En octobre 2013, une équipe du CHU de Limoges a réalisé deux prélèvements rénaux sur donneurs vivants avec l’aide du robot chirurgical Da Vinci. Un acte moins invasif et plus sûr que les prélèvements sous chirurgie classique et des suites opératoires moins complexes pour le patient sont les principaux avantages de la chirurgie robot assistée.
Le CHU de Limoges a été un des tous premiers établissements français à acquérir un robot chirurgical, et le premier à accueillir la dernière génération du robot Da Vinci avec double console. Grâce à cet investissement, les équipes de chirurgie cardiaque et pédiatrique ont pu effectuer des interventions jamais réalisées auparavant en France*.
C’est à présent ses équipes d’urologie, représentées par le Pr Aurélien Descazeaud qui viennent d’innover grâce à cet équipement : à deux reprises, elles ont prélevé un rein sur donneur vivant. Les deux patients se portent bien et bénéficient aujourd’hui d’un suivi classique. « Cette technique permet d’abord d’être beaucoup moins invasive. Les incisions nécessaires sont environ trois fois moins importantes (seulement 7 cm avec l’assistance robotisée). La dextérité du chirurgien est encore augmentée par le robot et offre une plus grande sécurité pour préserver le rein prélevé. » reconnait le Pr Descazeaud
« La greffe rénale a besoin des donneurs vivants »
L’agence de la biomédecine le rappelle régulièrement : de plus en plus de malades attendent une greffe de rein. Dans cette situation, toutes les sources de greffons sont importantes et doivent être développées. Par ailleurs, toutes les données disponibles montrent que le don du vivant est une possibilité efficace pour le malade et sûre pour le donneur.
Le prélèvement sur donneur vivant présente de nombreux avantages. L’accès à la greffe s’effectue dans des délais contrôlables et nécessitent peu, voire pas, de passage par la dialyse (greffe préemptive). Par ailleurs, la greffe est réalisée dans les meilleures conditions possibles. Au CHU de Limoges, cette programmation permet très concrètement à tous les professionnels impliqués d’être prêts. Quand le Pr Descazeaud a réalisé ce prélèvement, le Pr Laskar, responsable du service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire était dans un bloc à proximité immédiate prêt à greffer. Une organisation qui permet d’avoir un greffon qui fonctionne bien et longtemps, retrouvant très vite ses capacités d’épuration et favorisant de bons résultats à long terme : environ 3/4 des greffons prélevés sur donneurs vivants sont encore fonctionnels 10 ans après la greffe.
Une personne vivante en bonne santé peut donc se porter volontaire pour donner un rein à un proche, dans les conditions définies par la loi française. C’est la greffe à partir de donneurs vivants. En France, le don du vivant augmente progressivement depuis le début des années 2000 mais il reste modeste. Il a représenté 9,8 % des greffes de reins en 2010. Source – Agence de Biomédecine