Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Projet de télémédecine DOMOPLAIES : un nouveau modèle de prise en charge des plaies chroniques ou complexes

Auteur /Etablissement :
"Partager la téléexpertise en plaies complexes, optimiser les traitements et suivis des patients via la téléconsultation et la téléassistance avec les professionnels de santé" sont les missions remplies par les réseaux CICAT-LR (Languedoc-Roussillon) et TELAP (Basse-Normandie) dans le cadre du projet DOMOPLAIES*. L’enjeu : démontrer que la télémédecine permet une bonne prise en charge des plaies complexes sur le lieu de vie des patients leur évitant des déplacements et des hospitalisations injustifiées.

‘Partager la téléexpertise en plaies complexes, optimiser les traitements et suivis des patients via la téléconsultation et la téléassistance avec les professionnels de santé’ sont les missions remplies par les réseaux CICAT-LR (Languedoc-Roussillon) et TELAP (Basse-Normandie) dans le cadre du projet DOMOPLAIES*. L’enjeu : démontrer que la télémédecine permet une bonne prise en charge des plaies complexes sur le lieu de vie des patients leur évitant des déplacements et des hospitalisations injustifiées. DOMOPLAIES va contribuer aussi à une meilleure diffusion de la connaissance et de l’expertise (rôle pédagogique et diffusion des bonnes pratiques) et devrait génèrer une diminution des économies par la réduction de la consommation de soins, de transport…
Domoplaies en Languedoc-Roussillon : 65 tablettes pour une connexion entre un binôme médecin/infirmière et 3 centres experts
En Languedoc-Roussillon, le taux de plaies complexes représente environ 1 patient sur 5. Chaque patient se rend plusieurs fois chez le spécialiste et le nombre de visites a été multiplié par 6 entre 2008 et 2010. Il est donc important de limiter ces déplacements. Déjà 850 actes de télémédecine ont été réalisés depuis l’ouverture du centre expert au CHRU de Montpellier (Hôpital Lapeyronie) fin octobre 2013. Cette année, 1 500 patients porteurs de plaies complexes par an seront suivis avec, en moyenne 3 actes de télémédecine par an et par patient soit près de 4 500 actes de télémédecine par an**.
Pourront faire appel à DOMOPLAIES, les médecins et Infirmier(e)s Diplômé(e)s d’État (libéraux indépendants, libéraux en cabinet, EHPAD, HAD, établissements privés, établissement publics) qui prennent en charge des patients atteints de plaies complexes et ayant besoin de conseil. Ces professionnels contactent la coordination infirmière du réseau, qui initialise et instruit la demande. Si cette demande nécessite une expertise du réseau, un rendez-vous est planifié entre l’équipe requérante (binôme médecin traitant/infirmière) en charge du patient et un médecin expert du réseau. Le jour de l’acte de télémédecine, le professionnel de santé requérant se connecte grâce à une tablette à la plate-forme de télémédecine  qui permet de le mettre en relation, en visioconférence, avec le médecin expert de l’un des 3 centres de la région. Les échanges entre les professionnels de santé demandeurs et les centres experts se font de façon sécurisée.
Pour la région Languedoc-Roussillon, ce projet bénéficie de 65 tablettes équipées avec un lecteur de carte (CPS et VITALE) intégré et de trois stations fixes avec matériel audio et visio pour les 3 centres experts ouverts (Montpellier, Nîmes et Perpignan). En juin 2014, les zones de Carcassonne et de Narbonne complèteront ce dispositif.
La moitié des actes de télémédecine est réalisée au domicile du patient et l’autre moitié dans les structures de santé (EHPAD, HAD, Clinique, CH, …). 80% des connexions sont de type 3G, le reste étant réalisées en Wi-Fi en structure ou chez le patient lorsque cela est possible.
La télémédecine en plaies et cicatrisation : mode d’emploi
Les téléconsultations sont planifiées et accessibles sur un agenda partagé. Grâce à la visioconférence et aux photos transmises par le binôme médecin consultant / infirmier(e), le médecin expert peut procéder aux actes de téléexpertise et de téléconsultation. Le diagnostic est précisé. Un échange avec l’infirmier(e) et le patient permet de définir la prise en charge et d’évoquer des bases d’éducation thérapeutique. L’infirmier(e) référent(e) ou le médecin guide le requérant en téléassistance, grâce à la visioconférence en temps réel, pour la réalisation de gestes techniques.
Enfin, le médecin du centre expert valide les propositions de l’infirmier(e) référente et adresse de manière sécurisée un compte-rendu au requérant. DOMOPLAIES dispose de plateformes et de logiciels spécifiques répertoriant les référents (médecin consultant et IDE référent) et le dossier patient complet (données administratives, description des plaies, évaluation de la douleur, photos décrivant les étapes de la cicatrisation de la plaie, informations de suivi et de rendez-vous, examens complémentaires …
Une rentabilité à l’étude
Afin de pérenniser ce dispositif et de démontrer l’intérêt du développement de la télémédecine, le projet DOMOPLAIES doit trouver son modèle économique. Pour cela, une étude contrôlée randomisée a été lancée en Languedoc-Roussillon en avril 2014, dont le promoteur est le CHRU de Montpellier. Cette étude cible 220 patients, dont 110 bénéficiant de la télémédecine. Elle durera 13 mois, dont 7 mois d’inclusion et 6 mois de suivi. Les résultats de cette étude permettront d’évaluer l’efficacité du dispositif sur le suivi des plaies complexes, son impact financier et le ressenti des patients et des médecins.
Equipe du projet 
 Président du réseau CICAT-LR : Dr Luc TEOT (Chef d’unité Plaies-Cicatrisation CHRU Montpellier)
Coordination médicale régionale CICAT-LR : Dr Chloé TRIAL (Médecin attaché au CHRU de Montpellier)
Coordination IDE régionale CICAT-LR : Evelyne RIBAL
Chef de projet télémédecine CICAT-LR : Olivier SICARD (chef de projet au CHRU de Montpellier)

