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Migraines : éviter la prise de tête

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1 Française sur 5 et 1 Français sur 10 sont sujets à la migraine, c’est-à-dire à des maux de tête modérés ou sévères qui souvent handicapent leur existence. La migraine, qui appartient au groupe des céphalées primaires, est prise en charge au CHU de Nancy à travers une consultation dédiée dans le cadre de l’unité de prise en charge de la douleur intégrée au service de Neurologie dirigé par le Pr Hervé Vespignani. Cette année la journée mondiale de la douleur met en exergue les céphalées et l’établissement lorrain a décidé de se focaliser sur la migraine. Rencontre avec le Dr Mirela Muresan, médecin référent de la consultation Migraines – Céphalées du CHU de Nancy depuis 2007.

1 Française sur 5 et 1 Français sur 10 sont sujets à la migraine, c’est-à-dire à des maux de tête modérés ou sévères qui souvent handicapent leur existence. En plus des douleurs, les migraineux ont des nausées, des vomissements, des phénomènes d’intolérance aux bruits, à la lumière et aux odeurs, des troubles de la concentration, les obligeant à ne rien faire d’autre que de s’allonger dans le noir. Les crises peuvent durer de 4 heures à 3 jours et surviennent parfois sans raison ou parfois suite à des facteurs déclenchants. La migraine, qui appartient au groupe des céphalées primaires, est prise en charge au CHU de Nancy à travers une consultation dédiée dans le cadre de l’unité de prise en charge de la douleur intégrée au service de Neurologie dirigé par le Pr Hervé Vespignani. Cette année la journée mondiale de la douleur met en exergue les céphalées et l’établissement lorrain a décidé de se focaliser sur la migraine. Rencontre avec le Dr Mirela Muresan, médecin référent de la consultation Migraines – Céphalées du CHU de Nancy depuis 2007.
Céphalées est un terme générique regroupant tous les syndromes douloureux qui touchent la tête. A ce jour, les études mondiales sur le sujet les ont référencées dans un livre de 200 pages, subdivisé en 3 chapitres et 14 sous chapitres ! Les recherches fondamentales actuelles sur les céphalées primaires, dont fait partie la migraine, consistent principalement en des observations qui  mettent en évidence des problèmes de fonctionnement du cerveau sans que l’on sache encore les expliquer. « C’est spécifique à la tête de faire des migraines, des algies vasculaires de la face ou d’autres algies trigemino-autonomiques » explique le docteur Muresan « il y a des syndromes douloureux qui sont spécifiques, qui se projettent sur la tête et dont la cause vient du cerveau. » La recherche sur l’organe vivant humain étant très difficile (voire impossible), elle avance beaucoup par déduction. Mais les progrès sont constants, même si les mystères de ces douleurs sont loin d’être dévoilés.
Il n’y a pas d’examens spécifiques pour mettre en évidence une migraine : on ne peut pas faire une IRM ou une prise de sang pour la révéler. Le diagnostic initial de la migraine se fait grâce à la description que le patient fait de sa céphalée. Pour la grande majorité d’entre eux, les examens complémentaires n’ont aucune utilité. « Lorsqu’on fait une IRM ou un scanner, c’est-à-dire quand il y a des éléments atypiques de la migraine, c’est pour s’assurer que nous ne sommes pas en présence d’une céphalée secondaire due à un anévrisme, une tumeur, un accident vasculaire cérébral, etc. Mais certainement pas pour voir quelque chose indiquant une migraine… à la grande frustration des patients. » complète Mirela Muresan.
La consultation mise en place au CHU de Nancy est dédiée aux patients qui souffrent de migraines et autres céphalées rebelles, chroniques, compliquées ou rares. Elle est centrée sur l’écoute du patient, elle est souvent pluridisciplinaire (médecin –psychologue ou médecin psychiatre) et peut durer de 30 à 60 minutes. Le but est d’approcher le malade dans la globalité de sa souffrance. Pour faciliter l’échange, des outils d’évaluation de la douleur sont utilisés : des échelles pour cibler son intensité et des échelles spécifiques pour qualifier son caractère (lancinant, pulsatile, fulgurant) ainsi que son retentissement (déprimante, suicidaire…)

Le malade migraineux est né comme ça : différent parce qu’il a un cerveau particulier !

