Les urgences du CHU de Grenoble ont connu une violente agression dimanche dernier 29 avril vers 18h. Plusieurs personnes ont fait brutalement irruption dans le service, et ont violemment agressé le médecin en charge d’une patiente hospitalisée dans l’après-midi, en contestant semble-t-il les conditions de sa prise en charge. Grâce à l’interposition d’un aide-soignant et de trois brancardiers, qui ont fait preuve d’un courage exemplaire, renforcés par les vigiles, les agresseurs ont été maîtrisés et refoulés.
La Direction générale du CHU, la direction du centre hospitalier Alpes-Isère, dont relève le médecin, ainsi que l’ensemble de la communauté médicale et soignante des deux établissements condamnent avec la plus grande fermeté cette agression, et déplorent qu’un tel déferlement de violence puisse avoir lieu, de surcroît dans un établissement de soins et dans un service d’accueil d’urgences, assurant un service public de très grande qualité 24h/24.
Elles saluent le sang froid et le professionnalisme des médecins et agents qui travaillent au quotidien dans l’ensemble des services et en particulier des médecins et personnels blessés qui ont évité, par leur courage, que cette agression n’ait de plus graves conséquences.
Elles confirment prendre et actualiser régulièrement toutes les dispositions de sécurité (vigiles, contrôles d’accès, vidéo-surveillance) permettant de renforcer la protection des personnels de soins et d’identifier les auteurs de telles agressions inqualifiables, en lien avec les services de police et suite au dépôt de plainte qui a été effectué dès lundi.
Le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand et la secrétaire d’Etat à la santé Nora Berra ont demandé au directeur général du CHU de Grenoble de transmettre leur « plus entier soutien » au médecin agressé dimanche ains que » leurs félicitations et leur reconnaissance pour leur attitude exemplaire » aux personnels de santé qui sont intervenus si courageusement pour porter secours à ce médecin.
En savoir plus sur la violence dans les établissements de santé*
En 2011, à partir des déclarations de 337 établissements, l’Observatoire National des Violences en milieu de Santé (ONVS) a recensé 5 760 agressions verbales et/ou physiques ; 60% d’entre elles, soit près de 3 500, se sont déroulées dans les CHU, CHR et CH.
Les statistiques établies par l’ONVS ne permettent pas de conclure à une redrudescence de la violence au sein des structures de soins mais à une radicalisation des agressions qui virent de l’insulte (niveau 1) aux coups (niveau 3) sans passer par le palier menaces (niveau 2). Le recensement des délits montre en effet que les violences physiques ont progressé de 9% par rapport à 2010 alors que les injures ont cru de 5% et les menaces de 3 %. Ces agressions sont commises par les patients dans 76% des cas et par leurs accompagnants dans 20% des cas.
Rappel
Les atteintes aux personnes sont classifiées selon 4 niveaux
Niveau 1 violences verbales limitées aux injures et insultes
Niveau 2 violences verbales avec menaces simples ou de mort
Niveau 3 agressions physiques non qualifiées crime (coups et blessures)
Niveau 4 tout fait qualifié crime (viol, homicide ou tentative).