Le 12 juillet, une patiente souffrant d’un fibrome utérin a pu bénéficier du tout nouveau traitement non invasif proposé par le CHU de Tours. En effet, l’établissement est le premier hôpital de France à se doter de l’ExAblate® 2000. Ce dispositif thérapeutique non invasif allie l’imagerie par résonance magnétique à des ultrasons focalisés. Il peut révolutionner le traitement des tumeurs utérines en réduisant le recours l’hystérectomie (ablation chirurgicale de l’utérus), la myomectomie (ablation d’un fibrome sous-muqueux), l’embolisation (injection d’un embole synthétique pour obstruer l’artère correspondante) et/ou traitement médicamenteux. Autre avantage, le temps de récupération est considérablement raccourci passant de 6 à 8 semaines à 36heures voire même 24.
« Le 12 juillet 2007 est un jour symbolique avec notre première patiente traitée. Nous sommes très fiers d’être le premier hôpital en France à disposer d’une technique de pointe aussi révolutionnaire et performante pour la gynécologie. L’ExAblate 2000 nous permet de localiser le fibrome, de planifier le traitement puis de réaliser une ablation sans incision grâce à l’énergie des ondes ultrasonores focalisées. Se réjouit le Professeur François Tranquart, médecin responsable de l’Unité médicale Ultrasons du CHRU de Tours.
L’IRM apporte une mesure en temps réel de l’élévation de la température atteinte dans les tissus à détruire ce qui assure l’efficacité de l’opération et la sécurité de la patiente. Cette méthode permettra une meilleure prise en charge de la patiente, du fait de sa nature non invasive, de l’absence d’anesthésie et d’un temps de récupération très court. A titre comparatif, l’ExAblate 2000 permet un retour à une activité normale en un jour et demi, alors qu’une hystérectomie ou une myomectomie nécessitent 18 jours d’immobilisation ainsi que six à huit semaines de retour à une activité normale»
Une séance avec l’ExAblate 2000
Pendant le traitement avec l’ExAblate 2000, la patiente est allongée dans l’appareil IRM qui fournit des images tridimensionnelles du fibrome et des tissus environnants, permettant un guidage précis des ondes ultrasonores vers les tissus visés. Ces ondes sont dirigées au travers des tissus et, au point focal, vont provoquer une élévation de la température des tissus ciblés, entraînant leur destruction. L’IRM Signa de GE Healthcare permet de contrôler le résultat du traitement en mesurant en temps réel la dose thermique reçue par le tissu visé.
Les fibromes utérins, tumeurs bénignes (non cancéreuses) de l’utérus les plus fréquentes chez les femmes, engendrent divers symptômes tels que des saignements abondants parfois en dehors de la période des règles, des douleurs ou des sensations de pesanteurs pelviennes, une incontinence ou une augmentation de la fréquence urinaire. Une femme sur quatre souffre de fibrome utérin, le plus souvent entre 30 et 50 ans. Également appelés myomes, les fibromes utérins ne seraient pas associés à un risque accru de cancer de l’utérus. Chaque année, environ 150 000 femmes subissent une hystérectomie (1) en France.
Les ultrasons : l’expertise du CHRU de Tours
Les travaux portés par l’unité INSERM 619 et le Centre d’Innovation Technologique de Tours (CIT) concernent notamment les capteurs ultrasonores et le traitement de signal. Ces recherches sont menées en partenariat avec les industriels du secteur. Les applications cliniques concernent les nouvelles méthodes diagnostiques de lésions variées mais aussi les nouvelles applications thérapeutiques comme le fibrome utérin et en oncologie au sein du Cancéropôle Grand-Ouest. Le CIT de Tours est coordonnateur d’un réseau appelé CDTU « Cancer diagnosis and treatment by ultrasound » au sein duquel l’axe thérapeutique ultrasonore a été clairement identifié. Ceci se renforcera au travers de la mise en place d’une plateforme nationale de traitement par ultrasons guidés par RMN.
Les pôles d’Imagerie, de Gynécologie-Obstétrique et d’Anesthésie du CHRU de Tours collaborent depuis longtemps pour la prise en charge de nouvelles méthodes de diagnostic et traitement. C’est ainsi qu’a pu se développer précédemment une méthode de traitement conservatrice de fibromes utérins par embolisation en alternative à la myomectomie chirurgicale pour des situations sélectionnées. Par ailleurs la prise en charge moderne de pathologies implique une approche multidisciplinaire pour guider le choix thérapeutique, la mise en oeuvre et le suivi des patientes afin d’assurer un traitement efficace et sans risques.
(1) Faits marquants, Assurance Maladie, Des soins de qualité pour tous, France 2001