Prouesse chirurgicale à l’Hôpital Paule de Viguier : l’utilisation du laser in-utéro sauve 2 enfants d’une grossesse triple à très haut risque. Les équipes médicales de l’Hôpital Paule de Viguier ont été confrontées en début d’année à un cas médical rarissime mais très grave : une grossesse de vrais triplés compliquée d’un syndrome transfuseur-transfusé.
Si les grossesses de vrais triplés représentent 1 grossesse sur 100 000, celles compliquées par ce syndrome représentent moins de 1 sur 1 000 000.
Qu’est-ce que le syndrome transfuseur-transfusé ?
Ce syndrome survient dans environ 20% des cas de vrais jumeaux ou de vrais triplés dans la mesure où un seul placenta assure la nutrition de 2 ou 3 enfants. Ainsi, en cas de placenta unique, il arrive 1 fois sur 5 que la nutrition de l’un se fasse au détriment de l’autre : c’est ce qu’on appelle le syndrome transfuseur-transfusé : 1 jumeau transfuse l’autre. La mortalité des foetus in utero survient alors dans 90% des cas. Une coagulation laser par foetoscopie a donc été réalisée sur le placenta de la future maman par le Professeur Christophe Vayssière, gynécologueobstétricien,
qui a introduit cette technique chirurgicale in-utéro innovante au CHU de Toulouse en 2009.
En quoi consiste la coagulation laser par foetoscopie ?
Apparue il y a quelques années, cette technique chirurgicale in-utéro, consiste à introduire une camera dans une des poches de la grossesse multiple, d’introduire une fibre laser par un canal opérateur et de procéder à la coagulation des vaisseaux passant d’un jumeau ou triplé à l’autre et responsables du déséquilibre de sang entre les jumeaux ou triplés. En quelque sorte, on sépare la circulation placentaire en deux, pour une grossesse gémellaire et en trois pour une grossesse triple.
Cette chirurgie spectaculaire, à risques, réduit de moitié les handicaps neurologiques inhérents à ce syndrome. En cas de grossesse gémellaire, elle permet un taux de survie de 70% mais le pourcentage passe à moins de 50% en cas de grossesse avec de vrais triplés.
Le CHU de Toulouse est le seul dans le grand sud à avoir mis en place cette technique par ailleurs développée en France dans 6 autres CHU (Paris, Strasbourg, Marseille, Clermont Ferrand, Lille, Rouen).