Depuis le déconfinement, les médecins et l’Assurance maladie assurent la mission de suivi de l’historique de contact des malades. Depuis le 2 juin, StopCovid complète l’action de ces équipes.
« Très simple d’utilisation, l’application permettra d’alerter immédiatement quand, dans les derniers jours vous croiserez une personne testée positive et que vous serez resté à moins d’un mètre d’elle et pendant 15 minutes. Il faudra alors s’isoler, consulter un médecin et se faire tester. J’invite tous ceux qui me regardent et tous nos citoyens à utiliser cet outil complémentaire pour se protéger et pour protéger les autres », a déclaré le premier ministre, Edouard Philippe, le 28 mai dernier. Les personnes ayant téléchargé l’application sur leur téléphone sont en effet informées en cas de contact rapproché (à moins d’1 mètre de distance pendant au moins 15 minutes) avec une personne (par exemple dans les transports en commun), testée positive et qui est aussi utilisatrice de l’application. Depuis le 2 juin 2020 l’application StopCovid est disponible sur Apple Store et Google Play Store.
Vaincre les réticences
Le ministère des Solidarités et de la Santé a diffusé les informations suivantes afin de vaincre les réticences de ceux qui craignent cette application de traçabilité numérique : StopCovid utilise uniquement le Bluetooth du téléphone, et non les données de géolocalisation ; les données échangées entre deux téléphones via Bluetooth sont des identifiants cryptés éphémères et les données stockées sur le téléphone et sur le serveur sont automatiquement effacées après 14 jours.
Conformément au règlement général sur la protection des données (RGPD), il est aussi possible de supprimer les données stockées sur le téléphone, les données stockées sur le serveur et les données liées à l’activation de Stopcovid.
Acteurs de santé a fait le point sur les enjeux de cette application avec Laurence Devillers, Professeur en Intelligence Artificielle à Sorbonne Université / CNRS, Membre du Comité Pilote d’Éthique du Numérique. "L’application Stop Covid va être lancée dans les régions, pilotée par les Agences régionales de santé (ARS) avec les brigades sanitaires. Les médecins vont pouvoir transmettre aux brigades sanitaires les informations concernant les personnes contaminées, elles pourront alors s’entretenir avec elles, voir qui elles ont fréquenté et prévenir les personnes concernées. C’est tout l’intérêt de l’application : vous rencontrez des tas de gens. Si vous avez le Covid-19, vous pouvez prévenir vos amis mais pas les personnes que vous ne connaissez pas", a-t-elle déclaré
« Bug Bounty »
Retenons enfin que conformément aux recommandations techniques de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), l’équipe projet StopCovid a lancé le 27 mai dernier un programme de Bug Bounty pour garantir la fiabilité de l’application, grâce à la mobilisation d’une communauté d’experts indépendants en cybersécurité. La phase privée du Bug Bounty a été clôturée le 1er juin. Sur les 12 bugs identifiés dans le cadre du programme YesWeHack, 7 ont été acceptés car entrant dans le périmètre du Bug bounty ou étant d’intérêt général.
Les corrections sont en cours d’instruction. Pour en savoir plus.
Toutes les actualités du programme Bug Bounty sont disponibles ici.