Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Une Maison des Adolescents portée par le CHU

Auteur /Etablissement :
A Amiens, en plein centre ville, les jeunes et leurs parents sont accueillis sans rendez-vous à la Maison des Adolescents de la Somme (MDA 80). Une permanence gratuite, libre et anonyme -si l'adolescent le souhaite- est assurée par des psychologues, éducateurs, pédo-psychiatre, les mercredis de 9h30 à 12h et de 14h à 17h. Ouverte depuis le 12 août, la maison des adolescents, est provisoirement installée dans les locaux du Centre Régional d'Informations Jeunesse (CRIJ), 6 rue Lamartine dans l'attente de ses propres locaux. Le CHU, porteur du projet et ses partenaires (1), se réjouissent de l'aboutissement d'un an et demie de travail. "Accessible à tous les adolescents,

A Amiens, en plein centre ville, les jeunes et leurs parents sont accueillis sans rendez-vous à la Maison des Adolescents de la Somme (MDA 80). Une permanence gratuite, libre et anonyme -si l’adolescent le souhaite- est assurée par des psychologues, éducateurs, pédo-psychiatre, les mercredis de 9h30 à 12h et de 14h à 17h. Ouverte depuis le 12 août, la maison des adolescents, est provisoirement installée dans les locaux du Centre Régional d’Informations Jeunesse (CRIJ), 6 rue Lamartine dans l’attente de ses propres locaux. Le CHU, porteur du projet et ses partenaires (1), se réjouissent de l’aboutissement d’un an et demie de travail. « Accessible à tous les adolescents, la MDA80 oeuvre au mieux-être des jeunes et à la prévention de leurs problèmes de santé. Elle se singularise par son mode d’approche fondé sur la pluridisciplinarité qui apporte la richesse des regards croisés, dans une écoute généraliste des soucis de l’adolescent. Dans ces espaces d’accueil se vivent des rencontres singulières avec les professionnels attentifs. Nous prenons soin et sommes à l’écoute de l’ensemble des questionnements de l’adolescent dans leurs dimensions corporelles, psychologique, relationnelle, sociale. Dans la pluralité des adolescences et de ses expressions, la MDA80 accueille tous les jeunes » résume Sylvie Duriez, psychologue au CHU d’Amiens et à la Maison des Adolescents.

Conduites à risques, tentatives de suicide, scarifications, conduites addicitives variées (alcool, produits illicites, cyber dépendance), absentéisme et échec scolaire, trouble des conduites alimentaires (anorexie, obésité…), stress avec troubles du sommeil et consommation médicamenteuse, etc… ou plus simplement préoccupations liées à la traversée de l’adolescence. En réponse au mal-être, à la MDA ne dispense pas de soins mais prend soin. Il s’agit d’accompagner le jeune, de lui faire prendre conscience de ses difficultés avant d’aborder d’éventuels soins dans le circuit traditionnel (médecine hospitalière, libérale, santé scolaire…). Si cela est estimé nécessaire, l’alliance thérapeutique pourra se travailler à partir de la MDA avec le consentement préalable de l’adolescent. Ce travail se construit avec les professionnels de la MDA ayant une compétence et une expérience du travail avec les jeunes, issus de secteurs aussi divers que les secteurs sanitaires, sociaux, éducatifs, judiciaires ou associatifs.

Objectifs Etablir le contact avec les jeunes de 12 à 20 ans en situation de détresse dans un espace neutre, aider les familles démunies face au comportement de leur enfant, négocier un accompagnement sur mesure et devenir un lieu de formation, de recherche pour les professionnels de l’adolescence.

La première rencontre peut déboucher sur un entretien plus structuré avec un éducateur et/ou une infirmière et/ou une psychologue, éventuellement en binôme. En fonction de l’évaluation, une orientation adéquate sera proposée vers le pôle santé/accompagnement composé de médecin somaticien, psychiatre, psychologue, assistante sociale, infirmière, juriste.

