1ère française au CHU de Toulouse : le 20 mars 2013, un homme de 75 ans hospitalisé au CHU de Toulouse a bénéficié d’un traitement de l’anévrisme de l’arche aortique thoracique par voie endovasculaire et sans pontage. Une semaine après l’intervention le patient pouvait se lever et regagner son domicile. Une performance rendue possible par la conjonction de trois facteurs : l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire, l’usage de nouveaux matériaux et une maîtrise technique complète.
Qu’est-ce que l’arche de l’aorte thoracique ?
L’arche de l’aorte thoracique, ou crosse aortique, est la partie médiane de l’aorte thoracique qui se divise en trois parties : aorte ascendante (reliée au coeur), arche aortique, aorte descendante (vers l’abdomen ou aorte abdominale).
Si l’anévrisme de l’aorte abdominale et de l’aorte descendante se traite depuis longtemps par voie endo-vasculaire, il n’en était pas de même pour l’anévrisme de l’arche de l’aorte thoracique qui relève d’une chirurgie du thorax, invasive, nécessitant une longue récupération avec des risques de séquelles importantes et une mortalité augmentée.
Une prouesse qui allie pluri-expertise, innovation des dispositifs médicaux et savoir-faire complexe
• L’étroite collaboration de plusieurs équipes médicales et l’expertise de chacune dans sa spécialité : l’intervention a lieu sous contrôle angiographique dans une salle radiochirurgicale avec visualisation parfaite de la circulation à l’intérieur des vaisseaux.
• L’évolution technologique des matériaux avec une prothèse à branches (prothèse modulaire constituée d’une partie centrale pour l’aorte et de deux branches pour chaque carotide) en « tissu » de dacron et nitinol (alliage de nickel et de titane). Elle assure d’une part une grande souplesse d’utilisation et, d’autre part, un « plaquage » intégral de la prothèse contre les parois de l’arche de l’aorte pour une étanchéité maximale
• et, enfin, une technique complète qui permet l’anastomose (connexion) parfaite de l’arche aux différentes artères qui y sont reliées (carotides).
Deux autres équipes, l’une en France et l’autre en Angleterre, travaillent sur ce type de traitement mais avec une technique qui implique la réalisation de plusieurs pontages. Actuellement, en Europe, seuls le CHU de Toulouse et une équipe italienne réalisent une reconstruction complète de l’arche aortique par voie purement endovasculaire, sans pontage.
Les chiffres de l’anévrisme de l’aorte thoracique
• 10 cas/100 000 patients par an
• 95 % des anévrismes sont asymptomatiques
• 3,5 cas de rupture/100 000 patients par an
• 15ème cause de décès pour les patients de plus de 55 ans.
• 10 % des anévrismes de l’aorte thoracique sont situés sur l’arche de l’aorte
• 10 % des patients porteurs d’un anévrisme de l’aorte abdominale le sont également d’un
anévrisme de l’arche de l’aorte thoracique
Les équipes médicales
• Equipes médico-chirurgicales interventionnelles (HOPITAL RANGUEIL) : Pr. Hervé Rousseau (Radiologie et Imagerie Médicale), Dr Bertrand Saint-Lèbes (Chirurgie Vasculaire – Pr. Jean- Pierre Bossavy), Dr Claude Conil (Anesthésie)
• Equipes associées (HOPITAL RANGUEIL) : Service de Médecine Vasculaire (Pr. Alessandra Bura- Rivière), Service de Cardiologie A (Pr. Michel Galinier, Pr. Jérôme Roncalli)
Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril
Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.