Dépistage précoce et soin ciblé du cancer du côlon et du rectum, imagerie non-invasive par ultrasons focalisés sous guidage IRM pour traiter le cancer du poumon et les maladies cardio-vasculaires. Sur les 59 dossiers Rhône-Alpins en lice, ces 2 projets de recherche impliquant des équipes stéphanoises ont été distingués par les Trophées des Rencontres du Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) en décembre 2012. Le jury particulièrement apprécié leurs qualités d’innovation et leurs perspectives de développement prometteuses grâce à l’étroite collaboration entre chercheurs, cliniciens et entreprises locales, nationales et internationales. Un partenariat déployé sous l’égide de l’Institut Fédératif de Recherche Sciences et Ingénierie de la Santé (IFRESIS) qui réunit notamment des membres du CHU de Saint‐ Etienne, de l’Université Jean Monnet, et de l’Ecole des Mines de Saint‐Etienne.
Nanocôlon : projet de détection de tumeurs du côlon par des nanoparticules du cancer du côlon et du rectum
Le projet Nanocôlon est porté par le LINA, unité de recherche mixte Université Jean Monnet ‐ Ecole des Mines de Saint‐Etienne portant l’Axe Hospitalo‐Universitaire « Cancer » du CHU de Saint‐Etienne. Ce projet innovant porté par le Dr. Gabriele Barabino et les Pr. Michèle Cottier et Jean‐Marc Phelip vise à mettre au point une nanoparticule fluorescente fonctionnalisée avec le Cetuximab, capable de cibler les cellules tumorales ou précancéreuses. Cette nanoparticule devrait permettre de dépister précocement les lésions précancéreuses ou cancéreuses du côlon et du rectum difficiles à visualiser en endoscopie standard, en particulier lorsqu’il existe une muqueuse inflammatoire ou lorsque ces lésions sont planes. L’expérimentation en condition endoscopique devrait bientôt débuter grâce à un prototype d’endoscope fourni par la société Pentax et à l’utilisation d’un nébuliseur de nanoparticules mis au point par le Centre Ingénierie et Santé de l’Ecole des Mines. Le développement ultérieur se fera in vivo chez des volontaires après les études de toxicité puis dans d’autres organes creux (vessie, ORL, trachée et bronches, estomac et oesophage) ou en per opératoire, au niveau du péritoine. Enfin l’objectif final sera d’inclure au sein de la nanoparticule de la radioactivité (de type Yttrium) dans un but thérapeutique ciblé (radiothérapie métabolique ciblée) pour le traitement de cancers évolués ou métastatiques.
La mise au point de ces outils diagnostiques très spécifiques résulte d’une étroite collaboration entre l’équipe LINA et les équipes régionales telles que le LPCML et MATEIS à l’université Lyon 1 et L’IAB à l’université de Grenoble. L’implication d’industriels est déterminante pour la réussite d’un tel projet.
Projet d’imagerie thérapeutique non‐invasive par ultrasons focalisés sous guidage IRM
L’équipe du Pr. Pierre Croisille (CREATIS, CNRS 5220 /INSERM U1044) étudie le projet HIFU* de thérapie par ultrasons focalisés de haute intensité trans‐thoracique, une technique innovante et non‐invasive rendue très puissante par l’utilisation associée de l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM).
Parmi les thérapies interventionnelles mini‐invasives développées récemment, la thérapie par ultrasons focalisés de haute intensité́ (HIFU) est la seule technique non-invasive connue permettant de délivrer de l’énergie thermique ou mécanique à visée thérapeutique dans des organes en profondeur avec une très haute précision. Elle permet de réduire de la morbi‐mortalité associée au traitement et d’améliorer la qualité de vie et la récupération des patients.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) peut également être combinée aux HIFU pendant toute la procédure du fait de son caractère non‐irradiant, précis et non‐invasif et guider le praticien en temps réel au cours de l’intervention.
En complément d’autres traitements existants, l’HIFU pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques concernant le cancer pulmonaire, cancer ayant la plus forte incidence et mortalité dans le monde, concernant l’embolie pulmonaire grave (3ème cause de maladie cardio‐vasculaire après l’infarctus du myocarde et les AVC) et l’infarctus du myocarde, qui touche 120 000 nouveaux patients chaque année en France.
Ce projet fédérateur et multidisciplinaire implique les compétences médicales du CHU de Saint‐Etienne et s’inscrit également dans la démarche d’excellence des Axes Hospitalo‐Universitaires (AHU) actuellement en cours de mise en place. Il intègre une synergie avec les compétences scientifiques de l’Ecole des Mines, du Centre d’Ingénierie pour la Santé, plusieurs unités CNRS / INSERM et une collaboration régionale avec le CHU de Clermont‐Ferrand et les Hospices Civils de Lyon.
Ce projet recèle un fort potentiel de valorisation industrielle dans le domaine des technologies de la santé en impliquant des PME locales, mais aussi nationales et internationales.
*pour l’anglais High Intensity Focused Ultrasound
Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril
Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.