Expositions, danses, visites commentées, lectures… Rendez-vous culturel de la rentrée, les journées européennes du patrimoine du 15 septembre 2012 offrent aux CHU l’occasion de mettre en valeur une facette méconnue de leur richesse architecturale. Un remontée dans le temps en compagnie de guides-conférenciers émérites ou de talentueux artistes du spectacle vivant. A Paris, l’événement prend un tour particulier avec en point d’orgue la célébration des 400 ans de la Pitié !
Classé monument historique et répertorié ces dernières années dans l’Inventaire Malraux*, l’Hôtel de Saint-Marc, appartenant au CHU de Bordeaux, reste un des fleurons du patrimoine monumental bordelais. Construit en 1782, il fut le siège de la direction générale des Hospices Civils. Cet Hôtel a conservé une grande partie de sa décoration d’origine et notamment de très beaux salons ornés de précieuses boiseries. L’un d’entre eux, le salon ovale, recèle également un secret car il existe une réplique de cette pièce au célèbre Metropolitain Museum à New York, le « Bordeaux room ». Qui a eu l’idée de transposer Outre-Atlantique l’élégante architecture intérieure d’un hôtel particulier bordelais ? D’où viennent les boiseries ? Mystère !
Venez-nombreux visiter, l’Hôtel Saint-Marc le dimanche 16 septembre de 14h à 18h30, non pas sur la 5ème avenue mais cours d’Albret à Bordeaux !
Le CHU de Dijon propose des activités gratuites sur le site de l’Hôpital Général les samedi et dimanche de 14h à 18h : visite libre du site, de l’intérieur de la Grande Chapelle, des expositions « Vivre et circuler à l’hôpital au XVIIIème », « Souvenons-nous, c’était juste avant Bocage Central », de la projection du film « Le patrimoine mobilier de l’Hôpital Général ». Il sera organisé des visites guidées "flash" de l’apothicairerie (samedi à 14h et 16h / dimanche à 14h30, 15h30, 16h30 et 17h30) et de la Chapelle Sainte-Croix-de-Jérusalem (samedi à 15h et 17h / dimanche à 14h, 15h, 16h, et 17h) – Sur réservation uniquement, nombre de places limité. Le samedi à 18h30, la Chorale du CHU CHUchotis se produira à la Grande Chapelle (entrée symbolique au profit de la chorale : 1 €).
En partenariat avec le Musée des sciences médicales, le CHU de Grenoble a monté une exposition sur le thème « Technologie et médecine 1900-1960 – les pratiques médicales bouleversées » qui sera ouverte les samedi 15 et dimanche 16 septembre. A retenir aussi le spectacle du chorégraphe Jean-Claude Gallotta qui reprendra la pièce Daphnis é Chloé créée en 1982 pour le Festival d’Avignon, samedi 22 septembre à 16h00, sur le parvis de l’hôpital couple–enfant de La Tronche.
A Lyon, tandis que les 5 équipes choisies en juillet dernier planchent toujours sur le projet architectural du nouvel "l’hôpital des Lyonnais"**, l’hôpital Edouard Herriot s’ouvre au public le temps d’un week-end, les 15 et 16 septembre. A suivre les grandes phases de sa métamorphose : projet médical, tranches des travaux… à travers une exposition située le long du bureau des admissions.
Les journées du patrimoine révèlent aussi les faces cachées ou oubliées des monuments et lieux publics les plus fréquentés. Trois visites sont proposées pour mieux connaître l’œuvre de Tony Garnier dont, rappelons-le, une grande partie est inscrite au titre des Monuments historiques :
Visite commentée « Entre passé, présent et futur : l’hôpital Edouard Herriot » : entre histoire architecturale, histoire de la médecine et évolution de l’hôpital…
Départ des visites samedi et dimanche, à 14h30 et 16h
Rendez-vous au bureau des admissions (B25)
Parcours libre à la découverte des espaces verts de l’hôpital, que Tony Garnier avait imaginé comme une « Cité jardin ». Cette visite s’inscrit dans la thématique régionale des JEP, « Tous les patrimoines sont dans la nature ».
Visite en libre accès de la chapelle de l’hôpital, inscrite au titre des Monuments historiques en 1967.
A Nancy, un rallye-découverte des espaces verts dédiés aux patients mènera les visiteurs au cœur du jardin « art, mémoire et vie » du CHU, le 16 septembre.
A Orléans, la collection des tableaux de l’ancien collège de chirurgie de la ville retracent l’histoire séculaire du CHR également illustrée par
"L’hôpital à la carte" exposition de cartes postales anciennes éditées entre 1905 et 1910 et la projection de films "De l’Hôtel Dieu à la Sécurité Sociale" et "La traversée du temps". Visite de la salle du conseil de surveillance et de la galerie des « patrons », médecins et chirurgiens, de l’époque.
