Au départ, l’idée généreuse d’une bénévole, Renée Roussière, convaincue que la socio-esthétique avait sa place au près des personnes souffrantes parce qu’elle répond à un besoin universel : réconcilier l’être et le paraître. A l’arrivée, un cours d’esthétique à option humanitaire et sociale (CODES) qui a déjà séduit 700 socio-esthéticiennes – certaines viennent même du Japon ! Les raisons de ce succès : le CODES promeut des valeurs d’humanisme, de bienveillance, de respect et de professionnalisme, il dispense une formation en étroite collaboration avec les équipes médicales du CHRU de Tours, son titre est inscrit au répertoire national de la certification professionnelle (niveau IV, les débouchés son nombreux dans le champ de la santé (CHU, CH, maisons de retrait …) et dans le domaine social (prisons de femmes, centres d’emploi …)
Pour fêter cet anniversaire, le CODES réunit ses anciennes élèves à l’hôtel de ville de Tours, samedi 31 octobre 2009. L’occasion de se retrouver et de mettre en avant les bienfaits humains de la socio-esthétique.
Le cursus du CODES
Seule école habilitée en France à délivrer le titre de « Socio-esthéticienne», le CODES dispense une formation qui :
• S’adresse aux esthéticien(ne)s expérimentées souhaitant utiliser leurs compétences au service des personnes fragilisées et convaincus de la nécessité d’une formation complémentaire.
• Comprend 507 heures réparties de façon modulaire sur 12 semaines et échelonnées sur environ 7 mois. La formation CODES (2 sessions de 21 personnes par an) allie théorie et pratique puisque les stagiaires pratiquent, en groupe ou de façon individuelle, dans les
différents services et établissements du CHRU de Tours dès la 2ème semaine de cours.
• est orientée vers une formation psychologique adaptée aux patients, une connaissance approfondie des règles d’hygiène spécifiques aux soins hospitaliers, et une technique parfaitement maîtrisée et orientée vers les diverses disciplines médicales rencontrées : addictologie, cancérologie, chirurgie plastique et réparatrice, dermatologie, gérontologie, gynécologie, psychiatrie, rééducation.
Sachant s’adapter aux différents milieux sociaux : personnes en recherche d’emploi, femmes en détresse, jeunesse en difficulté, préparation à la réinsertion vers le milieu extérieur de patients hospitalisés en service de santé mentale, cure de désintoxication, milieu pénitentiaire
• Est dispensée par plus de 40 intervenants : praticiens hospitaliers en activité, enseignants universitaires, cadres de santé (psychologues, cadres soignants…) ou cadres sociaux, socio-esthéticiennes expérimentées, formateurs professionnels.
La socio-esthétique selon le CODES
C’est la pratique professionnelle des soins esthétiques auprès de populations souffrantes et fragilisées par une atteinte à leur intégrité physique (maladie, accident, intervention chirurgicale, vieillesse), psychique (maladie mentale, alcoolisme, toxicomanie) ou en détresse sociale (chômage, détention).
– Elle s’inscrit dans les projets de soin ou de vie définis par les équipes pluridisciplinaires des établissements médico-sociaux. A ce titre, elle est gratuite pour les bénéficiaires. Elle n’est pas une prestation de service mais un véritable outil complémentaire dans la prise en charge globale des personnes. A ce titre, elle nécessite une véritable formation spécifique. Elle participe à un accompagnement corporel de la souffrance et de la douleur par l’écoute et le toucher pour un mieux être.
L’approche polysensorielle des Socio-esthéticiennes permet aux patients de s’évader et aux équipes de travailler dans un climat plus serein.
– la reconstitution de l’image de soi et donc de l’estime de soi et la dignité.
La maladie, la vieillesse, l’alcool, la détention ou les complications socio-économiques entraînent souvent une altération de l’image de soi. Par leurs soins, leurs conseils, les socio-esthéticiennes contribuent à redonner confiance aux personnes fragilisées.
