Le début de cette année 2009 coïncide avec un anniversaire pour le moins étonnant : la 3000e greffe de moelle osseuse réalisée par les équipes d’hématologie adulte et d’oncologie pédiatrique du CHU de Nantes. L’occasion de faire le point sur cette activité qui fait du CHU de Nantes le centre de référence de greffe en cancérologie pour le grand Ouest.
La greffe de moelle, traitement majeur des cancers du sang
Les greffes de moelle – ou de cellules souches – sont indiquées dans le traitement de certains cancers et maladies du sang (leucémies, lymphomes, myélomes…). Elles apportent un réel espoir lorsque la prise en charge classique par chimiothérapie et/ou radiothérapie est insuffisamment efficace.
Le prélèvement demande une compatibilité tissulaire très étroite entre donneur et receveur. La greffe de moelle est une transplantation particulière car le malade peut être greffé avec sa propre moelle (autogreffe) ou avec la moelle d’un donneur familial ou non (allogreffe).
Créée en 1984 au CHU de Nantes par le professeur Jean-Luc Harousseau, l’unité de greffe de moelle osseuse ou de cellules souches hématopoïétiques – appelée communément « secteur stérile » – était l’une des premières unités créées grâce au concours du Ministère de la Santé. Depuis sa création, l’activité de greffe de cellules hématopoïétiques (moelle osseuse, cellules souches périphériques et sang de cordon) n’a fait que croître pour atteindre le chiffre de 3000 greffes en 2009.
Outre les aspects quantitatifs, l’organisation logistique et le programme commun entre les secteurs adultes et pédiatriques permettent aux malades d’accéder à une thérapeutique sophistiquée, tout en préservant, malgré un contexte de soins intensifs, le lien humain qu’ils entretiennent avec leur famille.
L’allogreffe, activité très sophistiquée actuellement en plein essor
L’activité de greffe allogénique a doublé en 5 ans et va doubler dans les 5 ans à venir. Le principe de l’allogreffe est de greffer le système-immunitaire qui est contenu dans la moelle osseuse, d’un donneur compatible avec un patient afin que ce nouveau système immunitaire contrôle et élimine les cellules cancéreuses. Sa pratique a longtemps été délicate. Considérée comme une révolution dans le traitement des leucémies, la greffe permet de parler de guérison. Ces vingt dernières années, l’activité de greffe du CHU de Nantes a été intense, la plaçant ainsi aux premiers rangs sur le plan national et européen.
Un programme de greffe exemplaire
En 2008, le CHU de Nantes fut l’un des premiers centres de greffe français accrédités par l’organisme européen Jacie, label désormais obligatoire en Europe pour tout centre souhaitant s’investir dans cette activité. Cette accréditation constitue une reconnaissance nationale et internationale des performances des équipes nantaises.
Plus de 50% des patients sont traités selon des schémas protocolaires nationaux et internationaux faisant du CHU de Nantes un centre de greffe à la pointe du progrès dans un contexte de recherche biomédicale innovante.
À noter également la coopération remarquable avec l’unité de thérapie cellulaire et génique (UTCG) du CHU et l’établissement français du sang (EFS) pour le prélèvement, la modification, la qualification et le stockage des greffons