Le label INSERM, obtenu pour la recherche ischémie-reperfusion en transplantation rénale, porte sur la conservation des greffons rénaux. Ce programme vise à augmenter le nombre de transplantations rénales en limitant les risques de lésions qui peuvent survenir lors de la conservation et du transport du donneur au receveur.
L’INSERM récompense ainsi les travaux menés par deux équipes universitaires de recherche : le groupe de recherche en transplantation multiviscérale (GRTMV EA 2624) sous la responsabilité du Pr Carretier travaillant en étroite collaboration avec l’INRA et le groupe d’études des mécanismes cellulaires de l’ischémie (GEMCI EA 1223) sous la responsabilité du Dr Tallineau et du Pr Mauco.
« Ce label complète le positionnement du CHU qui se distinguait déjà dans le domaine des soins, de l’enseignement et qui s’affirme dans sa mission de recherche» précise Jean-Pierre Dewitte, Directeur Général.
Près de 250 malades en attente de greffe rénale décèdent chaque année en France. A la pénurie de donneurs (il en manque plusieurs centaines par an) s’ajoutent les difficultés de conservation des greffons. Les chercheurs ont constaté que, privé d’oxygène, le rein s’altère. C’est un phénomène appelé « syndrome d’ischémie-reperfusion ». « Nos recherches visent à mettre en place des protocoles de conservation qui améliorent la survie du rein greffé et de réparation des lésions – en particulier pour les organes dits « limites » (donneurs à coeur arrêté) – et par là même d’accroître les chances de survie et de qualité de vie du patient transplanté ». explique le Pr Mauco, directeur de la nouvelle équipe INSERM ERM324.
De la cellule à l’homme
Le groupe recherche en transplantation multi-viscérale conduit par le Pr. Michel Carretier à l’INRA, et le groupe de biochimistes des mécanismes cellulaires de l’ischémie sous la responsabilité du Dr Tallineau et du Pr Mauco réunis dans la nouvelle structure INSERM proposeront des tests de protocoles améliorés de conservation des greffons rénaux et des moyens de diagnostic et de pronostic relatifs à l’évolution des greffons. Ce projet fédère des équipes complémentaires qui privilégient l’approche globale du sujet : biologie fondamentale, anatomie cyto-pathologique, chirurgie expérimentale sur des modèles animaux avec l’aide de l’INRA et recherche clinique au CHU de Poitiers et dans un consortium de transplanteurs. Le recours à ces différentes disciplines et spécialités permettra de mieux évaluer la qualité et l’état réel des organes à transplanter. Cette approche sera renforcée très prochainement avec l’installation d’un spectromètre RMN dans le cadre du 6ème contrat de plan Etat-Région.
L’insuffisance rénale en France
Maladie très répandue, l’insuffisance rénale aboutit à la mise sous dialyse et éventuellement à la greffe rénale. Ainsi 3 000 greffes rénales sont pratiquées en France dont une cinquantaine à Poitiers.
La dialyse coûte 3% de la branche maladie de la sécurité sociale.
La promotion de la recherche à Poitiers
« L’année 2002 restera une grande année pour la promotion de la recherche » se réjouit Jacques Santrot, Président du Conseil d’Administration qui a rappelé à cette occasion l’ouverture du Centre de Recherche Clinique et l’octroi de 300 000 ? pour la construction d’un laboratoire de recherche appliquée.
L’Institut National en Santé Et Recherche Médicale
Seule organisation en recherche publique travaillant uniquement dans le domaine de la santé, l’INSERM représente 261 unités, 87 équipes, 13 000 personnes dont 4 747 agents de l’institut,un budget de 445 millions d’euros en 2001. L’INSERM assure un rôle de veille et d’expertise en santé et en recherche médicale ainsi qu’un rôle de transfert vers les applications cliniques. Enfin, l’INSERM effectue des travaux aussi bien en biologie fondamentale qu’en recherche clinique appliquée, de la cellule à l’homme, et par la collaboration entre les chercheurs « scientifiques » et les médecins cliniciens.