Proposer à distance et dans des régions isolées une assistance psychiatrique adaptée est la mission que s’est fixée le Service Hospitalo-universitaire de psychiatrie de la Martinique. Un défi rendu possible par les nouvelles technologies de l’information et de la communication que sont le téléphone portable et la visio-conférence. Plus de liste d’attente, pas d’hospitalisation ni de transfert coûteux, ni de déplacement d’un spécialiste sur les sites médicaux. La télépsychiatrie pourrait réduire de 60% la durée de la thérapie par rapport à la thérapie conventionnelle et diminuerait la fréquence des ré-hospitalisations. Seule condition : l’installation d’une liaison de télépsychiatrie.
Cette solution serait idéale pour la Guyane, vaste territoire multiculturel de 90000km² qui possède des petits villages à l’intérieur de ses terres accessibles en 8 heures de pirogue ou par hélicoptère. Les psychiatres s’y rendent rarement et les transferts sont coûteux. Or en Guyane, les problèmes de santé mentale s’aggravent avec la cocaïne et l’alcool.
Dirigé par le Pr A. Charles-Nicolas, le service Hospitalo-universitaire de psychiatrie de la Martinique inscrit son intervention dans le cadre du projet international ISLANDS (Integrated System for Long distance psychiatric Assistance and Non-conventional Distributed health Services).
La recherche ISLANDS y est d’autant plus pertinente qu’il existe une convergence inespérée entre le projet européen ISLANDS et le processus de télétransmission qui est mis en oeuvre par le Centre Hospitalier de Cayenne, l’ARH, le SAMU de la Martinique et le Centre National d’Etudes Spatiales. La Guyane est actuellement équipée d’un réseau de télémédecine, basé sur un transfert d’images numérisées fixes, reliant les postes et centres de santé isolés vers l’hôpital de Cayenne et d’un réseau de visioconférence reliant les trois hôpitaux du littoral dans le cadre de la périnatalité.
Le dispositif technique est donc en place, il ne reste plus qu’à éprouver l’efficacité de la télémédecine dans la résolution des problèmes de santé mentale comme elle l’est déjà en dermatologie, parasitologie ou en obstétrique.
D’après un article de S. Gaston