En dehors des entretiens individuels, la maison des adolescents programme des débats à partir de conférences, films ainsi que des groupes de parole pour partager ses expériences, favoriser l’expression de son vécu et écouter les témoignages des autres. Ces activités de médiations atténuent les craintes, les préjugés et l’évitement défensif qui risquent de compromettre la démarche thérapeutique. Elles favorisent aussi l’émergence d’une demande plus personnalisée de l’adolescent. Elles offrent également une base de dialogue autour des risque : consommation de substances nocives diverses (tabac, alcool, drogues), l’obésité, MST et VIH, troubles du comportement, suicide…

La maison des adolescents une volonté nationale, une nécessité locale
Depuis 2004, la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins recommande d’articuler articuler la prise en charge sanitaire avec des lieux d’accueil, d’écoute et d’information ouverts aux adolescents (2). Une incitation confortée en 2005 par la circulaire ministérielle (3) qui invite préfets et directeurs des agences régionales de l’hospitalisation à susciter des projets, sur la base d’un cahier des charges élaboré par la délégation interministérielle à la famille fixant les conditions d’éligibilité au label  » maison des adolescents « .

En Picardie, le troisième schéma régional d’organisation sanitaire (SROS) de janvier 2007 rappelle que les jeunes de moins de 20 ans représentent plus du quart de la population (27,1 %) contre 25,1% au niveau national, ce qui situe la région au 3ème rang des régions les plus jeunes de France. L’articulation du soin avec la prévention est devenue une priorité car si la mortalité des jeunes en Picardie régresse comme en France, le taux standardisé de mortalité en Picardie chez les moins de 20 ans en 2001-2003 est supérieur au taux national : 48,3 en Picardie pour 100.000 habitants contre 43,5 pour 100 000 habitants en France métropolitaine. (source Inserm)
Autres sujets d’inquiétude
Les jeunes picards sont plus fréquemment en surcharge pondérale que les jeunes français (14,6% des 12-25 ans picards contre 10,1% en France). La proportion des jeunes concernés est passée entre 1997 et 2004 de 15,2% à 22,6% pour les 11 ans et de 11,2% à 21,6% pour les 17 ans.
Addictions : 40% déclarent fumer, 31% déclarent avoir déjà fumé du cannabis et 7,7% disent boire de l’alcool plusieurs fois par semaine.
Les carences de contraception peuvent s’évaluer en fonction du nombre d’IVG, le CHU a enregistré 126 IVG sur mineures en 2006. En ce qui concerne les grossesses précoces : 167 accouchements sont recensés chez des patientes de moins de 21 ans parmi lesquelles 39 ont moins de 18 ans, 70 entre 18 et 19 ans.
Des indicateurs fournis par la justice et l’éducation apportent un complément d’information sur les difficultés rencontrées par la jeunesse picardienne : pour la Direction Départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, en 2005, 375 mesures ont été prises pour 293 jeunes placés en milieu ouvert et d’hébergement (9 ordonnances publiques de placement). Le nombre de fugues est en progression de même que le nombre de dossiers ouverts en assistance éducative.
Côté insertion professionnelles, les statistiques indiquent les difficultés des jeunes : 76% seulement des jeunes picards de 16 à 19 ans sont en formation pour une moyenne métropolitaine de 84%. Des études courtes, bien souvent incomplètes (sans qualification acquise) induisent que 21,9% des hommes et 21,6% des femmes sont dépourvus de tout diplôme en Picardie (contre 16,3% et 15,5% en métropole). Dans la Somme, cette part atteint respectivement 23,4% et 24,1% des hommes et femmes qui n’ont aucun diplôme, ce qui correspond à un actif sur 4.

Les besoins sont donc importants et la maison des adolescents s’inscrit dans la perspective des priorités du SROS 3, du Programme Régional de Santé (PRS) et du Plan Régional de Santé Publique (PRSP). Pour soutenir la parentalité, aider à mieux repérer et prendre en charge les troubles des apprentissages et le mal être des jeunes, la MDA articule son intervention avec le réseau professionnel départemental.

