Le CHU de Poitiers a choisi une démarche originale, structurante et collective pour dessiner son avenir: la réalisation d’un livre blanc qui consignera ses orientations pour les 10 prochaines années. L’ouvrage, à paraître début 2018, présentera la feuille de route des grands programmes de recherche de l’établissement et la constitution des équipes qui les porteront.
Le CHU de Poitiers a choisi une démarche originale, structurante et collective pour dessiner son avenir: la réalisation d’un livre blanc qui consignera ses orientations pour les 10 prochaines années. L’ouvrage, à paraître début 2018, présentera la feuille de route des grands programmes de recherche de l’établissement et la constitution des équipes qui les porteront.
«Ce livre blanc nous permet d’organiser et de projeter notre CHU dans les 10 années qui viennent», a déclaré Jean-Pierre Dewitte. Le projet officiellement lancé ce 18 octobre 2017 a réuni pour un premier tour de table et de réflexion une cinquantaine de chercheurs, médecins et universitaires autour du directeur général du CHU de Poitiers, d’Alain Claeys, maire de la ville et président du conseil de surveillance du CHU, du Pr Bertrand Debaene, président de la commission médicale d’établissement et du Pr Pascal Roblot, doyen de la faculté de médecine et pharmacie.
Sur les plans humain, technique et financier
«Ce livre blanc répondra à un triple objectif, a indiqué Alain Claeys lors de la conférence de presse qui a conclu cette journée d’échange. Tout d’abord déterminer les forces et les faiblesses de l’établissement sur les plans humain, technique et financier. Ensuite, réaliser un focus sur la recherche et, enfin, déterminer un positionnement dans le réseau de soins au niveau régional et national». Et de se féliciter du chemin parcouru: il y a huit ans le CHU de Poitiers ne disposait d’aucune équipe de recherche labellisée «Inserm», il en compte désormais trois. A savoir dans les spécialités d’ischémie reperfusion et transplantation d’organes, pharmacologie des anti-infectieux et neurosciences expérimentales et clinique.
Trois mois pour déterminer les choix stratégiques
Aujourd’hui, il apparaît essentiel aux instigateurs du projet de conforter la position de ces équipes, mais aussi d’en constituer d’autres. «Pour garder un CHU innovant, il faut se positionner sur des activités de pointe, comme la greffe cardiaque, souligne Jean-Pierre Dewitte. C’est pourquoi il nous faut sonder les aspirations des différentes équipes médicales pour poursuivre le développement de la recherche et de l’activité clinique dans les années à venir.»
L’Inserm, l’université, le collège médical et un centre de recherche Inserm ont ainsi trois mois pour déterminer les choix les plus porteurs et les plus stratégiques. Au terme de cette concertation, chercheurs et médecins avanceront la liste des projets retenus, qui seront évaluées et validées par la faculté.
Des enjeux régionaux
Deuxième CHU de la région Nouvelle-Aquitaine, l’établissement poitevin entend du reste, par cette initiative, ouvrir une page inédite de son histoire et de son rayonnement en France et à l’international. La relation avec les autres CHU de la région, Limoges et Bordeaux, est notamment à définir. «Avant de travailler ensemble, il faut apprendre à se connaitre, remarque Jean-Pierre Dewitte. Mais il y a 6 millions d’habitants en Nouvelle-Aquitaine, un CHU ne peut s’en occuper seul.»
La question de l’attractivité
Le directeur général du CHU de Poitiers souligne aussi «l’importance d’anticiper les recrutements humains», soulevant la question de l’attractivité du CHU vis-à-vis des médecins. L’établissement souffre en effet d’un déficit de postes universitaires depuis les années 70. «Il est estimé à une trentaine de postes, précise le Pr Pascal Roblot. Et comme la répartition du numérus clausus est mauvaise en France, il faut trouver d’autres biais pour recruter des hospitalo-universitaires, notamment en poussant nos jeunes médecins à le devenir».
Jean-Pierre Dewitte rappelle, pour sa part, que le niveau d’équipement constitue un levier notable d’attractivité. «Le robot chirurgical, le nouveau centre cardio-vasculaire ou encore la plateforme de séquençage du génome sont des éléments d’attractivité importants, cite-t-il en exemple. Et d’ailleurs le nombre de praticiens hospitaliers est passé de 300 à 400 en dix ans. Notre objectif est maintenant de densifier les équipes de recherche émergentes.»
Betty Mamane