Acteur majeur dans la prise en charge du cancer en Bretagne, le CHU de Rennes a accueilli 5 635 patients atteints de cancers en 2006 représentant 14 % des séjours. Aujourd’hui, la création de l’institut régional de cancérologie va structurer cette activité jusqu’alors rattachée à différentes disciplines.
L’institut donnera plus de visibilité en interne mais aussi vis-à-vis des médecins traitants et instances régionales ou nationales comme l’INCA. Sa mission : représenter l’ensemble des professionnels de santé du CHU qui prennent en charge les patients atteints de cancer et de coordonner cette activité en lien avec les autres établissements membres de l’institut». La fédération est une réponse inscrite au nouveau projet d’établissement. Sa mise en place s’accompagnera de la création d’outils de communication qui répondront aux questions du public : quelle équipe contacter quand un cancer est suspecté ou diagnostiqué ? Comment se déroulera la prise en charge dans l’établissement et avec les partenaires de l’institut ? Comment accéder aux soins de support (psychologue, assistante sociale, consultation douleur…) dont on sait qu’ils améliorent le quotidien des malades et celui de leur entourage ? La nouvelle organisation portera notamment sur le dispositif d’annonce, programme personnalisé de soins.
L’institut a vocation à être le pôle régional en cancérologie avec des fonctions de recours et d’expertise en lien direct avec les structures nationales comme l’INCA.
Concrètement, il devrait permettre la coordination de l’ensemble des acteurs de la cancérologie publique rennaise : les cliniciens bien sûr, mais aussi les enseignants, les chercheurs. Tous doivent trouver au sein de l’institut un espace d’échanges et de conseil. L’IRCR va rapprocher cliniciens et chercheurs et faciliter l’accès aux plateaux techniques et aux laboratoires. Des liens plus étroits seront créés entre la recherche fondamentale de la recherche clinique pour que les cancérologues proposent à leurs malades les protocoles les plus innovants, les dernières molécules mises au point par les chercheurs.
En ce qui concerne la prise en charge des patients, des réunions de concertation pluridisciplinaires sont prévus. Participeront à ces staffs les médecins oncologues, des radiothérapeutes, des chirurgiens. Ce mode de prise en charge garantit à chaque patiente et à son médecin l’étude de son dossier par plusieurs spécialistes, à chaque étape de sa prise en charge. Elle assure également l’accès aux protocoles les plus innovants.
A l’instar de l’activité de soins, la recherche sur le cancer se structure et vise à créer des synergies entre les acteurs sur le terrain, les hospitaliers mais aussi l’INSERM, l’université, le CNRS, l’EFS. L’institut développera de grands projets comme la tumorothèque au sein du centre de ressources biologiques, la thérapie cellulaire, l’oncogénomique, et les projets menés au sein du cancéropôle Grand Ouest.
Toute nouvelle structure requiert une évaluation, l’équipe 3C comme « centre de coordination en cancérologie » aura la charge de diffuser la démarche qualité de l’institut, en menant des enquêtes de satisfaction auprès des malades, en tirant au sort des dossiers de patients afin de contrôler leur conformité et de vérifier qu’ils ont été étudiés par plusieurs spécialistes dans une réunion de concertation pluridisciplinaire.
L’équipe s’assurera aussi que le patient a bien reçu un plan de soins personnalisé et que l’annonce de son diagnostic lui a été faite dans de bonnes conditions. Dans la prise en charge du malade cancéreux, tout doit être bien ordonné, les rendez-vous pris en temps et en heure, les relais ville-hôpital rodés. Pour atteindre cet objectif, des systèmes d’information seront développés. Ils faciliteront l’accès des praticiens aux référentiels et aux protocoles. Enfin, les 3C auront aussi à charge de généraliser les espaces rencontre-information pour aider le patient à mieux vivre avec le cancer. A sa disposition, conseils et soutiens en matière de diététique, de prévention, d’aides sociales…