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Lymphome : une étude niçoise démontre l’impact à long terme des traitements

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Fatigue excessive, déficit d’attention, perte de mémoire, troubles sexuels, problèmes cardiaques… Ces symptômes affectent toujours la vie de nombre de patients soignés voici 10 à 15 ans pour un lymphome diffus à grandes cellules ou pour des lymphomes folliculaires (cancer du système lymphatique). L’impact à long terme des traitements a été mis en évidence par l’étude SIMONAL conduite auprès 1 671 patients en 2015 par le CHU de Nice sous la coordination du Professeur Nicolas Mounier, oncohématologue. Le but de cette recherche était de connaître les signaux de toxicité après des traitements
Fatigue excessive, déficit d’attention, perte de mémoire, troubles sexuels, problèmes cardiaques… Ces symptômes affectent toujours la vie de nombre de patients soignés voici 10 à 15 ans pour un lymphome diffus à grandes cellules ou pour des lymphomes folliculaires (cancer du système lymphatique). L’impact à long terme des traitements a été mis en évidence par l’étude SIMONAL conduite auprès 1 671 patients en 2015 par le CHU de Nice sous la coordination du Professeur Nicolas Mounier, oncohématologue. Le but de cette recherche était de connaître les signaux de toxicité après des traitements par thérapies ciblées combinées à des chimiothérapies cytotoxiques modulée en fonction de l’âge. Les résultats préliminaires ont été communiqués lors du plus grand congrès mondial de cancérologie congrès l’ASCO du 2-6 juin 2016 à Chicago. En France 200 000 personnes sont concernées. Explications…

Les équipes du CHU de Nice ont proposé d’analyser de façon globale la possibilité d’une consommation disproportionnée de soins par les sujets guéris d’un lymphome. L’étude SIMONAL a été menée sur l’année 2015, auprès de patients ayant fait l’objet d’un traitement pour un lymphome diffus à grandes cellules ou de lymphomes folliculaires Imagerie TEP avant et après traitement du lymphome.
8 113 patients avaient été inclus dans les essais du LYSA entre 1993 et 2007. Tous les centres LYSA ont été sollicités pour transmettre les informations. Il s’agissait de traitements aussi variés que des chimiothérapies standards, des chimiothérapies intensives + greffe de moelle, et des chimiothérapies associant des anticorps monoclonaux comme le RITUXIMAB.
5 247 personnes étaient toujours en vie à la date des dernières nouvelles. L’équipe a pu obtenir les adresses de 3 317 malades et 50% d’entre eux, soit 1 671, ont répondu à un questionnaire de santé. En complément, les équipes ont eu recours aux données du Système National d’Information Inter Régime d’Assurance Maladie (SNIIR AM) qui enregistre toutes les prestations remboursées par l’assurance maladie avec une antériorité de trois ans.
Elles ont associé les données d’auto-questionnaires patient, ont fait des analyses statistiques et économiques en utilisant des contrôles internes. La majorité des patients a reçu une chimiothérapie de type CHOP, les autres ayant reçu, soit du CHOP à fortes doses, soit une autogreffe d’emblée pour 342 patients. Les chimiothérapies étaient combinées avec du RITUXIMAB dans la moitié des cas.

Résultats : des troubles cardiaques dans 20% des cas et une fatigue excessive pour 2 patients sur 3
Seulement 1/3 des personnes ne rapportent aucun problème de santé durant cette période de surveillance au long terme. En moyenne les personnes restantes rapportent au moins un problème de santé (jusqu’à un maximum de 7). On retrouve principalement des problèmes cardiaques dans 20% des cas, des problèmes d’infections dans 12% des cas, des problèmes de douleurs musculo-squelettiques dans 12% des cas, des problèmes neuro-psychiques dans 17% des cas, et des seconds cancers dans 8% des cas. L’utilisation du RITUXIMAB ne semble pas avoir augmenté ces risques de pathologies au long terme. Par contre, l’utilisation d’une autogreffe en 1ère ligne est associée à un peu plus d’infections, notamment pulmonaires.
2/3 des patients rapportent une fatigue excessive. Là encore, il n’y a pas d’effet particulier des traitements du lymphome, cette fatigue est majorée par l’âge, l’obésité, et bien sûr la présence de pathologies associées. Un point intéressant concerne aussi les troubles de concentration et de mémoire qui surviennent chez près de 50% des patients avec des intensités très variables. Des troubles sexuels sont rapportés chez 1/3 des patients également. Au total, ces résultats préliminaires montrent un retentissement au long terme chez les personnes à plus de 10 ans au traitement d’un lymphome. Il ne semble pas y avoir d’effets délétères de l’utilisation du RITUXIMAB. D’autres données vont être encore analysées afin de faire le point sur la consommation de médicaments et sur les effets d’un éventuel traitement de la rechute.

