Trisomie : l’AP-HP met en place un test ADN pour remplacer l’amniocentèse

A l'hôpital Cochin, s'ouvre la première plateforme en France de dépistage automatisé d'anomalies génétiques fœtales. Depuis le 2 mai 2017, cette solution est proposée aux patientes de toutes les maternités de l'AP-HP pour le dépistage des trisomies 21, 18 et 13.

A l’hôpital Cochin, s’ouvre la première plateforme en France de dépistage automatisé d’anomalies génétiques fœtales. Depuis le 2 mai 2017, cette solution est proposée aux patientes de toutes les maternités de l’AP-HP pour le dépistage des trisomies 21, 18 et 13.
Le diagnostic prénatal de la trisomie 21 débute par un dépistage qui repose sur une prise de sang et une échographie au 1er trimestre. En cas de dépistage positif, un prélèvement fœtal (ponction de liquide amniotique ou biopsie de villosités choriales) peut être réalisé pour confirmer ou infirmer les premiers résultats obtenus.
Aujourd’hui, les patientes de l’AP-HP ont la possibilité, si la prise de sang initiale montre un risque augmenté de trisomie 21, d’éviter le recours au prélèvement fœtal qui représente un geste invasif. Via la plateforme de séquençage haut débit du service de génétique et biologie moléculaire de l’hôpital Cochin, elles peuvent désormais bénéficier d’un dépistage plus performant non seulement de la trisomie 21 mais aussi des trisomies 13 et 18.

Pr Jean-Michel Dupont, chef du service Cytogénétique constitutionnelle pré et postnatal à l’hôpital Cochin AP-HP
Cette plateforme automatisée centralise les dépistages de ces trois principales aneuploïdies foetales avec une sensibilité et une spécificité proches de 100%
Un robot assure l’extraction de l’ADN présent dans le sang maternel, la préparation des librairies et le mélange des échantillons avant séquençage. Le séquençage permet de compter l’ensemble des fragments d’ADN circulants et de mettre en évidence un excès de fragments provenant du chromosome 21 en cas de trisomie chez le fœtus, ou d’autres chromosomes (notamment les 13 et 18). Chaque échantillon est tracé individuellement par son code barre tout au long de la chaîne, sans intervention humaine afin d’éviter les risques d’erreur.
7000 patientes concernées
L’ensemble des dépistages réalisés suivent par ailleurs les recommandations du Guide des Bonnes Pratiques en DPNI (Dépistage Prénatal Non Invasif) de l’ACLF (Association des Cytogénéticiens de Langue Française) et du CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français). En cas de résultat négatif, le prélèvement fœtal peut ainsi être évité. Il reste toutefois indispensable en cas de résultat positif.
Ce test de dépistage non invasif est aujourd’hui prescrit en seconde intention et non remboursé par la Cnamts. L’AP-HP le propose toutefois gratuitement à ses quelque 7000 patientes concernées, grâce aux financements reçus dans le cadre de son inscription au référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN).L’aboutissement de ce projet est le fruit d’une collaboration entre différentes équipes de l’AP-HP.
Pour en savoir plus :  Le dépistage automatisé des aneuploïdies foetales par analyse de l’ADN circulant

À lire également

Chiens, poules, lapins : des soignants pas comme les autres 

Depuis quelques mois au sein du CHRU de Nancy, l’Institut de Formation des Aides-Soignants accueille une nouvelle élève pas tout à fait comme les autres. Couverte de poils et possédant de grandes oreilles, Vénus, une chienne cavalier King Charles, est formée dans l’établissement pour soutenir émotionnellement les étudiants. Une approche qui existe par ailleurs dans divers services hospitaliers.

CHU Healthtech Connexion Day : une édition lilloise qui a attiré plus de 1000 participants

Le 2 décembre dernier avait lieu à Lille la 3e édition du CHU Healthtech Connexion Day. A l’heure où 88% des CHU déclarent collaborer avec des start-ups, PME ou grands groupes, cet événement, organisé par la Conférence des Directeurs Généraux de CHU et France Biotech, a permis de montrer à près de 1000 personnes les synergies actuelles et futures au service de la santé des patients. Une édition riche et multi-scènes qui a participé à définitivement installer un rendez-vous et dont nous vous proposons un aperçu photographique.

Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril

Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.