Une nouvelle façon de prendre en charge l’embolie pulmonaire grave, qui touche 100 000 personnes par an en France, a été annoncée le 11 mars du côté du CHU de Nîmes. Jusqu’à présent, le traitement consistait à administrer des anticoagulants aux patients touchés par cette pathologie grave, afin de dissoudre les caillots de sang obstruant les artères pulmonaires qui relient le cœur aux poumons. Selon le degré de gravité, les résultats étaient variables.
Une approche ciblée et accessible en urgence
Désormais, deux nouvelles techniques viennent s’ajouter au traitement médical, permettant de retirer le caillot sous anesthésie locale à partir d’une piqûre d’une veine au niveau du cou ou du pli de l’aine, et ce sans avoir recours à une opération chirurgicale.
La première repose sur l’aspiration du caillot (thrombectomie). Quant à la seconde, elle utilise des ultrasons directement dans l’artère pulmonaire pour faciliter sa dissolution (thrombolyse in situ). » Il s’agit d’une réelle avancée pour les patients souffrant de cette pathologie potentiellement mortelle, les premiers registres internationaux mettant en avant une réduction significative de la mortalité avec un risque de décès jusqu’à dix fois plus faible pour les formes les plus graves, en comparaison d’un traitement conventionnel sans thrombectomie percutanée « , indique le Professeur Benoît Lattuca, cardiologue au CHU de Nîmes. Ce dernier reste l’un des rares centres de l’hexagone à avoir acquis ces deux techniques avec un arsenal thérapeuthique complet permettant un traitement individualisé.
Une prise en charge facilitée
Un parcours de soins spécifique, financé par le CHU et associant une évaluation multidisciplinaire, a parallèlement été mis en place pour proposer ces techniques à dans un réseau régional et ainsi faciliter son accès au plus grand nombre. Basées sur ces premières expériences et les données scientifiques publiées, la Haute Autorité de Santé validait, le 26 janvier dernier, l’impact thérapeutique et le remboursement de la thrombectomie pulmonaire.
« L’équipe de cardiologie du CHU de Nîmes pratique ces techniques depuis plus d’un an avec de nombreuses interventions réalisées et participe parallèlement à leur développement via des communications en congrès, la formation de praticiens d’autres centres pour diffuser au mieux les techniques et par la poursuite de la recherche dans ce domaine avec la participation à venir à deux études internationales sur ces techniques », conclut le Pr Lattuca.
La rédaction avec le CHU de Nîmes
Quelques chiffres…
100 personnes touchées en France tous les ans
- Entraîne des difficultés respiratoires rapides et potentielle séquelles à long terme
Risque de décès de 5% dans le premier mois
- Jusqu’à 30% pour les formes les plus graves