L’étude SIMONAL a bénéficié d’un financement de 500 000 euros par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de Santé, en charge l’analyse de la toxicité des médicaments suite à un appel d’offres remporté par le CHU de Nice. « C’est une reconnaissance de notre savoir-faire dans le cadre du suivi au long terme grâce à des bases de données structurées depuis plus de 25 ans par les groupes coopérateurs français.» a déclaré le Professeur Mounier.

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Le lymphome 
Pathologie encore méconnue du grand public, le lymphome ne se dépiste pas et ses symptômes ne sont pas spécifiques. Mais il se soigne une fois le diagnostic posé. Le lymphome non Hodgkinien (LNH) est le 5eme cancer en France, la plus fréquente des hémopathies malignes. La survie relative est de 55%. La Commission d’orientation sur le cancer estime qu’il y a 60 000 personnes encore en vie après un LNH. La mortalité des survivants reste supérieure de 5 à 10% à celle de la population générale. Ceci peut s’expliquer par un risque accru de seconds cancers et de toxicité d’organe, principalement cardiovasculaire. L’introduction des thérapies ciblées du type anticorps anti-CD20 a permis de faire baisser la mortalité spécifique du lymphome depuis les années 2 000 mais l’effet au long terme n’est pas connu.
Le 1er cancer chez les adolescents et les jeunes adultes le lymphome est la pathologie la plus fréquente avec une incidence de 15/100.000. Le CHUN a environ 80 nouveaux patients par an.
200 000 personnes touchées en France
14 000 nouveaux cas diagnostiqués par an
Le 5ème cancer en termes d’incidence 
75 % des patients diagnostiqués

Epidémiologie locale et régionale
L’épidémiologie de la pathologie est celle déjà connue au plan national, probablement légèrement majorée dans le Département des Alpes-Maritimes du fait de la présence d’une population plus âgée.

Les myélomes et les leucémies lymphoïdes chroniques : une incidence de près de 7 pour 100.000 personnes
Beaucoup de patients sont non diagnostiqués car asymptomatiques ou survenant chez le sujet très âgé. Le CHUN traite environ 100 cas chaque année. Moins fréquentes sont les leucémies aigues de novo (2/100.000) ou secondaires (3/100.000), le CHUN accueillant environ 40 cas chaque année. Les leucémies myéloïdes chroniques et autres maladies de la cellule souche myéloïde (syndrome myéloprolifératifs, myelodysplasie touchent 5 personnes sur 100.000 soit 40 cas pour le CHU de Nice. Elles ne requièrent pas forcément de traitements par chimiothérapie mais représentent une part importante de l’activité de recherche clinique.

Le Service d’Hématologie clinique du CHU de Nice
Ce service est classé parmi les meilleurs au plan de la recherche sur l’institution (rang A, CRBSP) et est garant de l’innovation et santé sur le territoire. Au CHU de Nice à ce jour, la principale mission en Onco-Hématologie est le diagnostic et la médecine de précision des hémopathies malignes. L’activité est organisée autour d’une recherche clinique centrée sur le développement des thérapeutiques innovantes dans le cadre d’essais multicentriques nationaux et internationaux.
La multiplicité des modalités de prise en charge implique une interaction étroite entre les structures d’hospitalisations (conventionnelle de 14 lits et protégée de 10 lits), et avec le secteur ambulatoire (14 lits).

Tous les dossiers sont discutés en RCP (650 fiches annuelles,) par 4 hématologistes cliniciens (dont 1 PUPH et 1 MCU-PH), 4 hématologistes biologistes (dont un PUPH), 2 immunologistes, 2 spécialistes de la greffe de moelle et un oncologue médical (PUPH) spécialiste des lymphomes.

La thérapie cellulaire est une composante importante avec 50 allogreffes annuelles. Elle est considérée comme une activité d’excellence par le classement récent du Comité de la Recherche en matière Biomédicale et Santé Publique du CHU, et accréditée au niveau européen (JACIE, EBMT). 25 autogreffes sont aussi réalisées chaque année.

Outre la mise à disposition de l’ensemble du plateau technique du CHUN, l’activité d’Onco-Hématologie bénéficie de l’expertise immédiate des spécialistes du Pôle Spécialités Médicales Archet 1 (services de maladies infectieuses, médecine interne et réanimation), lui permettant ainsi de conduire l’intégralité des plans thérapeutiques sans aucune limitation.

Le Service d’Hématologie clinique du CHU de Nice est le seul service de spécialité de tout PACA Est. Les autres services les plus proches étant à Marseille ou à Lyon.

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