Un espoir inattendu dans le traitement de la sclérose en plaques

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Crédit photo : CHU de Nîmes
Le 10 mars 2015 a été publiée dans The Journal of the American Médical Association (JAMA) une étude dirigée par le Pr Eric Thouvenot, chef du service de neurologie du CHU de Nîmes. Celle-ci tend à mettre en exergue l’efficacité de l’utilisation de la vitamine D dans le traitement de la sclérose en plaques. Une avancée dans les promesses de traitement de cette maladie dont les causes ne sont toujours pas entièrement comprises.

Et si la vitamine D était une solution dans la lutte contre la sclérose en plaques ? C’est ce que cherche à démontrer le Pr Eric Thouvenot, chef du service de neurologie du CHU de Nîmes, dans une étude publiée ce début de semaine dans les pages du prestigieux JAMA

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune causée par une attaque du système immunitaire contre les gaines de myéline, un revêtement protecteur entourant les cellules nerveuses. Il est démontré qu’une carence en vitamine D peut augmenter le risque de développer la maladie et entraîner un handicap plus sévère. A ce jour, aucune étude n’a montré un effet thérapeutique de la vitamine D une fois la maladie déclarée…jusqu’à ce que le travail mené par le Pr Eric Thouvenot ne soit révélé. 

Des résultats encourageants 

Lors du Comité Européen pour le Traitement et la Recherche sur la Sclérose en plaques en septembre 2024 à Copenhague, le Pr Eric Thouvenot a présenté les résultats de son étude concernant l’utilisation de la vitamine D sur les patients déjà atteint de Sclérose en Plaques.  Retrouvez le résumé de sa communication lors de l’édition 2024 de l’ECTRIMS.

Crédit photo : Le Pr Éric Thouvenot du CHU de Nimes à la Société Francophone de la sclérose en plaques

Suite aux résultats obtenus, il démontre que la prise à haute dose de vitamine D pourrait presque doubler le temps avant que la maladie ne montre de nouveaux signes d’activité chez les personnes ayant présenté une première poussée de SEP. “Les participants, recrutés dans 36 centres en France, ont été répartis aléatoirement pour prendre soit une ampoule contenant une haute dose de vitamine D, soit un placebo, toutes les deux semaines pendant deux ans”, explique le Pr Thouvenot. Des résultats prometteurs sont apparus à la fin de cet essai clinique. 

A l’issu d’un suivi et IRM régulier, 60,3 % des patients prenant de la vitamine D n’avaient pas de nouvelle activité clinique ou radiologique de la maladie, contre 74,1 % dans le groupe placebo, soit une réduction de 34% du risque d’activité de la maladie. Une autre différence est également apparue : le temps médian avant l’apparition d’une activité de la maladie était presque deux fois plus long pour les patients sous vitamine D (432 jours contre 224 jours). 

Crédit photo : CHU de Nîmes

Pour conclure le Pr Thouvenot ajoute “la supplémentation en vitamine D à haute dose est sûre, bien tolérée et efficace pour réduire l’activité de la maladie à un stade précoce. Ces résultats prometteurs font de la vitamine D un candidat potentiel pour une thérapie d’appoint dans la stratégie thérapeutique de la SEP”. 

Des financements pour la recherche 

Créé en 1992 pour répondre aux défis majeurs de santé, le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) est porté par la direction générale de l’offre de soins (DGOS) du ministère de la santé. Il s’est imposé aux équipes de recherche dans les structures de santé comme une source de financement majeure, avec pour objectif de dynamiser la recherche clinique hospitalière en vue de promouvoir le progrès médical et de participer à l’amélioration de la qualité des soins par l’évaluation et la diffusion de nouvelles méthodes diagnostiques et thérapetiques. Le CHU de Nîmes, promoteur du projet D-Lays, s’est vu accorder un financement de 1 472 770 euros pour sa mise en œuvre.

 

La Rédaction avec le CHU de Nîmes

Si vous souhaitez consulter l’article sur le site de JAMA.

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