays au monde doté d’un réseau de ce type dédié à la SEP. Les participants au réseau utilisent EDMUS comme dossier médical de référence, ce qui représente une aide considérable à l’accès à l’information et donc au soin des malades. Une cohorte nationale réunissant 30.000 personnes atteintes de SEP a pu être consituée – soit près de 40% des personnes souffrant de cette maladie en France. La mise en commun des données a déjà contribué à une meilleure connaissance de l’histoire naturelle de la SEP dans plusieurs domaines : influence des poussées sur l’accumulation du handicap neurologique à long terme ; effet de la grossesse ou des vaccinations sur le cours évolutif de la maladie; spécificités des SEP de l’enfant.
Ce dispositif a permis dès 2007 d’amorcer un virage en pharmaco-épidémiologie en établissant une collaboration officielle avec l’AFSSAPS pour la conduite des plans de gestion de risque des nouveaux traitements de fond de la maladie.
Retenu comme projet COHORTE dans le cadre d’IDEX, l’Observatoire Français de la Sclérose en Plaques pourra réellement augmenter la taille de la cohorte nationale voire tendre vers l’exhaustivité et être en mesure de fournir une photographie « en continu » de la maladie en France. Cette reconnaisssance va faciliter l’extension de son champ d’investigations, en couplant les données cliniques à des prélèvements biologiques et, avancée majeure, à des données d’imagerie. Autre perpective : le renforcement de collaborations avec l’AFSSAPS pour des études pharmaco-épidémiologiques systématiques dans le cadre des plans de gestion de risques officiels, avec l’Assurance Maladie pour des études médico-économiques et avec la Haute Autorité de Santé, en particulier sa Commission de Transparence, pour évaluer l’efficacité des traitements dans la vie réelle des patients, au-delà des essais thérapeutiques.
En soutenant l’OFSEP dans le cadre des Investissements d’Avenir, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dote la France d’un « grand instrument épidémiologique » et d’un « plan SEP » uniques au monde.
Le projet cohorte fait partie des 10 dossiers retenus sur les 44 déposés. Il a été sélectionné par un jury international présidé par Nino Künzli, directeur du Swiss tropical and public health institute de Bâle (Suisse).
Définitions
Une cohorte consiste à suivre pendant plusieurs années ou plusieurs décennies une population de sujets, sains ou malades, afin d’accumuler des connaissances fiables sur leur santé.
Une cohorte doit permettre :
– d’isoler une variable (par exemple régime alimentaire, environnement, etc.) pour déterminer son rôle et son effet sur la santé, et prescrire ainsi de nouvelles règles (alimentaires, de sécurité, etc.),
– de développer plus rapidement de nouvelles cibles thérapeutiques en s’appuyant sur un échantillon élargi d’individus.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique auto-immune qui affecte le système nerveux central. Elle concerne 80 000 malades en France avec 3000 nouveaux cas chaque année. Elle frappe des personnes en pleine force de l’âge et va les rendre progressivement invalides pendant une trentaine d’années.
La cohorte OFSEP est placée sous l’égide de la Fondation Eugène Devic EDMUS.