Peut-on mettre en oeuvre une prévention adaptée ? Quels sont les dispositifs de soins existants ? Les nouvelles molécules offrent-t-elles des traitements plus innovants ? Qu’en est-il du traitement personnalisé ? Quels enseignements retirer des stratégies françaises et étrangères ? Ces questions seront débattues lors du 15 ème congrès international de l’International Society for Biomedical Research on Alcoholism (ISBRA) qui se tient pour la première fois à Paris du 13 au 16 septembre 2010. Le programme, élaboré par le Comité scientifique international et parrainé par la Mairie de Paris et l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), prévoit l’intervention des plus grands spécialistes mondiaux d’alcoologie et d’addictologie. Plus de 1000 participants sont attendus.
L’alcoolisme en France
L’alcool serait responsable de plus de 23 000 décès direct et associé à 45 000 morts par an selon l’INPES. Ses dommages ne portent pas que sur la santé, l’alcool ayant aussi une incidence sociale non négligeable : après un verre, le risque d’accident de la route ou de la vie courante est multiplié par deux et par dix après cinq verres. Ainsi, l’ivresse est associée à 40 % des décès de la circulation, à 25-35 % des accidents de voiture non mortels, à 64 % des incendies et de brûlures, à 48 % des hypothermies et des cas de gelures, 40 % des chutes et 50 % des homicides. L’alcool est également un facteur d’agressivité qui serait responsable de 50 % des rixes, de 50 à 60 % des actes de criminalité et de 20 % des délits.
Si la consommation d’alcool diminue chaque année en France, la consommation moyenne reste élevée et la précocité de l’âge des premières ivresses est préoccupante comme la hausse des phénomènes d’alcoolisation en groupe et parfois accompagnée d’autres substances (tabac, cannabis, etc.). Ces consommations régulières d’alcool, notamment chez des mineurs, risquent de s’installer dans l’âge adulte.
Quant aux polyconsommations, 11 % des 18-25 ans déclarent consommer de façon régulière au moins deux produits parmi l’alcool, le tabac et le cannabis, tandis que 2 % cumulent un usage régulier des trois substances. Demain, la moitié d’entre eux pourraient bien être tri-dépendants » alcoolo-cannabino-tabagisme »