Privilégier le travail en réseau
Partant du constat que les difficultés d’un jeune sont souvent multiples mais que leur approche demeure cloisonnée par secteur (éducation, justice…). De plus, la logique de chaque culture professionnelle contredit ou contrarie l’autre, laissant aux intervenants un sentiment d’insatisfaction voire d’échec. Ces mêmes professionnels reconnaissent méconnaître les ressources existantes au sein d’un département. Le travail en réseau mené par MDA donnera de la cohérence, de la lisibilité et donc une nouvelle efficacité aux structures déjà en place (cf la préconisation du Ministre de la Santé et de la circulaire n°DGAS/LCE1A/2005/12). Ainsi la MDA, qui se définit comme un dispositfi pluridisciplinaire, pluripartenarial et pluri-institutionnel, a pour autre grande vocation d’organiser, de coordonner, d’animer et de fédérer le réseau professionnel départemental. « Pour accompagner ces jeunes souvent insaisissables, on ne peut faire l’économie d’aucun soutien professionnel ni institutionnel. Voilà pourquoi la maison des adolescents s’appuie sur l’existant et fédère les compétences. De façon plus globale, elle participe à la création d’une culture commune autour de l’adolescence.» s’enthousiasme Sophie Duriez

La maison des adolescents a bénéficié du soutien de collectivités et d’organismes départementaux et régionaux : Conseil Général, la Direction Départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (DDPJJ), la Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (DDASS), le Dispositif Ressource concernant les Adolescents Difficiles (DRAD)., le Réseaux d’Ecoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents (REAPP). D’autres acteurs seront associés au projet et notamment : les municipalités, notamment la ville d’Amiens, l’Etat (éducation nationale, justice – procureur, président de tribunal, la police et la gendarmerie), les collectivités territoriales et les professionnels de santé publics et libéraux, les associations …

Qualité et le nombre des personnels qui sont et seront employés par la MDA80
Personnel CHU (depuis janvier 2008)
-Un responsable médical, pédopsychiatre à mi-temps
-Une psychologue Clinicienne à mi-temps
-Une éducatrice spécialisée à temps plein
-Trois vacations médicales, non encore pourvues
Personnel Protection Judiciaire de la Jeunesse :
– Un éducateur à quart temps depuis fevrier 2009 et à mi-temps dès l’ouverture
Personnel Conseil Général : (budgétisés au budget primitif en janvier 2009)
-Un responsable coordonnateur de la MDA80 temps plein, en cours de recrutement
Futurs recrutements
-Une psychologue à temps plein
-Une infirmière à temps plein
-Un éducateur à temps plein
-Une secrétaire médico-sociale
Personnel Education Nationale
– Un médecin de santé scolaire (vacations)
– Un infirmière scolaire (vacations)
Temps à définir en fonction des accords pris à la rentrèe 2009

A terme, l’effectif devrait encore évoluer notamment avec le recrutement d’un animateur et d’un webmaster d’Amiens, partenaire très concernée étant donné l’implantation de la MDA80 au coeur de la ville.

Sur le même sujet

Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril

Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.

« Développer la chirurgie robotique, c’est faire face à beaucoup d’embûches »

A l’occasion d’une série de reportages au CHU de Nice, nous avons suivi le Pr Matthieu Durand, chef du service d’urologie, andrologie et transplantation rénale. Ce dernier a accepté de partager sa vision sur le développement de la chirurgie robotique au bloc opératoire. Dans son service, une attention particulière est donnée à l’enseignement avec 100% d’internes formés à la robotique. Un entretien au carrefour de la formation et de l’innovation.

Dossier : le diabète

Le 14 novembre était la journée mondiale du diabète. Une maladie répandue mais complexe. Environ 537 millions d’adultes vivent avec le diabète dans le monde. En France en 2020, plus de 4,2 millions de personnes vivent avec un diabète, soit 6,1 % de la population. Le diabète est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, à l’exception des territoires ultra-marins où les femmes sont les plus touchées.

Face à l’explosion des demandes de PMA, les CECOS dans l’inquiétude

Depuis la promulgation de la loi de bioéthique il y trois ans, les demandes d’aide à la procréation médicalisée ont explosé. En face de cette dynamique, le nombre de donneurs de spermatozoïdes, lui, est en baisse. Un constat aussi valable pour le don d’ovocytes et qui inquiète les professionnels des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain. Ces derniers n’ont que quelques mois pour reconstituer leurs banques de gamètes, désormais régies par la levée de l’anonymat des donneurs. Reportage au CHRU de Tours.