2 premières greffes rénales avec donneur vivant viennent d’être réalisées avec succès en Polynésie, en octobre 2013. Le couronnement de 13 années d’efforts et d’engagement solidaire du Dr Pascale Testevuide, néphrologue référente greffe à l’hôpital de Taaoné à Papeete soutenu par le Pr Michèle Kessler, responsable du programme donneur vivant au CHU de Nancy.
C’est en 2000 que Pascale Testevuide, ancienne élève du Pr Kessler durant sa spécialisation en néphrologie à Nancy, débute sa réflexion pour la mise en place à Papeete d’un programme de greffe de rein. Tout naturellement, la néphrologue nancéienne et ancienne présidente de l’Agence de biomédecine, met sa grande expérience et sa force de conviction au service du projet. Son soutien à l’équipe médicale polynésienne va contribuer à lever les différents obstacles administratifs ainsi que les résistances culturelles locales. L’autorisation accordée en août 2013 permet alors d’inscrire très rapidement les premiers couples donneurs / receveurs.
Le Pr Michèle Kessler se rend à Papeete au début du mois pour superviser la préparation et le suivi des patients par l’équipe de Néphrologie tahitienne. Successivement, les 8 et 10 octobre, 2013 un homme d’âge moyen reçoit le rein de son épouse et une jeune femme celui de sa sœur. Les interventions chirurgicales sont réalisées par le Pr Arnaud Méjean qui exerce à l’hôpital européen Georges Pompidou (AP-HP) et qui a formé les deux urologues de l’hôpital de Taaoné. Contrairement au CHU de Nancy qui dispose d’un robot chirurgical, les prélèvements des greffons sont réalisés sous coelioscopie simple. Par la suite, l’équipe prévoit de réaliser environ 6 greffes avec donneur vivant chaque année.
Cette nouvelle offre de soins est donc désormais accessible à l’ensemble des Polynésiens. Une avancée considérable pour les habitants d’outre-mer qui devaient, pour pouvoir se faire greffer, s’installer de longs mois en métropole.
La prochaine étape verra la mise en place du protocole de greffe rénale avec donneur décédé de mort encéphalique. Une procédure complexe sur un territoire comme la Polynésie française qui obligera les équipes médicales à organiser dans la foulée deux transplantations pour ne pas perdre un greffon. Une grande campagne d’information sera lancée auprès de la population polynésienne en novembre 2013 en lien avec les institutions locales.