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L’Europe et les défis du vieillissement

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Partant d'un double constat : la multiplication par 5 du nombre d'octogénaires et de nonagénaires d’ici 2030 et la prédominance des plus de 65 ans parmi les personnes hospitalisés (60% dès 2015 ), l'Europe veut anticiper le changement démographique et relever le défi du « papy boom » en travaillant à une réponse adéquate et concertée de la dépendance. Depuis 2007, 8 institutions du Nord Ouest de l'Europe* unissent leurs compétences pour apporter des réponses innovantes aux effets du vieillissement des populations européennes dans le cadre d'un pôle d’excellence transnational en santé. En congrès à Liège, les 22 et 23 novembre 2012, elles dévoilent l’apport passionnant de leurs dernières études portant sur des sujets aussi divers que l’apport des technologies sociales, l’utilisation de la vitesse de marche comme indicateur

Partant d’un double constat : la multiplication par 5 du nombre d’octogénaires et de nonagénaires d’ici 2030 et la prédominance des plus de 65 ans parmi les personnes hospitalisés (60% dès 2015 ),  l’Europe veut anticiper le changement démographique et relever le défi  du « papy boom » en travaillant à une réponse adéquate et concertée de la dépendance.  Depuis 2007, 8 institutions du Nord Ouest de l’Europe* unissent leurs compétences pour apporter des réponses innovantes aux effets du vieillissement des populations européennes  dans le cadre d’un pôle d’excellence transnational en santé. En congrès à Liège, les 22 et 23 novembre 2012, elles dévoilent l’apport passionnant de leurs dernières études portant sur des sujets aussi divers que l’apport des technologies sociales,  l’utilisation de la vitesse de marche comme indicateur des capacités des personnes âgées, lien entre la stimulation auditive et la marche, corrélations entre le mouvement et le sommeil, les obstacles à l’adoption des gérontechnologies dans les pratiques gériatriques, l’émulation des professionnels par des échanges transnationaux,
Les technologies sociales : plus d’autonomie et moins d’isolement des personnes âgées à l’hôpital.
Grâce aux terminaux multimedia, les patients accèdent à la télévision, à la radio, au téléphone, à internet et à des services sépcifiques comme l’espace famille qui comprend un partage de messages ou de photos avec les proches où qu’ils soient. L’interface a été développée afin de simplifier au maximum l’utilisation du terminal. Un système également adapté aux personnes souffrant de locked-in syndrom, avec appel infirmière et commandes domotiques de la chambre (éclairage et air condi-tionné). Le patient devient donc moins dépendant du personnel tout en disposant d’un outil de communication adapté. Le test a montré que les personnes âgées apprécient le système, plus simple qu’une petite télécommande, ainsi que l’autonomie qu’il leur apporte.
La vitesse de marche est un indicateur prédictif de risque d’affaiblissement des capacités cognitives et physiques des personnes âgées. Une étude a montré le lien entre une vitesse de marche d’au moins 0,5m/s durant au moins 20 minutes par jour avec la préservation d’une autonomie des personnes âgées atteintes de démence. Une autre est consacrée à l’impact d’une stimulation auditive rythmique sur la vitesse de marche, la cadence et la longueur de la foulée.
Le mouvement toujours au cœur des préoccupations avec l’actimètre, dispositif constitué d’un accéléromètre ou de tout autre système permettant de quantifier le mouvement et d’un système d’enregistrement dans un petit boîtier porté en général au poignet permettant d’enregistrer des mouvements corporels pendant plusieurs jours. Le but de l’étude est d’évaluer la quantité et la qualité du sommeil en analysant le rythme veille-sommeil, ses décalages de phases, ainsi que de mettre en relation tout élément anamnestique permettant d’expliquer certaines perturbations, de signes avant-coureurs des chutes. Intérêt également du bouton d’appel et le dispositif anti-fugue.
Une autre enquête porte sur l’adaptation des soins aux besoins des personnes âgées dans des situations bien particulières telles que de chute sans fracture, de démence, de handicap physique ou psychiatrique… et  sur la rupture de maintien à domicile avec une analyse de l’organisation afin de prévenir les risques de chute et de coordonner la prise en charge.