– la resocialisation des personnes.
Par son écoute différente, non médicalisée, ni associée à une institution, la socio-esthéticienne représente un lien avec le monde extérieur. Depuis 2003, la socio-esthétique est inscrite en tant que soin de support dans le Plan Cancer.
Les témoignages qui en disent long sur ce soin au-delà du soin
Lorsque le corps est faible, endolori, on a besoin de recevoir un peu et de lâcher prise. Quelqu’un est venu vers moi, gratuitement, pour se consacrer à mon corps meutri par la souffrance, les traitements, qui entraînent une dégradation corpoelle, très dure à accepter pour une femme. La Socio-esthéticienne s’est occupée de
mon visage, elle lui a donné un peu de vie en le maquillant. Mais elle a surtout soulagé le stress et la crispation de mon dos par un massage.
Colette – Oncologie
Vos crèmes ont un parfum de liberté ! Christine – détenue à Fleury-Mérogis
Je suis venu voir la Socio-esthéticienne par besoin de me rassurer sur l’image physique que j’offrais et pour me détendre. Cette séance m’a apporté le silence, la découverte d’une sorte de paix intérieure et surtout la fracture du masque que je m’imposais et que j’imposais aux autres.
Paul – Oncologie
Moi, j’étais sceptique, mais quand je voyais les gens sortir après, ils avaient un sourire béat. Alors, j’y suis allé. La socio-esthéticienne m’a épilé les sourcils, ça a éclairé mon visage, et puis il y a un bien être… On prend conscience qu’on a un corps, que ça renvoie quelque chose aux autres. Moi, je ne suis pas du tout contact, mais là, c’est précis, professionnel, on peut se laisser aller.
Patrick – Centre spécialisé dans les pathologies addictives
Les soins me valorisent personnellement et me procurent un bien-être incomparable. Ces moments privilégiés qui me sont offerts sont la preuve d’un profond respect à mon égard. D’un alcoolique abstinent, je suis devenu un individu à part entière.
Michel – Centre de cure de désintoxication
Ces soins esthétiques que l’on dit « de confort » aident à rendre à un être humain le sentiment de sa décence et de sa beauté d’homme ou de femme. C’est vital, car ce qu’on restaure chez lui, c’est sa dignité.
Docteur Anne-Béatrice Junière – Centre de soins spécialisé pour Toxicomanes Pierre Nicole, Paris
Le passage de la Socio-esthéticienne a toujours été ressenti comme un moment de calme, de construction, de reprise de confiance par le patient (…) La maladie ne signifie plus un abandon, l’image de soi dans le miroir ou dans les yeux de ses proches devient un reflet d’espoir et de sérénité suscitant un nouvel élan de courage.
Professeur Olivier Le FLoch, Cancérologue et Président du CODES
Le CODES est soutenu par
– le CHU de Tours qui héberge l’association depuis 1979,
– l’Hôpital National de Saint-Maurice qui a permis l’ouverture d’un module social dès 2001,
– le Conseil Régional du Centre et le Fonds Social Européen qui financent annuellement la formation de 20 stagiaires en socio-esthétique depuis 1984.
– la Division Produits de Luxe de L’Oréal qui ne cesse d’amplifier son soutien depuis 2001.
En plus des dons financiers et matériels, le n°1 de la Cosmétique dans le monde a développé un programme de mécénat de compétences avec le CODES.
En 2009, dans le cadre du Centenaire de L’Oréal, la Division Produits de Luxe a renforcé son engagement en finançant des bourses d’étude au CODES (5 boursières par promotion pendant 2 ans) ainsi que 5 postes de socio-esthéticiennes dans 5 associations et établissements médico-sociaux (Centre Gérontologique de Marseille, Association Les Petits Frères des Pauvres, Association Les Papillons Blancs, Association Les Amis de l’Atelier, Centre de Réadaptation Jacques Arnaud).