Samedi 15 septembre 2012 de 9h à 17h – Site hôpital Porte Madeleine – Salle du Conseil de surveillance.
Quatre hôpitaux l’Assistance-Publique de Paris participent aux Journées du Patrimoine 2012 avec un événement majeur les 400 ans de la Pitié-Salpêtrière
Hôpitaux Universitaires Pitié Salpêtrière – Charles Foix : 47, boulevard de l’Hôpital Paris 13ème
Samedi 15 septembre : Conférence de 10h45 à 17h – Espace dédié aux enfants, de 11h à 17h, A découvrir…de 12h à15h, Portes ouvertes de services, laboratoires et blocs opératoires de 12h30 à 14h, Visites guidées historiques de 14h à 17h et concert à 17h30
Samedi 15 et dimanche 16 septembre : Expositions de 11h à 17 : Sous toutes les coutures – L’hôpital dans toutes ses représentations. Si La Pitié-Salpêtrière m’était contée… Laisser parler votre imagination : hier, aujourd’hui, demain – La 5ème biennale des Arts Décoratifs – Je viens avec des roses – Médecins Sans Frontière : d’un hôpital à l’autre – Le XIIIème arrondissement en cartes depuis son annexion à Paris Sculptures monumentales.
Dimanche 16 septembre : Visites guidés historiques, de 14h à 16 h et concert à 17h30
Centre hospitalier universitaire du Kremlin-Bicêtre 78, rue du Général Leclerc 94270 Le Kremlin Bicêtre
A découvrir les parties historiques de l’hôpital Bicêtre (Le Grand Réservoir, le puits, les cachots…) à travers quatre visites guidées, commentées par des conférenciers des monuments historiques.
Le Samedi 15 à 11h et 14h30 et le Dimanche 16 à 11h et 14h30
Rendez-vous devant le point d’information à l’entrée de l’hôpital (Portail des Champs).
Corentin-Celton – hôpitaux Universitaires Paris-Ouest 4, parvis Corentin Celton 92133 Issy-les-Moulineaux
Samedi 15 de 14h à 20h (Espace Saint Sauveur) : – « Les Glotte-Trotters », centre de recherche et formation vocale Martina A. Catella : Le tour du monde en 80 chants -« Rencontres », exposition de peinture de Juan Sebastian Cifuentes Vargas, rencontre entre la mythologie gréco roman et pré-colombienne.
Dimanche 16 à 10h30 : Ouverture de l’hôpital Corentin Celton au public dans le cadre d’une visite guidée avec Muriel Guilleminot, architecte : présentation générale de l’hôpital Corentin-Celton, une réalisation architecturale inédite ouverte sur la ville avec un aménagement spatial intérieur organisé en « maisonnées ».
Dimanche 16 de 15h à 20h (Salle Feuchères) : Bal de tango argentin organisé par l’association BeL Tango
Hôpital Saint Louis – 1, avenue Claude Vellefaux 75010 Paris
Dimanche 16 septembre : Musée des moulages
Visites libres de 9h à 10h et de 11h à 16h : commentées par le Pr Martine Bagot et Françoise Durand
Conférences : à 10h et à 16h : « Découvertes des troupes tissulaires HLA » par le Pr Hors, à 15h : « Découverte du musée des moulages » par le Dr Tilles
Exposition de la sculpture collective « Moulage sur nature », réalisée par les résidents de l’hôpital Fernand-Widal, dirigée par l’artiste Fabien Noirot
Bâtiments classés
De 13h à 17h : visites guidées par des conférenciers du « Paris historique » (Point d’accueil entrée rue Bichat)
De 14h30 à 17h : « Découverte de la cloche Victoire » à la chapelle, par les membres de l’association « Les amis de la chapelle » (Point d’accueil à la chapelle)
Le Cloître de Port-Royal ouvre ses portes le dimanche 16 septembre de 14h à 18h. Une visite organisée par les conférenciers du Paris Historique mènera les promeneurs des jardins à la salle Capitulaire et au Chœur des religieuses. La chapelle sera visible de la Salle du Chœur.
Rouen propose cinq heures de Noctambulations, une programmation qui débutera le 15 septembre à 19h00 avec le vernissage de l’exposition «Caché» de Marti Folio et se poursuivra par « la Traversée» Cie Lamadeo (danse) à 19h59, puis par une visite guidée chorégraphique poétique et décalée par le comédien Bruno Bayeux, le chorégraphe Sylvain Groud et le musicien Hélios Azoulay à 22h00 et pour finir Electre ou la furie des chiennes de la Cie TRACES (lectures) à la chapelle à 23h00.