Une réflexion sur l’accueil des personnes admises aux urgences pointe l’importance de la collaboration entre urgentistes et gériatres dans une filière gériatrique. Le rapprochement peut prendre la forme de conventions formalisées, de réunions de travail en commun (relecture de cas, etc.).   Un pas vers la reconnaissance des apports mutuels !
Une équipe s’interroge sur l’usage très limité des gérontechnologies dans les pratiques gériatriques et avance des pistes de réponse
Déambulateur intelligent, pilulier électronique, jeu de stimulation cognitive, géolocalisation, télémonitorrage de l’activité, alarme énurésie (capteur d’incontinen-ce urinaire)… Popularisée en France par les Pr. Alain Franco, Michel Frossard et le gérontologue Gérard Cornet à la fin des années 1990 (Rialle 2007), la gérontechnologie est une discipline nouvelle consacrée à l’usage des nouvelles technologies dans le champ du vieillissement. Ces nouvelles technologies ont-elles été adoptées par les établissements pour personnes âgées ? Pour répondre à cette question, les spécialistes liégeois ont enquêté auprès des directeurs et médecins coordinateurs des 657 maisons de retraite et des maisons de repos et de soins (EHPAD) de la Région Wallonne. Objectif : savoir si d’une part, certaines gérontechnologies étaient déjà utilisées dans leur établissement ou s’ils avaient l’intention de s’en équiper dans l’avenir et, d’autre part, de confier leurs commentaires sur ces techniques en particulier.
Résultats décevants reconnaissent les auteurs : un taux de participation très faible avec une moyenne de 6.4% – après deux rappels – et d’importantes disparités. D’une manière générale, les réponses expriment le peu d’enthousiasme des directeurs et des médecins coordinateurs. Et les auteurs de s’interroger sur l’opportunité de réaliser une information avant de lancer une telle enquête … Voire même d’attendre une nouvelle génération de résidents, comme le préconise plusieurs directeurs, ou même une nouvelle génération de responsables dont qui seraient davantage formés à ces technologies.
Ces études originales contribuent à la construction d’un savoir gériatrique très riche. Celui-ci est actuellement complété par l’élaboratin d’un glossaire numérique, par l’information et l’échange d’expériences transnationales via des formations innovantes : colloque, stages et voyages d’études à l’étranger.
Pour parler la même langue : un wiki gériatrique informatisé est en cours d’élaboration. Il s’agit de recenser les terminologies, les normes et la qualification des prestataires de soins face à des situations typiquement gériatriques (confusion, dépendance fonctionnelle, polypathologie, complexité sociale, …) à domicile, en maison de retraite, dans des centres de jour, et bien sûr à l’hôpital. Chaque région collecte les termes tant au niveau des techniques médicales et paramédicales, qu’au niveau des métiers concernés, en décrivant la fonction, la formation et les normes dans lesquelles ils s’exercent. Le but du glossaire est de proposer un ensemble organisé de termes fréquemment utilisés en gériatrie avec leur correspondance interrégionale. Chaque entrée sera définie par un texte légal. Les deux domaines actuellement couverts sont les institutions d’aides et de soins ainsi que les métiers ayant un lien avec la gériatrie. Des informations complémentaires sont également disponibles. Ainsi, pour les institutions, le personnel disponible ainsi que les taux d’encadrement sont précisés. Le glossaire donne également, pour chaque terme, une traduction en Anglais, Néerlandais et Allemand. Enfin, chaque terme doit avoir son correspondant pour l’ensemble des pays participant à HDC et chaque région doit adapter sa propre définition ainsi que les liens vers les textes de sa propre législation.
Les 8 partenaires du programme INTERREG IV B
3 CHU (les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, le Centre  Hospitalier Universitaire de Liège rejoints par le CHRU de Brest), 2 CHR (le Centre Hospitalier de Luxembourg, le Centre Hospitalier  Régional de Metz-Thionville), 2 établissements spécialisés (le Central  Institute of Mental Health of Mannheim, le Department of Psychiatry  and Neuropsychology of Maastricht) et le Conseil Régional du Bas-Rhin.

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