Le 15 juillet 2002, le CHU de Brest a enfin obtenu l’autorisation officielle du Ministère de la Santé de pratiquer les allogreffes au sein du service d’hématologie du Pr. Christian Berthou.
Cette autorisation, attendue depuis 10 ans, représente une belle victoire pour les patients de la région Ouest-Bretagne.
Rappel historique
Formé auprès du Pr. Gluckman à l’hôpital Saint-Louis, le Pr Christian Berthou avait réalisé la première allogreffe au CHU de Brest en 1990. Mais en 1992, un décret limite à 28 le nombre de centres autorisés. Brest en est exclu. Commence alors le long combat du CHU et surtout le pénible transfert des patients vers l’Hôpital Saint-Louis demeuré CHU de référence pour les greffes allogéniques des patients brestois. Les bonnes relations entre les deux équipes permettaient aux patients de réintégrer le service d’hématologie de Bretagne 30 à 40 jours après l’intervention.
La demande des patients, les compétences humaines rassemblées au CHU de Brest et la modernité de la structure plaidèrent en faveur d’une révision du nombre de centres autorisés. Et, en 2002, les soutiens de la tutelle et de l’Etablissement Français des Greffes déterminèrent la Commission Nationale de l’Organisation Sanitaire et Sociale à délivrer l’autorisation tant attendue au CHU de Brest.
Rennes / Brest partenaires dans la création d’un pôle hématologique breton
L’autorisation a été accordée dans le cadre d’une convention avec le CHU de Rennes qui figure dans le plan Etat/région 2000-2003. L’ouverture de ce centre constitue la première étape dans la constitution d’un pôle hématologique breton organisé entre deux plateaux techniques, Ouest et Est.
L’allogreffe
Le médecin a recours à la greffe de moelle osseuse pour traiter les patients de moins de 65 ans, atteints de leucémies aiguës ou chroniques à haut risque, quand le traitement médicamenteux conventionnel n’a pu réussir à éliminer les cellules malades porteuses d’une anomalie génétique.
Le principe est simple, il s’agit de greffer dans la moelle osseuse du patient des cellules saines d’un donneur dit « HLA-identique » ; la difficulté réside dans la tolérance des cellules du donneur par le receveur. Une surveillance rigoureuse s’impose en chambre stérile. La destruction progressive des cellules malades débute 6 mois après la greffe et l’élimination totale en cas de succès prend environ 1 an.
Les principaux obstacles au développement de cette thérapeutique sont ceux du faible nombre de donneurs et de la compatibilité entre donneur et receveur. C’est pourquoi les recherches s’orientent d’abord vers la fratrie où la probabilité d’un schéma identique entre frère ou soeur est d’environ 25%. Si cette compatibilité n’existe pas, la recherche est étendue à la banque nationale gérée par l’Etablissement France Greffe de Moelle qui regroupe 120 000 donneurs. En cas d’échec, cette recherche est étendue au fichier européen voire international.
Aujourd’hui, pour 40% des malades, l’allogreffe est impossible. C’est donc sur le patient lui-même que sont ponctionnées les cellules saines. En 2001, 76 autogreffes ont été réalisées au CHU de Brest, qui figure au 3ème rang de l’inter-région Ouest pour cette activité et au 19ème rang sur les 87 équipes autorisées en France.