Contacts

Commission des Plaies et Cicatrisations
Sylvie Palmier et Cécile Peignier : 06 65 84 93 31


Les financeurs
Le budget du projet s’élève 3,5 M€  pour les deux régions dont 1,8 M€ pour le Languedoc-Roussillon Il est financé principalement par l’ASIP Santé, qui accompagne le développement des systèmes d’information, dans le domaine de la santé et dans le secteur médico-social, au service de la coordination et de la qualité des soins. Il bénéficie d’un cofinancement de l’Europe par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et, au niveau régional, d’un appui par les Agences Régionales de Santé de Basse-Normandie et du Languedoc-Roussillon.
En Languedoc-Roussillon, il est également soutenu par la Société Française Francophone de Plaies et Cicatrisation (SFFPC) et par le laboratoire COLOPLAST.
____
 *Cette étude a été retenue par l’Agence des Systèmes d’Information Partagés en Santé (ASIP Santé) dans le cadre de son appel à projet national « télémédecine ».
 ,** le centre expert  de Nîmes (localisé à l’hôpital Carémeau –  CHU de Nîmes) a démarré mi-février 2014 et enfin le centre expert de Perpignan (localisé à la clinique mutualiste Catalane de Perpignan) a lancé ses premiers actes de télémédecine en avril 2014.

Sur le même sujet

Cancer de la grossesse : un traitement efficace à 96% dévoilé par les HCL

Après quatre ans d’étude, le Centre national de référence des maladies trophoblastiques
des HCL, basé à l’hôpital Lyon Sud, vient de valider un traitement qui a permis d’éradiquer entièrement les tumeurs de 25 des 26 patientes enceintes suivies dans le cadre d’un essai clinique. Une avancée majeure contre une forme de cancer de la grossesse qui a été présentée lors du congrès annuel de la Société Européenne d’Oncologie Médicale, à Barcelone.

Concours de l’internat : la Conférence des doyens de médecine défend une réforme “favorable”

Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”.

Scully, premier chien dentiste de France : “ on amène de l’humain en amenant du canin”

Depuis novembre 2023, le service d’odontologie de l’Hôpital Morvan (CHU de Brest) a accueilli dans son équipe Scully, une chienne Golden Retriever qui apporte de la sérénité aux patients, en particulier ceux atteints de handicap ou phobiques. Nous avons rencontré le Dr Camille Bossard, cheffe de clinique et propriétaire de Scully. Elle a accepté de revenir sur ce dispositif centré autour de la médiation animale.