Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

La stimulation du cortex cérébral moteur à visée antalgique

Auteur /Etablissement :
En juillet 2004, l'équipe de neurochirurgie a réalisé la première implantation d'un stimulateur cortical cérébral à visée antalgique en Bretagne. Ce traitement novateur qui intéresse au premier chef les personnes souffrant de douleurs neuropathiques d'origine centrale : douleurs faciales (anesthésie douloureuse de la face), douleurs secondaires suites à un accident vasculaire cérébral (douleurs « thalamiques »), à un arrachement du plexus brachial, à une atteinte de la moelle épinière. La sélection des patients est très rigoureuse, elle intervient après consultation de l'unité pluridisciplinaire d'évaluation et de traitement de la douleur.

En juillet 2004, l’équipe de neurochirurgie a réalisé la première implantation d’un stimulateur cortical cérébral à visée antalgique en Bretagne. Ce traitement novateur qui intéresse au premier chef les personnes souffrant de douleurs neuropathiques d’origine centrale : douleurs faciales (anesthésie douloureuse de la face), douleurs secondaires suites à un accident vasculaire cérébral (douleurs « thalamiques »), à un arrachement du plexus brachial, à une atteinte de la moelle épinière. La sélection des patients est très rigoureuse, elle intervient après consultation de l’unité pluridisciplinaire d’évaluation et de traitement de la douleur.

La neuromodulation
Toute lésion du système nerveux induit des mécanismes aboutissant à une décharge anarchique de certains neurones responsables de l’apparition et de la pérennisation de douleurs « neuropathiques » souvent difficiles à traiter. En complément au traitement médicamenteux (antidépresseurs tricycliques, anti-épileptiques), des techniques de stimulation de zones très précises du système nerveux central donnent des résultats intéressants. Le principe de ces techniques dites de neuromodulation repose sur la possibilité de moduler le fonctionnement de certains neurones situés dans la moelle épinière ou dans l’encéphale et d’inhiber ainsi les influx douloureux.
Lorsque l’atteinte initiale intéresse le système nerveux périphérique (racines nerveuses, nerfs périphériques), la technique la plus adéquate est la stimulation des cordons postérieurs de la moelle épinière. Apparue en 1973, elle est couramment pratiquée au CHU de Brest depuis les années quatre-vingt, mais est inefficace sur les douleurs centrales par atteinte du système nerveux central.

La stimulation du cortex cérébral moteur frontal, situé en avant du sillon de Rolando, permet d’obtenir un soulagement satisfaisant à long terme chez 60 à 75 % des patients ayant une douleur centrale. Apparue au Japon en 1991, elle est restée initialement très confidentielle (50 cas dans le Monde de 1991 à 1997) car les résultats étaient mitigés du fait de la difficulté de repérer avec précision la zone à stimuler. La précision du placement des électrodes de stimulation est le facteur essentiel de la réussite du traitement.
Les travaux récents du Pr. N’Guyen, Neurochirurgien au CHU Mondor à Créteil ont permis de repérer la région stimulée avec la plus haute précision, en intégrant les techniques les plus modernes d’imagerie médicale, de repérage chirurgical per-opératoire et de neurophysiologie. Il devient désormais possible de stimuler sélectivement l’aire corticale responsable de la motricité du visage, du membre supérieur, du membre inférieur.

L’intervention proprement dite consiste à réaliser une petite crâniotomie, puis à placer une ou deux électrodes de stimulation sur la dure-mère,immédiatement en avant et au-dessus de la projection supposée du sillon de Rolando, précisée par le système de neuronavigation per-opératoire disponible en Neurochirurgie depuis 2001. Une étude électrophysiologique per-opératoire (potentiels évoqués somesthésiques) permet de préciser la topographie fonctionnelle du sillon de Rolando qui doit correspondre parfaitement avec l’IRM. Enfin, les électrodes sont définitivement placées et connectées à un boîtier (pile) placé dans une logette sous-cutanée sous la clavicule.

De nouvelles perspectives pour le traitement de certaines maladies mentales
Cette intervention de neurochirurgie fonctionnelle fait désormais partie de l’arsenal thérapeutique disponible au CHU de Brest pour les patients ayant une douleur neuropathique centrale, qui étaient jusqu’à présent adressés à Créteil. Ce traitement novateur est le fruit de l’association de différentes techniques de pointe et illustre l’intérêt d’une collaboration étroite entre les différents acteurs (Unité de la Douleur, Neurochirurgie, Imagerie médicale et Explorations Fonctionnelles neurologiques). Des études sont en cours pour étendre les indications de ce traitement en dehors du domaine de la douleur (acouphènes invalidantes, dépressions sévères, Troubles Obsessionnels Compulsifs, …).

D’après un article du Dr Dam Hieu, neurochirurgien.

Sur le même sujet

Cancer de la grossesse : un traitement efficace à 96% dévoilé par les HCL

Après quatre ans d’étude, le Centre national de référence des maladies trophoblastiques
des HCL, basé à l’hôpital Lyon Sud, vient de valider un traitement qui a permis d’éradiquer entièrement les tumeurs de 25 des 26 patientes enceintes suivies dans le cadre d’un essai clinique. Une avancée majeure contre une forme de cancer de la grossesse qui a été présentée lors du congrès annuel de la Société Européenne d’Oncologie Médicale, à Barcelone.

Concours de l’internat : la Conférence des doyens de médecine défend une réforme “favorable”

Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”.

Scully, premier chien dentiste de France : “ on amène de l’humain en amenant du canin”

Depuis novembre 2023, le service d’odontologie de l’Hôpital Morvan (CHU de Brest) a accueilli dans son équipe Scully, une chienne Golden Retriever qui apporte de la sérénité aux patients, en particulier ceux atteints de handicap ou phobiques. Nous avons rencontré le Dr Camille Bossard, cheffe de clinique et propriétaire de Scully. Elle a accepté de revenir sur ce dispositif centré autour de la médiation animale.