Le 30 Mai 2006, par une lettre de mission au CHRU de Lille, le Ministère de la Santé lançait officiellement le déploiement du logiciel SIGAPS (Système d’Interrogation, de Gestion et d’Analyse des Publications Scientifiques) sur l’ensemble des Etablissements de Santé ayant des activités de recherche et ainsi la constitution d’une base nationale de toutes les publications scientifiques réalisées par les praticiens de ces établissements.Presque 10 après, le CNCR (Comité National de Coordination de la Recherche) a réalisé un bilan de la production scientifique des 32 CHU/CHR sur la période 2005-2014. Le rapport final* vient d’être mis en ligne.
Le 30 Mai 2006, par une lettre de mission au CHRU de Lille, le Ministère de la Santé lançait officiellement le déploiement du logiciel SIGAPS (Système d’Interrogation, de Gestion et d’Analyse des Publications Scientifiques) sur l’ensemble des Etablissements de Santé ayant des activités de recherche et ainsi la constitution d’une base nationale de toutes les publications scientifiques réalisées par les praticiens de ces établissements. Presque 10 après, le CNCR (Comité National de Coordination de la Recherche) a réalisé un bilan de la production scientifique des 32 CHU/CHR sur la période 2005-2014. Le rapport final* vient d’être mis en ligne.
Sur la période 2005-2014, les 32 CHU/CHR français ont produit 158 563 publications (soit une moyenne de 15 000 /an) les plaçant ainsi parmi les plus importants producteurs d’articles dans le domaine biomédical. Cette étude confirme le rôle majeur des CHU dans la recherche médicale et apporte de surcroît des informations sur le monde de l’édition scientifique.
Intuitivement chacun connait l’importance de la contribution des CHU au progrès médical mais cette impression reste confuse tant sont nombreux les acteurs de la recherche biomédicale. Rattachés aux Universités, les CHU ne sont pas considérés comme des structures de recherche en tant que telles. Interfaces entre la recherche fondamentale et la prise en charge des patients, ils sont pourtant incontournables dans la réalisation des essais cliniques, la constitution de cohortes ou la collection d’échantillons biologiques. Le rapport que vient de publier le CNCR fournit des données tangibles qui confirment le rôle des CHU en tant qu’acteurs majeurs de la recherche médicale.
Les principaux enseignements de l’étude
De 2005 à 2014, les praticiens exerçant en CHU ont signé 158 563 publications et ont émargé dans près de 90% des publications des établissements de santé équipés de SIGAPS à savoir les CH, CLCC, établissements privés à but non lucratif de la FEHAP, établissements privés à caractère commercial. Durant cette période, le nombre de publications émanant des CHU a augmenté de + 28%.
Autre constat, les équipes hospitalo-universitaires ciblent de plus en plus souvent des revues à facteur d’impact (FI) élevé : entre 42 et 43% de revues de rang A et B (c’est-à-dire figurant dans les 25% des revues de la discipline ayant les FI les plus élevés) en 2013 et 2014 contre 34% voici 8 ou 9 ans. Le nombre d’articles classés A ou B est ainsi passé de 4 909 en 2005 à 7 321 en 2014, soit une augmentation de 49%.
Selon les auteurs du rapport, Lesya Baudoin et Patrick Devos, Cellule Bibliométrie du CNCR, cette progression traduit "la capacité des équipes de recherche à franchir la barrière éditoriale, particulièrement stricte pour les revues de haut impact."
Les publications des CHU dans les Revues d’Excellence (catégorie SIGAPS A)
Nombre de publications des CHU dans les revues multidisciplinaires : comparaison entre les périodes 2005-2009 et 2010-2014
Publier dans une de ces revues confère un label d’excellence scientifique et élève le rang de l’institution dans le classement de Shanghai. Les publications dans ces revues sont des événements rares : pour l’ensemble des CHU, le nombre d’articles dans Nature ou Science, oscille autour de 10 par an, et de 40 pour Proceedings of the National Academy of Sciences.
Nombre de publications des CHU dans les grands généralistes médicaux, par ordre de fréquence décroissante : comparaison entre les périodes 2005-2009 et 2010-2014
Le nombre de publications dans ces revues renommées a augmenté entre les 2 périodes. La tête de liste est occupée par le très prestigieux New England Journal of Medicine, suivi par le Lancet puis par le Journal of Clinical Investigation. L’accès des auteurs des CHU dans ces revues est facilité par les collaborations internationales avec des équipes de haut niveau ou par la participation aux grands essais internationaux dont les résultats sont souvent publiés dans ces revues.
Le nombre de publications dans ces revues renommées a augmenté entre les 2 périodes. La tête de liste est occupée par le très prestigieux New England Journal of Medicine, suivi par le Lancet puis par le Journal of Clinical Investigation. L’accès des auteurs des CHU dans ces revues est facilité par les collaborations internationales avec des équipes de haut niveau ou par la participation aux grands essais internationaux dont les résultats sont souvent publiés dans ces revues.
Les disciplines les plus fréquentes dans les publications
Les revues du corpus global CHU/CHR sont reparties entre 134 disciplines (sur 184 du JCR Science). La chirurgie, l’oncologie et la neurologie sont les trois disciplines dans lesquelles les publications des HU français sont les plus nombreuses. Cette répartition se caractérise par une relative stabilité dans le temps : si la composition de la tête de liste (20 disciplines majeures) reste presque constante entre les deux périodes, en revanche, leur ordre de fréquence subit quelques changements.
Rang de fréquence des disciplines majeures, en fonction du nombre de publications associées aux disciplines des revues. Evolution entre 2005-2009 et 2010-2014
Méthodologie
L’analyse porte sur les données nationales SIGAPS de l’export d’Octobre 2015. Ont été prises en compte les publications référencées dans la base de données PubMed en tant que “Journal article”, «Review» ou «Editorial». Les indicateurs ont été calculés à partir des données consolidées et mises à jour par la Cellule Opérationnelle nationale SIGAPS-SIGREC. L’analyse a été effectuée sur le périmètre de 32 établissements : 30 CHU (27 métropolitains et 3 d’outre-mer) et 2 CHR.
Le Score SIGAPS est un indicateur composite combinant la position d’auteur (1er, 2ème, 3ème, avant dernier, dernier, aucune position) et la catégorie de revue classée en fonction de son facteur d’impact (A, B, C, D, E ou sans impact NC). L’évolution du score est déterminée par celle de ses composantes
*CNCR Analyse bibliométrique des publications des CHU-CHR – Les tableaux sont issus du rapport