Pour la première fois , le CHU de Reims ouvrira au public la chapelle de la Fondation Roederer Boisseau, le plus ancien établissement du CHU, datant de la fin du XIXe siècle, les samedi 15 et dimanche 16 septembre de 14 à 18 heures. Dans la continuité de son partenariat avec le Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) Champagne-Ardenne, le CHU projettera "Dawa", une vidéo de l’artiste suisse Annelies Strba. L’intensité de l’oeuvre d’Annelies Strba réside dans l’équilibre qu’elle a su trouver entre son histoire familial et le traitement formel de photographies et de vidéos témoignant de sa vie, qui leur confèrent un aspect irréel. "Dawa" est constituée d’images noir et blanc rehaussées de couleurs changeantes. Elle fait se succéder au ralenti des films anciens, familiaux, une femme avec ses enfants, probablement l’artiste elle-même, avec des images poétiques qui apparaissent comme une succession de peintures en mouvement.
A Saint-Etienne, l’Hôpital La Charité, site historique du CHU, sera accessible aux visiteurs les 15 et 16 septembre de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Ils pourront découvrir plusieurs bâtiments classés comme la chapelle du XVIIIème siècle, les fresques de Maurice Denis (1933) qui ornent la salle des commissions ou encore l’escalier monumental. Une visite guidée organisée par Ville d’art et d’histoire de Saint-Etienne sera également proposée les 15 et 16 septembre à 10 h 30.
A Tours, le service patrimoine de la ville a retenu un guide-conférencier pour accompagner les visiteurs dans deux lieux chargés d’histoire : l’Hôpital Bretonneau et la Chapelle Saint-Roch. Extraits d’un parcours riche en résurgences "Les premières mentions d’une présence hospitalière à Tours datent du 11ème siècle. Il s’agit alors de maladreries qui viennent en aide aux indigents.
Au 16ème siècle, où les épidémies sont nombreuses, aparurent les Sanitas. A Tours, en 1530, un peu à l’extérieur de la ville, un baraquement en bois est érigé près du ruau Sainte-Anne. Autour, c’est un marais pestilentiel. Pour assécher ces marécages : on crée un jardin, qui devient rapidement le jardin botanique. Au 17ème siècle, grâce à l’industrie de la soie, la ville voit sa population croître. Lorsque l’activité péricilite, les travailleurs demeurent à Tours mais sont contraints au vagabondage et au brigandage. Ils sont regroupés et cloîtrés dans un seul et unique lieu. Ainsi naît l’hôpital général de la charité de Tours, sous le règne de Louis XIV. C’est un lieu de mendicité, qui ressemble plus à une prison qu’à un hospice.
Pour accueillir toujours plus de nécessiteux, de nouveaux terrains sont acquis en vue d’édifier trois bâtiments : un pour l’administration, un pour les hommes et un dernier pour les femmes, ce qui est rare à l’époque. C’est en 1660 que la chapelle est construite. Elle est dédiée à Saint-Roch, patron des lépreux.
Au 19ème siècle, l’hôpital général de la charité de Tours va être réquisitionné pour les blessés de la Grande Armée. (d’où le nom de Cour des Militaires où se trouve aujourd’hui la Direction du Personnel). les vieillards sont renvoyés chez eux et les enfants abandonnés sont replacés. L’hôpital n’a plus la fonction d’asile et devient hôpital militaire. La chapelle est divisée en 3 niveaux : le rez-de-chaussée conserve une fonction de culte alors que deux étages accueillent les malades.
A la fin du 19ème siècle, les sœurs dominicaines restaurent l’intérieur de l’édifice. Léon Rohard (maitre d’œuvre du Grand Théâtre de Tours) en est l’architecte, tandis que les vitraux sont confiés à Lobin. Un orgue est installé en 1867 sur la demande des sœurs dominicaines pour enseigner la musique aux jeunes aveugles.
D’un point de vue médical, le 19ème siècle est marqué par l’arrivée de Pierre-Fidèle Bretonneau en 1830 comme médecin en chef. Il modernise les bâtiments afin de développer ses recherches sur les fièvres. Il fait amener l’eau courante sur le site, grâce au puits artésien alimenté par le Cher, qui permet à l’hôpital de se doter d’une laverie. C’est également à lui que l’on doit la fondation des facultés de Médecine et de Pharmacie. Mais c’est déjà la fin de la visite … Il manque tout le 20ème siècle, deux conflits mondiaux, le départ des soeurs domnicaines, la création des CHU en 1958 … !"
*Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France
** Le lauréat du concours sera connu en fin d’année 2012