42,6 °C à Paris, 41,5° à Lille, 39,8°C à Caen… Jeudi 25 juillet 2019, de nombreuses villes de France vivaient la journée la plus chaude de leur histoire. Les CHU étaient bien évidemment mobilisés pour répondre à toutes les situations en lien avec ces températures inhabituelles. Et c’est aussi en pleine torpeur estivale que notre législation s’est enrichie d’un nouveau texte.
Le seuil III du plan canicule a été déclenché dès le 22 juillet et Météo France a placé 20 départements en vigilance rouge canicule. L’alerte a fait la une de tous les médias. En première ligne, les CHU étaient pleinement mobilisés pour accueillir les personnes en souffrance et garantir aux consultants, aux hospitalisés et aux résidents une prise en charge de qualité.
Sollicités sur le front des urgences et dans les services, les hospitaliers ont répondu aux appels de détresse, pris soin des personnes arrivées en urgence, surveillé les températures des chambres et la bonne hydratation des femmes enceintes, des enfants et des personnes âgées…
Pas d’afflux massif de patients mais davantage de personnes âgées
Ce 25 juillet, le compte rendu quotidien des données d’activité de l’AP-HP témoignait d’une nette augmentation de la fréquentation des urgences tout particulièrement des personnes âgés de 75 ans (+20%) soit une quarantaine de patients supplémentaires pour les SAU de l’AP-HP dans la journée.
De même, le nombre de dossiers de régulation médicale des quatre SAMU de l’AP-HP (75, 92, 93 et 94) a connu une une augmentation de 38% par rapport à la même période de l’année 2018.
Evolution du taux de dossiers de régulation médicale ouverts par le SAMU de l’AP-HP pour la journée du jeudi 25 juillet 2019 et comparaison sur la semaine.
Le 28 Juillet, la ministre s’est rendue au CHU de Nîmes à la rencontre du personnel le plus confronté à la canicule.
La ministre auprès des acteurs mobilisés sur le terrain, le centre de régulation du 15, les urgences pédiatriques, les urgences adultes et la salle de déchoquage – ©compte twitter @objectifgard
La mission prévention des CHU
Remplissant pleinement leur mission de prévention, les CHU ont diffusé des conseils santé pour rappeler au public comment éviter la déshydratation et les coups de chaud. Les messages ont circulé par voie d’affichettes et par conseils relayés dans la presse locale et sur les réseaux sociaux.
A Lille, une initiative rafraîchissante
Durant cette vague de chaleur, l’ensemble des hospitaliers s’est mobilisé et a su répondre aux besoins de la population. Grâce à eux, la situation a été bien maîtrisée et RESEAU CHU saisit l’occasion de cet article pour remercier les équipes de leur professionnalisme et de l’attention portée aux plus fragiles d’entre nous.
La loi Santé publiée au Journal Officiel
Parmi les autres actualités à retenir en ce mois de juillet, la publication du Journal Officiel du 26 juin de la loi « Santé ».
Le 16 juillet, résume Le Figaro, « les sénateurs ont largement adopté le texte (Loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé, ndlr) à main levée, la ministre se félicitant à l’issue du vote de la « qualité du texte final» et promettant de mettre « une énergie folle à [le] déployer sur les territoires». Le projet de loi avait fait l’objet d’un accord entre députés et sénateurs après son adoption en mars à l’Assemblée, puis dans une version différente en juin au Sénat. Sur fond de crise dans les urgences, la ministre a plaidé au Palais du Luxembourg l’«urgence à réformer notre système de santé», comme elle l’avait fait lors de l’ultime examen du texte à l’Assemblée la semaine dernière. »
Tandis que Le Point rappelle les principales mesures de la nouvelle loi : « Fin du numerus clausus pour les étudiants en médecine, hôpitaux de proximité, lutte contre les déserts médicaux… »
L’hebdomadaire relève par ailleurs : « Le volet numérique du texte rend aussi automatique l’ouverture de « l’espace numérique de santé », un compte personnel en ligne pour accéder notamment au dossier médical partagé (DMP), ainsi qu’à différents services. Sont aussi prévues une régularisation de certains médecins étrangers ou encore la possibilité pour les pharmaciens de délivrer, sous certaines conditions, des médicaments sous prescription médicale obligatoire (cystites, angines…). »
C’est précisément sur la régularisation des médecins étrangers que titre le Journal La Croix : « Ils ont un diplôme d’un pays hors Union Européenne et travaillent sous un statut précaire dans les hôpitaux français. Certains médecins étrangers, indispensables au système de santé, pourront voir leur situation régularisée d’ici à la fin 2021, comme le prévoit le projet de loi santé adopté définitivement mardi 16 juillet. »
Le 18 juillet, le site Infirmiers.com rappelle utilement le contenu de l’accord en CMP obtenu le 20 juin qui « reprend un certain nombre d’apports introduits par le Sénat lors de la première lecture. Avec parmi les ajouts « l’obligation pour les étudiants de troisième cycle de médecine générale et d’autres spécialités d’effectuer un stage d’au moins six mois en pratique ambulatoire, en priorité dans les zones sous-denses, sous le régime de l’autonomie supervisée », « l’intégration dans le champ de la négociation conventionnelle des conditions dans lesquelles les médecins participent à la réduction des inégalités territoriales dans l’accès aux soins (…) et la possibilité pour le maire de saisir le Conseil de l’ordre de situations de carence médicale dont il aurait connaissance sur son territoire afin d’ouvrir la possibilité de recrutement de médecins adjoints »
Sans suprise compte tenu de son positionnement, Ticsanté s’attarde davantage sur le volet numérique de la loi le 19 juillet. Notamment la e-prescription. « L’article 55 habilite le gouvernement à prendre des ordonnances afin de généraliser par étapes la prescription électronique (e-prescription) d’ici 2021, conformément à la stratégie « Ma santé 2022 ». Les premières expérimentations doivent débuter d’ici la fin de l’année. Ces ordonnances pourront également porter sur les « règles relatives aux conditions de certification des logiciels d’aide à la prescription et à la dispensation, tout en assurant la sécurité et l’intégrité des données, en vue de généraliser par étapes la prescription électronique. »
Enfin, revenant sur la suppression du numerus clausus et la refonte des premiers cycles des études de santé, Le Quotidien du médecin qui a eu connaissance du projet de décret relatif à l’accès aux formations de médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique détaille le 19 juillet les trois voies d’entrées dans ces formations de santé dès la rentrée universitaire 2020. « Selon le texte, trois « parcours de formation antérieurs » autoriseront désormais les jeunes à rejoindre les études de santé dont la filière de médecine : soit via une formation du premier cycle conduisant à un « diplôme national de licence » ; soit via une « année de formation » spécialement proposée par une UFR santé (dont les modalités seront fixées par arrêté) ; soit par le biais d’une formation (paramédicale) conduisant au titre ou diplôme d’État d’auxiliaire médical d’une durée d’au moins trois ans. Attention : chaque université dispensant des formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie ou de maïeutique devra proposer pour chacune d’elles « un accès par au moins deux formations », peut-on lire dans le projet de décret. »
Hélène Delmotte et Marie-Georges Fayn