La maladie apparaît la plupart du temps entre 20 et 40 ans (mais elle peut démarrer dans l’enfance ou plus tard) et ses crises sont spontanées (on ne sait pas pourquoi elles démarrent). Pourtant, chez certains patients, il y a aussi des facteurs favorisants ou déclenchants : souvent le vin blanc, certains aliments, le jeûne, la privation ou l’excès de sommeil, etc… Il en résulte que les migraineux deviennent des personnes très organisées qui suivent des plannings horaires précis, qui évitent toujours certains produits alimentaires et qui vont se prémunir ou même éviter certaines situations (lumières intenses, niveaux sonores, etc.) Etre migraineux, c’est un mode de vie qui impose une hygiène particulière et la prise de médicaments pour être soulagé. La migraine ne peut pas être guérie.
« Souvent, le patient migraineux n’est pas considéré comme malade par l’entourage. Ou alors, sa maladie n’est pas comprise. » précise le médecin « Il y a chez lui une sorte de conflit : pourquoi est-ce que j’ai ça, alors que ce n’est pas une vraie maladie comme les autres ? » Avoir mal à la tête ce n’est pas banal, c’est fréquent ! Mais cette douleur est tellement banalisée que la migraine reste une maladie sous diagnostiquée alors qu’elle est la pathologie neurologique la plus fréquente. L’OMS l’a classée au 19e rang des maladies handicapantes et elle coûte extrêmement cher à la société puisqu’elle touche des jeunes actives et actifs. Reste que ces malades sont souvent stigmatisés (« Vous n’avez que mal à la tête ! ») et que la maladie reste marginalisée parce qu’on n’en meurt pas, qu’elle ne se voit pas et que ces malades, en dehors des crises, sont en bonne santé. 2 millions de Français ont des céphalées chroniques quotidiennes et la moitié d’entre eux est en abus médicamenteux.
La consultation migraine et céphalées du CHU de Nancy accueille des patients venus de toute la région mais aussi de la Haute Marne et du Luxembourg. « Les patients nous consultent lorsqu’ils n’arrivent plus à gérer, lorsqu’ils ne peuvent plus vivre avec leur céphalées. » constate le Dr Muresan « Nous évaluons le type de céphalée, son retentissement sur l’humeur qui parfois peut être très important, les éventuelles comorbidités notamment psychiatriques associées (anxiété, dépression) qui sont fréquentes chez les patients douloureux chroniques, pour leur offrir un traitement ou une prise en charge à la fois médicamenteuse et non médicamenteuse ». La plupart du temps, la consultation et le suivi en ambulatoire suffisent, mais l’hospitalisation peut être nécessaire pour des états de mal migraineux, des sevrages dans le cadre des céphalées par abus médicamenteux, parfois pour affiner des diagnostics ou même suivre l’efficacité des traitements. En ce qui concerne certaines céphalées, comme les névralgies ou les algies trigemino-autonomiques qui nécessitent des traitements neuro-chirurgicaux, les équipes du CHU travaillent ensemble pour l’évaluation pré chirurgicale, l’intervention et le suivi ultérieur.
L’équipe de la consultation Migraines – Céphalées qui répond à des demandes de rendez-vous sans cesse croissantes, fait des interventions auprès des médecins généralistes et des étudiants en médecine sur sa spécialité.
Une contribution pour favoriser l’identification de ces pathologies pour la plupart primaires, afin de faciliter la prise de traitements qui peuvent soulager une souffrance comme l’algie vasculaire de la face, dont les femmes qui en sont victimes disent qu’elle est bien plus forte qu’un accouchement sans péridurale !

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