Le Centre fédératif inter-addictif du CHU de Nantes, organise, en collaboration avec l’hôpital Mère-Enfant, le jeudi 13 octobre 2005, une journée d’études intitulée : ADDICTIONS et MATERNITÉ : REGARDS CROISÉS. Destinée à informer les professionnels de santé, sur les impacts des conduites addictives sur la maternité, cette manifestation permet également de revenir sur la nécessité d’informer les futures mamans, encore trop peu alarmées sur les dangers liés aux dépendances.
En présence du Dr Paul Lemoine, découvreur du syndrome d’alcoolisme foetal en 1967, cette manifestation a pour objectif de confronter des points de vue multiples et complémentaires, concernant l’impact de conduites addictives sur la maternité. Au cours de cette journée, des professionnels de santé se relaieront pour aborder, entre autres, des sujets tels que les effets de la dépendance à l’alcool, au tabac, au cannabis ou autres drogues pour la femme enceinte et pour l’enfant.
Le syndrome d’alcoolisme foetal atteint le foetus lorsque une maman consomme, de façon excessive, de l’alcool pendant sa grossesse. L’alcool traverse ai-sément la barrière placentaire, passant ainsi de la mère à l’enfant. Ce syndrome touche chaque année près de 7000 nouveaux nés, dont 3000 très sévèrement. Caractérisée par de lourdes séquelles neuro compor-tementales : retard de croissance, malformation du foetus, troubles de l’apprentissage et du langage pen-dant la petite enfance et à l’age adulte, cette pathologie entraîne un risque de dépendance à l’alcool chez le futur adulte. Les femmes enceintes présentant des troubles du comportement alimentaire : anorexie ou boulimie prennent également le risque de perturber le développement psychomoteur de l’enfant.
Une histoire nantaise ?
Le Dr Paul Lemoine, pédiatre nantais à la maternité du Chu de Nantes, dans les années soixante, est le premier a avoir mis en évidence l’existence du syndrome d’alcoolisme foetal. Frappé par l’existence d’une dystrophie curieuse et étrangement similaire chez certains enfants examinés à l’hôpital, ce médecin a voulu en connaître la cause. Après de nombreuses recherches, une hy-pothèse novatrice finie par voir le jour : tous les enfants atteints de cette malformation étaient nés de mères alcooliques.
Les travaux de ce médecin publiés une première fois en 1967 puis une seconde fois en 1968, ne seront reconnus qu’en 1985, lors d’un congrès international sur l’alcool et la toxicomanie où il se verra décerner le prix Jellinek.